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Danse du scalp autour du Perron…

Tout qui a quelque peu la fibre liégeoise s’est un jour intéressé au PS local, dont le siège est rue Saint-Véronique à Liège.
Il y règne une étrange atmosphère. De prime abord tous les membres du PS ne fréquentent pas ce lieu, réservé exclusivement à la crème du pot. Interviewés séparément ceux qui entrent ou qui en sortent ont tendance à banaliser les réunions, à les arrondir de façon joviales et consensuelles, c’est qu’en réalité le pouvoir est ailleurs et les réunions sérieuses se passent rue Fabry, dans des endroits mieux protégés ou aux domiciles des cinq têtes de gondole qui font la pluie et le beau temps à Liège
François Brabant un journaliste du Vif, nous dit tout ça dans un ouvrage intitulé "L'histoire secrète du PS liégeois". 300 pages de secrets et confidences.
Par expérience personnelle, je peux écrire que la FGTB, place Saint-Paul et la Mutuelle de la rue Douffet, dépendent directement des cinq chefs PS, ne serait-ce qu’en reprenant la liste des premiers responsables de ces deux branches du socialisme.
Assez documenté l’ouvrage de François Brabant, est très loin d’avoir perçu jusqu’où ces complicités partisanes peuvent aller. Non seulement à Liège, mais encore dans le Hainaut et à Bruxelles. C’est une communauté composite. Ces personnages parlent tous d’imposer un socialisme qu’ils ne pratiquent pas et dont ils sont incapables de dire ce qu’il est en 2017. À partir de là, tout est dans la nuance. Il y en a même qui n’ont pas conscience que l’enrichissement chez les politiques a quelque chose de choquant. Ils vont même jusqu’à croire qu’il faut avoir les mêmes armes pour combattre le capitalisme que leurs adversaires enrichis de la même manière qu’eux, mais de façon « normale », c’est-à-dire grâce aux arcanes et aux combines du privé.
François Brabant épluche les factures des restaurants comme autant de preuves d’une vie bien au-dessus des gens qu’ils représentent, l’anecdote est vérifiable, mais cela reste une anecdote.
Le parvenu PS, c’est-à-dire qui cumule les mandats et arrivent facilement à des salaires avoisinant les 20.000 € par mois, comme leurs homologues du MR, est partagé entre deux vies, celle avec les électeurs, dans des meetings et celle privée, dans un confort et une manière de vivre qu’il doit absolument cacher. Ce qui le dénonce, c’est sa fatuité de parvenu, ses manières et la qualité de son costume. Je me suis toujours demandé comment il pouvait être sincère dans les deux vies. Sauf exception, il l’est parce qu’il vit déconnecté de la difficulté que ses administrés rencontrent. Le résultat de cette « insouciance » est qu’il n’est plus en mesure de discuter des enjeux entre le travail et le capital et qu’ainsi, il déforce le camp des travailleurs.

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Les « révélations » du journaliste sentent le réchauffé, même si les rivalités de clan à clan révèlent de croustillantes nouveautés d’entorses sur la morale et le sens de l’amitié entre élus.
Personne n’a jamais parlé de l’énorme scandale du « Trou de la place Saint-Lambert » dont le départ vient de l’urgence de l’Union Coopérative à sortir de ses grands magasins, occupant le côté droit de la place d’une faillite certaine. L’UC avait besoin des quelques centaines de millions de francs de l’époque pour se refaire une santé à Droixhe, sur des terrains bradés de la Ville.
L’affaire à plus de cinquante ans, André Cools, PS et Maurice Destenay, Libéral, étaient à la manœuvre, il y a prescription depuis belle lurette, mais tout le maffieux d’aujourd’hui vient de ces maffieux là.
Mais le livre de Brabant à quelques mérites. Ne serait-ce que de montrer les alliances politiciennes. C’est du donnant/donnant, parfois âprement disputé
Malgré de pareilles mœurs, le PS liégeois n’est pas le seul critiquable, à Mons et à Charleroi, ce n’est pas triste non plus.
Cette affaire Publifin exhume au grand jour les divisions internes du PS. Cela sent la poudre entre le PS wallon et le PS bruxellois, entre les bassins industriels liégeois et carolo, etc…
Actuellement la Fédération liégeoise, la première en membres de l’ensemble du pays, n’est plus représentée comme elle le devrait de part son importance dans les instances du parti, mais aussi au gouvernement de la Région wallonne. On voit bien les intentions de Di Rupo et de Paul Magnette de recentrer sur le Hainaut et particulièrement Mons, une sorte de pouvoir en interne qui promet des retombées en activités et en manifestations bénéfiques pour les territoires concernés.
Assez curieusement le PS liégeois doit sa pauvreté en matière d’hommes nouveaux à la méfiance des cinq à l’égard d’autres socialistes, qu’ils considèrent comme leurs concurrents !
Stéphane Moreau permet à la Fédération de Liège d’étendre son influence en-dehors de la région liégeoise. Ce n’est pas tant en raison de l’éthique que Bruxelles et Charleroi donnent raison au bourgmestre de Mons, mais par l’envie de rabattre les prétentions de la section de Liège, trop influente à leur gré, pour les projets futurs d’investissements dans le Hainaut.

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