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31 mai 2017

Un homme d’affaire président !

Après avoir sélectionné les images de Trump dans sa tournée européenne et surtout son passage à Bruxelles, les gauches ne peuvent que se réjouir de la caricature du parvenu milliardaire que ce président des Etats-Unis traîne derrière lui.
Ainsi on peut être peu instruit, posséder trois mots de vocabulaire, être un parfait goujat avec les femmes, se distinguer dans les grandes manifestations politiques par ce côté rustre et suffisant et gagner beaucoup d’argent au point que ce paquet d’or lui aura permis de financer sa campagne pour l’élection !
Où en est le culte de l’effort et de l’intelligence dans le travail, faisant de la réussite en affaire un mérite vertueux et moral ?
Tout le système libéral qui s’articule autour des « valeurs » capitalistes, du coup n’est plus qu’un attrape-gogo, laissant la voie libre à la critique au nom des crève-la-faim des cinq continents.
Comme quoi, le système si regardant à ne pas laisser son image se dégrader, en mettant ce type en vitrine s’est causé un tort considérable.
Ce m’as-tu-vu indécent à la réussite insolente se chauffe au même bois et pratique la même doctrine libérale que notre premier ministre Charles Michel et son dévoué Tocqueville moderne, Didier Reynders ! Il y a là de quoi faire réfléchir le plus dévoué supporter du redressement budgétaire, partisan des lois sociales les moins généreuses au nom de la création d’emplois.
Il ne manquerait plus à ce ratage publicitaire que Trump soit convaincu d’avoir été aidé par les Russes, dans le torpillage de Hillary Clinton.
On ajouterait alors au portrait peu flatteur d’un arriviste vulgaire et sans scrupule, la qualification de traitre à sa patrie, un peu comme sont ces aventuriers des Îles Caïman qui placent dans ce paradis fiscal tout ce qu’ils peuvent soustraire des salaires de leurs entreprises américaines et européennes !
Il n’y a qu’une seule explication à la venue au sommet de ce paquet de viande agressif, les tueurs de Wall Street étaient occupé ailleurs ou Trump les a payés bien au-delà de leurs capacités à « licencier » de la manière forte, les gêneurs du grand capital.

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Si cette hypothèse est la bonne, les masques n’ont pas fini de tomber et les rodomontades prendre des allures qu’aucun producteur de falk-news n’imaginait jusque là !
Que vont faire les américanolâtres de notre gouvernement devant l’avalanche de révélations dégradantes sur les propriétaires du système mondialisé ?
Jusqu’ici, ils ont conservé cet air parfaitement innocent et de circonstance qu’ils prennent quand, aux tribunes des journaux et des télés, ils se vantent de ménager nos intérêts.
Avec Trump aux manettes de la plus grande puissance économique et militaire au monde, cela va être difficile de se produire en jaquette et la main sur le cœur pour recevoir le couple infernal, lui l’arrogant cow-boy de Manhattan, elle l’ancienne stripteaseuse, peut-être même dix fois plus intelligente que le butor !
On n’a pas fini d’en parler et eux de faire du tort à l’image du capitalisme heureux, mentor bienveillant de la planète.
Dans les mois qui vont venir, peut-être bien que les hommes d’affaire intelligents du monde occidental prendront conscience du danger pour se cotiser et reprendre en main la troupe de tueurs de Wall Street, afin de conclure cet épisode malheureux, par un contrat sur Trump ?

30 mai 2017

Partage de la connerie.

