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Macron : piège à cons !

Depuis la crise des subprimes (merci l’Amérique version éternelle à la Trump) rien ni personne n’ont changé le capitalisme. Tel qu’il est devenu, il fait peur à tout le monde. Cette distanciation croissante entre l’évolution de ce système et les citoyens s’est transformée en une crise organique. Charles Michel ferait bien de changer de lunettes, parce qu’il n’y a plus que lui et les pontes du MR pour ne pas s’en être aperçu (Je ne parle pas de la Flandre tardigrade).
Cette dérive a provoqué le déraillement de la social-démocratie et elle n’est pas prête à s’en remettre (voir Valls et le PS solferinien).
Macron n’est rien d’autre que l’épiphénomène qui s’est greffé sur les moribonds politiques de ce constat. En plus carré, faut-il oser le dire ?... soit en moins intelligent, s’inscrit Bart De Wever, substrat flamingant du remplacement d’une Belgique en liquidation.
« En marche », n’est pas un club de plein air, mais l’injonction de Macron de faire marcher les autres. C’est l’ultime tentative de faire prendre des vessies pour des lanternes à la plupart des gens qui travaillent de plus en plus. Ces malheureux ont de moins en moins l’occasion de réfléchir sur leur propre sort.
Des élites de l’UE, aux élites du consensus politique national, c’est la cata. Et on peut les comprendre puisqu’elles n’ont jamais connu autre chose que ce qu’elles vendent à leurs électeurs. Elles s’y sont incrustées depuis trois générations (de 1945 à nos jours), pour penser qu’elles pourraient en sortir. C’est comme Moreau avec Publifin, mais lui c’est depuis hier…
Si révolution il y a, en parlant de Macron, elle m’apparaît entièrement neutre, comme qui dirait ouatée par l’apparence des « bons sentiments » qui sont des bouées de sauvetage que le matelot Macron lance à la mer démontée des amertumes de chacun. Le bel Emmanuel veut sauver le capitalisme en ravalant la façade pour que les groupes sociaux puissent y adhérer au moins une toute dernière fois.
Ce mec, c’est le baiser de la mort… le camelot qui vante un produit qui n’est pas bon, mais dont il tente de n’en laisser voir que les côtés aimables. C’est avec Minc, Cohen, Lenglet, Attali et même le vieux philosophe Touraine, tous mobilisés comme en 14, les défenseurs d’une Europe branchée éperdument sur la globalisation, les deals de la mondialisation, sourde à toute manœuvre d’effacement des dettes colossales des pays, dettes dues aux plus riches, bien entendu, spéculateurs professionnels de la peine des peuples.
L’Europe dans laquelle poussent les petits Macron, Charles Michel en est un autre. L’un et l’autre sont tout à fait minoritaires, même si les citoyens qui ne sont pas d’accord sont partagés en deux camps, celui de gauche qui nous intéresse, et celui de l’extrême droite qui ne nous dit rien qui vaille, reste un résidu : le centre !

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Voilà pourquoi Macron entend bien faire « des gestes » au-delà du « social-démocrate bisness » et qu’il apparaît à quelques-uns l’anti-système jeune et sympa, ce qui lui vaut des ralliements d’un peu partout. En ce sens, Bart De Wever ne fait pas autre chose, dans ses efforts de rassembler les électeurs flamands aux aspirations variées, mais nationalistes patriotes d’un côté et mondialistes de l’autre, pour les affaires (Faut pas rire avec le fric).
Pour en revenir au Français, il bénéficie d’un courant favorable, celui de « l’estime » des élites et de la méfiance des électeurs à l’égard des partis et de leurs programmes (Celui de Fillon est effrayant. À côté, le revenu universel de Hamon, c’est de la tarte Tatin).
De ce point de vue, Macron est plus dangereux que Fillon. Ce dernier, s’il était élu, ne pourrait en aucune manière appliquer sa purge sans une insurrection dont nul ne pourrait mesurer les conséquences. C’est le plus « populiste » des deux, si l’on admet que la droite à elle aussi son populisme.
Ce que Macron voudrait faire croire aux Français tient en quelques mots. Il a l’espoir de transformer le système capitaliste par sa méthode Coué, en une sorte de nouvel essor d’amour et d’honnêteté des uns et des autres, dans une société toujours aussi capitaliste mais redevenue soudainement honnête ! Enfin le pouvoir politique, grâce à lui, ferait entendre raison aux méchants à la Trump reconvertis en agneaux !
En réalité, la démarche d’Emmanuel Macron met à nu la terrible mécanique du commerce mondialisé. Sa tentative d’arrangeur s’inscrit dans la phase ultime d’un système qui est allé trop loin dans sa recherche du profit, pour pouvoir revenir en arrière.
Macron est le dernier carré d’un mythe, celui de la richesse remise au service du peuple.
Après… c’est le chaos en France et ensuite en Europe, à moins que la gauche...

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