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Gauchir la gauche !

Paul Magnette est le premier parmi les têtes de gondole du PS qui a compris que le parti peut disparaître comme quelques autres confrères européens et, probablement le PS français, lui avant les autres, tout de suite après Mai.
Disparaître ou presque, un Premier Mai, pour qui se réclame du peuple, quel symbole !
Et cela dans le domaine du possible.
Magnette a proposé aux Marcourt, Mathot, Furlan, Onkelinx, Willy Demeyer et a tutti quanti, jusqu’à Monsignore Di Rupo, des abattements « rugueux » de leur beaux pognons d’État, qui iraient de 10 à 25 % ! À noter que les soldes de janvier oscillent entre 40 et 60 %, ce qui ne serait pas encore la grande braderie attendue, par rapport aux magasins.
Finis les triples casquettes, les jetons-cachetons de présence, les cumuls désinvoltes et les postures outragées pour les mandats sans picaillons, vu la tronche de Marcourt à la bonne nouvelle, ce saumon rose de la pisciculture locale n’est pas près de finir sur la table des amateurs locaux de sushis.
La gauche européenne à la sauce liberalo-socialo-culbuto plonge dans l’estime de son électorat. Voilà dix ans que je l’écris, la social-démocratie avec les banques comme décors de fond, c’est fini. Les sacrifices demandés pour une option incertaine de jours meilleurs, plus personne n’est demandeur. On se sacrifie pour quelque chose à laquelle on croit. On ne se sacrifie pas pour quelque chose dans laquelle on ne croit pas.
Constat amer : une manière de flanquer la panique aux messieurs des Loges de la social-démocratie européenne, des cousins plus à gauche des PS renaissent des cendres d’un marxisme-léninisme qu’on croyait obsolète.
Bien sûr, ils apparaissent sous d’autres formes, avec des façons plus gentilles, des civilités et des politesses, mais c’est pour foutre en l’air les montages du socialisme éternel, dont le symbole est à Mons.
Podemos, Corbyn, Syriza, Costa, la mue se poursuit. Mutation plutôt que mue pourrait-on dire, le Darwin nouveau est arrivé. Neandertal se voit évincé par Sapiens.
Même les diplômés traditionnellement reconnaissant que le PS ouvre les portes du bien-manger et du bien paraître, à condition de faire semblent de parler au nom de la classe ouvrière, ne garantissent plus l’adhésion massive.

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La gauche capital-travail évolue plutôt mal. On rechigne. On tombe dans le donnant/donnant. Le pénélopegate est encore possible à droite. À gauche, ça va devenir difficile, il n’y aura bientôt plus moyen de se servir sur la bête. L’honnêteté, c’est quand il n’y a plus rien à voler.
Le choix de Hamon au deuxième tour, demain confirmé, prend l’appareil de court en France et aussi partout en Europe. C’est la mérule du dégoût qui atteint les militants.
Le patchwork européen se déverse dans l’entonnoir Hamon.
Le soutien de la gauche européenne à Paul Magnette, dans son opposition au CETA, montre que le libre-échange des maîtres de la finance ne passe pas.
L’austérité, dénoncée dans le discours de Benoit Hamon, est une autre facette de la résistance des peuples à se plier à l’exigence des maîtres.
Cependant, le peuple n’est pas contre les sacrifices quand ils sont indispensables. Encore faut-il qu’ils soient établis dans une parfaite égalité. Le système nous met à poil, bon, d’accord, mais à condition que tout le monde le soit. Et là, c’est autre chose. On touche à une corde sensible dont Magnette vient de révéler l’existence.
L’expérience d’Antonio Costa, Premier Ministre au Portugal, est éclairante à tous les points de vue. Ce socialiste « ordinaire » gouverne en alliance avec la gauche radicale de son pays !
À quand une entrée en matière par des conversations informelles entre le PS et le PTB ?
Michel et De Wever sont en train de se casser les dents dans une législature qui paraît plus longue que d’habitude, tant ils font du surplace. Et si la gauche s’inspirait d’Antonio Costa ?

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