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Crise au PS liégeois.

De l’entre-deux guerres à nos jours, les militants du PS n’ont pas réussi à trancher la question du choix entre le marxisme et la social-démocratie. Rupture ou collaboration sont deux pôles conflictuels de la base, tentée par la social-démocratie, quand la période est heureuse et par le marxisme, pendant une crise, comme celle qui sévit depuis 2008 : un chômage massif dans une mondialisation accélérée de l’économie.
La Région liégeoise est particulièrement propice à ce caractère ambivalent et ambigu du militantisme au sein du PS.
La tendance marxiste passe le plus souvent complètement inaperçue dans les rangs du PS en raison de l’appartenance massive de tous les cadres et dirigeants du parti, y compris ceux des deux branches associées : syndicale et mutuelliste, dans la mouvance social-démocrate.
Du côté du PTB, si cette hésitation entre un socialisme radical et un socialisme de collaboration ne se perçoit pas, c’est que ce parti a renoncé officiellement au marxisme, sans qu’il y ait eu un drame apparent. L’opposition est propice à l’amalgame des concepts et à l’unité, loin du pouvoir.
Vous verrez que cette question se posera si demain le capitalisme développe plus de calamités et de contradictions que de succès économiques, alors que la PTB pourrait atteindre le pouvoir, avec ou sans le PS, en Wallonie.
Il est vrai qu’un parti marxiste fait fuir un certain électorat intuitivement de gauche peu intéressé parce que peu formé politiquement et toujours obsédé par l’échec de l’URSS.
Les milliards de dollars investis dans la propagande lors de la guerre froide ne l’auront pas été en vain.
L’affaire Publifin est exemplaire d’une dérive libérale, lorsque la gauche devient actrice de la société économique.
Le scandale à Liège et les remous qu’il provoque à l’intérieur du PS ne provoqueront pas de bouleversement dans les structures de la Fédération liégeoise, puisque celle-ci est exclusivement dans les mains des sociaux-démocrates, partisans d’une collaboration avec le libéralisme économique.
Il se trouve au sein de la Fédération un réservoir inépuisable d’intellectuels convaincus de poursuivre l’expérience. L’opposition interne est bien trop faible et divisée pour y opposer la moindre résistance. Elle est autant alimentée par des sociaux-démocrates de la branche intellectuelle, permanents à salaire moyen, qui souhaitent progresser dans la hiérarchie avec le suivi favorable à l’échelle des barèmes, que de militants désintéressés, hors cadre, mais aussi hors contrôle, parmi lesquels évoluent d’authentiques antisystèmes.
Le tout est de savoir si Marcourt et Mathot seront assez résistants pour contenir d’autres appétits de leur mouvance, dans l’accueil de nouvelles têtes de gondole, afin de poursuivre la même politique et le même type de raisonnement, pérennisant le système économique actuel, malgré ses défaillances.

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Pour mémoire, c’est fin 58, qu’André Renard rappelle, dans le journal La Wallonie, les « Quatre Pierres de Touche de l’Action Commune ».
La planification de l’économie, le contrôle des holdings, la nationalisation de l’énergie, la gratuité des soins médicaux par l’instauration d’un Service National de Santé,
Ce programme sera repris à la même époque par l’Action Commune liégeoise dans son ensemble.
C’était dans le cadre de l’opposition socialiste au projet de "loi unique" du gouvernement Eyskens.
C’est fou comme la Fédération a évolué au point qu’elle est compatible avec n’importe quel parti de droite, dès lors qu’elle peut rester maîtresse d’une coalition d’intérêts.
Tant les actuels dirigeants ont fait plus que trahir la cause que leur parti était censé défendre, ils sont devenus pratiquement tous plus ou moins corrompus, sinon lamentablement tombés dans ce que le capitalisme a de plus médiocre, l’enrichissement sur le dos des pauvres !
La première conséquence est la perte en puissance de la F.G.T.B. dans la région. Elle n’y apparaît plus comme l’organisation syndicale dominante, de 90 à 100.000 membres de l’époque, elle est redescendue à la moitié.
Les dirigeants actuels de la Place Saint-Paul sont dorénavant tous encartés au PS et ont oublié leur attachement aux principes de l’Indépendance Syndicale.
Il serait étonnant que le nouveau président de la Fédération liégeoise du PS revienne aux fondamentaux de la lutte des classes.

Commentaires

Vous omettez une cause essentielle, je pense: la guerre "maçonnique" de Liège qui, faute de têtes encore pensantes, n'a légué à Liège que l'incurie volontaire ou non, d'incompétents cupides.
L'affaire Cools n'en est que la petite pointe de l'iceberg.

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