« Danse du scalp autour du Perron… | Accueil | Macron : piège à cons ! »

Éclaircie.

Dans le blog du samedi (publié dimanche) j’écrivais « Et si Hamon l’emportait à la primaire rien que par l’effet de sa proposition de revenu universel ? ».
Je ne suis pas le seul à imaginer que quelque chose se passe dans ce vieux parti de la rue Solferino.
A-t-on bien vu les pourcentages ?
Benoît Hamon 36,35 % des voix !
Si on ajoute à ce score remarquable d’un « frondeur », le score de 17,52 % de Montebourg, ce sont les opposants au socialisme d’accompagnement des partis libéraux qui l’emportent avec 53,87 %, soit une belle majorité !
Pourquoi était-ce prévisible ? Parce que Valls est autant méprisé que Hollande parmi les gens de gauche et cela l’est devenu parmi les socialistes eux-mêmes, qu’enfin les membres de la base se sont insurgés contre l’appareil et permettent à la jeunesse (Hamon 49 ans) de tirer un trait sur un passé fait de compromissions, de bas calculs et de manipulation des électeurs.
Les journaux peuvent ricaner, le représentant du PS ne sera pas au second tour, et alors, tout le monde le sait, mais ce qui compte c’est le programme de Hamon qui devra être nécessairement celui du PS, s’il l’emporte dimanche face au passé que représente Valls.
Et ce programme aura dans sa serviette une bombe à retardement, dont il faudra bien que toute la gauche s’en empare un jour : celle du revenu universel !
Les économistes du type « Élie Cohen » auront beau dire que cette proposition est inapplicable, même Montebourg était sceptique dans son match avec les autres pour le deuxième tour, et ça l’est effectivement dans un système économique arrêté sur les bases actuelles. C’est donc bien d’un progrès considérable des rapports entre les individus d’une société dont il s’agit. Un progrès comme les révolutionnaires de 89 ou les Communards de 71 l’entendaient.
Aux prochaines élections de la présidentielle et lors des législatives qui suivront, le PS va se trouver quasiment par terre. Ce sera peut-être un bienfait, une sorte de mise à l’écart salutaire à la réflexion et à la mise sur pied d’un programme.
Si Hamon l’emporte comme il est presque certain dimanche prochain, le PS est condamné pendant un bon bout de temps à l’opposition, peut-être perdra-t-il la moitié ou plus de ses parlementaires, peu importe, mais il portera dorénavant un germe révolutionnaire qui l’empêchera dorénavant de s’encanailler avec la droite dans des alliances futures. Il ne pourra que discuter et s’agglomérer à une gauche que tous les progressistes souhaitent plus unie qu’elle n’est aujourd’hui. Il ne pourra que se renforcer par la suite et espérer retrouver un leadership de toute la gauche !

2mpdeqa.jpg

Au diable les Cohen et François Lenglet du rien n’est possible. Il suffit d’un simple coup d’œil à la richesse globale de la France pour s’apercevoir qu’au contraire tous les espoirs sont permis.
On sait bien que rien que cette mesure du revenu universel provoquerait des remous considérables dans une société figée autour des dogmes socio-économiques du capitalisme pur sucre, mais la proclamation de la Première République n’en a-t-elle pas fait autant ? N’a-t-elle pas bousculé dans sa témérité les vieux pouvoirs et les vieilles puissances d’argent ? Pas suffisamment sans doute, quand on songe au Directoire, mais au moins une génération aura « osé », ce qui n’est pas rien en 2017 dans une atmosphère désenchantée même parmi les milieux bourgeois.
Et si les travailleurs, bernés par les rodomontades de Marine Le Pen, revenaient à la gauche après avoir fait l’expérience d’un parti qui au pouvoir ne peut que les décevoir en les trompant effrontément ?
L’avenir paraissait morne. Le boutiquier Valls n’avait aucune chance non plus à pinailler une place entre Macron et Mélenchon. Son opposition aurait été un Hollande bis.
Avec Hamon tout change (1). Ce sera une défaite en mai, mais pas une déroute et surtout, l’espérance à la place du désespoir.
----
1. Je vois dans l'avenir un début du revenu universel, en dotant tout de suite chaque enfant qui naît d'un revenu progressif allant jusqu'à 500 € (de 0 à 22 ans par exemple), indépendamment d'allocations familiales ou tout autre indemnité, bientôt étendu aux mères célibataires et aux petites pensions. Et ainsi par étapes successives aboutir à une somme perçue pour tous, mais en commençant par les plus faibles et les plus fragiles.

Poster un commentaire