L’homme est un être incompréhensible.
C’est la raison pour laquelle il m’arrive d’écrire n’importe quoi sur n’importe qui.
Quand on ne sait pas où l’on va, il faut se souvenir d’où l’on vient et quand on sait où l’on va, il vaut mieux ignorer d’où l’on vient.
L’exemple vient de loin.
Prenons Auguste, né Octave neveu de César, super intelligent pour s’être défait de Marc Antoine et diriger seul l’empire romain. Il est tout de même tombé sur un os avec Lydie, son épouse, qui a poussé son fils Tibère sur le trône, alors qu’il était loin d’être favori.
Plus tard, Claude, frère de Germanicus, le plus malchanceux de la famille avec Messaline qui avait le feu où je pense, c’est quand même sa dernière épouse qui était en même temps sa nièce (Agrippine-la-jeune) qui le fit assassiner quand il fut devenu inutile dès qu’il eût reconnu Néron comme son propre fils, issu d’un premier mariage d’Agrippine.
Pourquoi ce détour d’une histoire que tout le monde devrait connaître dès qu’on dépasse la troisième du cycle inférieur et qu’on n’enseigne plus, Marie-Martine Schyns trouvant plus utile de farcir la tête de nos étudiants de traités d’économie recommandés par les libéraux ?
Parce que si l’homme est incompréhensible et cela du plus haut niveau au plus petit, c’est parce que la réalité des choses résiste à la compréhension.
Il existe un fond de connerie générale qui passe par votre serviteur et qui ondoie aussi les pensées de nos illustres.
Exploité depuis Pascal qui conclut à l’impossibilité de raisonner sur l’existence de Dieu (comme ça on n’en parle plus), la connerie générale baigne Charles Michel et ses pareils dont Di Rupo, dans l’absolue foi que l’économie capitaliste est la seule au monde capable de régler tous les problèmes fondamentaux de l’existence.
Le pari entre le croyant et l’incroyant est perdu d’avance par ce dernier, non qu’il manque d’arguments, mais parce que le camp du « bon » pari ne veut pas les savoir !
Là-dessus, tout ce qu’on veut se greffe sur le malheur de notre condition de croire à pareille ineptie. C’est à ne plus quitter sa chambre pour goûter au malheur avec la seule compagnie que l’on souffre encore : la sienne !
Au moins on sera seul avec Bergson pour bien vérifier que la matière et l’esprit se font définitivement la gueule.

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À ce propos, j’ai une théorie qui vaut ce qu’elle vaut. On a découvert que le vide de l’espace sidéral n’existe pas et qu’il y a « quelque chose » d’infime mais de considérable si on se met à considérer les distances énormes entre les astres. La connerie humaine, c’est de la même espèce, c’est à la fois considérable et infime.
Renouvier est dans l’idée de Pascal, ainsi il en aura terminé avec ce problème comme son grand aîné, quand il oppose l’incompréhensible à l’inintelligence.
Je ne comprends pas, donc je ne suis pas intelligent. Comme aucune science n’est complète et que chaque année apporte son poids de découvertes, non seulement je suis un crétin et je m’en afflige, mais encore les dirigeants le sont autant que moi. Cette démonstration a le mérite de qualifier d’imbéciles des personnages en vue que je déteste comme Bacquelaine, le tortionnaire des Vieux et Reynders, l’étrangleur des poulaillers qui ne s’est jamais fait prendre.
La seule leçon utile que l’on puisse tirer de ce misérable cheminement d’une pensée tout aussi misérable, tient dans ce qu’en politique il faut bien se garder d’admiration pour ceux qui laissent dire qu’ils sont admirables.

29 mai 2017

Docteur Fol-amour.

S’il ya bien un sujet dont on ne parle qu’avec respect, c’est celui de la science.
Les progrès dans les domaines de la santé et de la connaissance des maladies sont les plus impressionnants. Les lois de la physique et la compréhension de l’univers ont bouleversé le savoir de ces cinquante dernières années.
L’auréole que les scientifiques arborent parfois malgré eux les propulse dans des domaines qui ne sont pas les leurs mais dans lesquels certains sont parfaitement à l’aise. Ils disputent en politique le nombre d’élus aux avocats. Ils dispensent des consultations dans l’audiovisuel et répondent à des questions qui, parfois, ne correspondent pas à leur aptitudes, se produisant dans des matières inattendues. Ces intellectuels multi-spécialisés débordent dans tous les domaines et se posent en donneurs de leçon.
Le public est très impressionné et en général favorable à leurs débordements de toute nature, dans des spécialités parfois très éloignées de leur profession.
Avec les professionnels de la politique, ils étoffent l’élite officielle de la démocratie, en même temps qu’ils creusent le fossé entre dirigeants et dirigés.
Le jargon employé par ces notables les entoure d’une sorte de respect général qui n’en exclut pas les cuistres.
La crainte d’une science omnipotente, sans contrôle, ni limite, qui déshumaniserait la société, effleure à peine la pensée populaire.
Pourtant elle le devrait.
Si les guerres font de plus en plus de morts, c’est incontestablement aussi au progrès du domaine scientifique qu’on le doit.
C’est regrettable qu’on ne puisse plus comme au XVIIme siècle garder un certain recul en dissociant l’homme de la science. On s’apercevrait vite que ces personnages ne sont pas tous exceptionnels, que leur capacité encyclopédique sont limitées, comme tout un chacun et qu’ils sont aussi faillibles que les avocats, ainsi que d’autres disciplines universitaires.
Nous identifions la science à la sagesse. Comme si la pratique au plus haut niveau d’une discipline conférait aussi des qualités philosophiques.
Le Philosophe Steiner en a conclu que les détenteurs les plus pointus des disciplines scientifiques n’ont jamais produit une quelconque confrérie conduisant à plus d’humanité en évitant la barbarie.
De même, on n’a jamais vu des assemblées savantes parler de la position avantageuse des professions libérales, par rapport au reste des travailleurs. Souvent des esprits singuliers et ouverts à n’importe quelle discipline se disposent à embrasser certaines professions libérales, plutôt que d’autres, considérant le seul aspect de l’argent. C’est notamment vrai pour les spécialisations dans le domaine médical.

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Chose étonnante, le savoir n’a pas encore réussi à faire sombrer dans le ridicule les religions polythéistes et les grandes religions monothéistes (scientisme). La foi se révèle et s’affirme avec autant de force, qu’avant les réflexions sur l’univers de ces dernières années.
S’il vaut mieux avoir du goût pour les études et que ce goût détermine le choix de l’étudiant à prendre une discipline, ce serait une erreur d’accorder au détenteur de cette singularité, le pouvoir d’en connaître assez sur toutes les autres.
C’est ainsi que notre société fabrique des imbéciles instruits ou des gens instruits qui deviennent imbéciles à force de dépasser leur niveau de compétences, sollicités comme certains le sont parfois, pour donner un avis sur des choses dans lesquelles ils ne savent rien, ou presque.

28 mai 2017

Vive le socialisme !

Le Parti socialiste français est has-been !
Son pendant belge devrait y regarder à deux fois avant de croire ce que son président raconte. Le parti de Di Rupo subira le contrecoup négatif assuré de la déculottée qui attend le parti français à la mi-juin.
Mélenchon des Insoumis est en passe de siphonner ce qu’il reste des bastions « forts » du PS, comme vraisemblablement Hedebouw le fera à l’identique dans deux ans en Belgique.
Voilà ce qu’il advient à ceux qui manquant de stratégie et de flair, poursuivent la politique de la social-démocratie envers et contre tout !
Pour l’heure, le parti du « planchiste » Cambadélis est comme aspiré par un marécage. La déroute de Hamon à l’élection présidentielle a été la défaite de trop. Les législatives deviennent son chemin de croix. Najat Vallaud-Belkacem se reconvertit dans la chanson pour enfant, Montebourg vend des meubles depuis l’année dernière et Valls, après que Macron ait refusé ses services, se présente aux législatives sans y croire.
François Hollande restera dans l’histoire comme le pied-nickelé qui aura fait tomber le parti des premières places à la dernière.
À la curée, c’est Mélenchon qui retirera le plus de chair à cette grande carcasse moribonde.
Au grand meeting au cours duquel Hollande s’est écrié « mon ennemi, c’est la finance », il aurait été plus juste qu’il s’écriât « mon ennemi, c’est moi-même ! ».
De cette politique hollandaise, il ne restera rien. C’est si vrai qu’après moins d’un mois de gouvernance du nouveau président, on peut à peine distinguer quelques petites choses d’utiles parmi les décombres.
Ce qui est terrible, c’est que le PS n’a toujours pas d’idées neuves à présenter aux Français. Il est groggy, c’est tout !
On peut même se poser la question « Est-ce encore un parti ? »
Comment arrive-t-il à conserver ses derniers militants ? Probablement des proches de ceux qui se sont présentés sur les listes, malgré tout, parce qu’ils étaient trop marqués pour que Macron les prenne à son service ! Peut-être aussi, de ces vieux militants qui ne veulent pas abandonner le combat de toute une vie, s’accrochent encore, espèrent contre toute attente, un nouveau Jaurès, quelque part dans ce vieux bâtiment de la rue de Solferino, qui errerait dans les couloirs traversés de courant d’air, parmi les fantômes et les affiches défraîchies.
On ne peut impunément se défaire de ses idéaux comme ça !

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Le PS français paie la facture. Le PS belge attendra encore un peu. Si par hasard, Macron venait à faire pschitt dans quelques temps comme Hollande à cause des mêmes formules et des mêmes erreurs, ce sera bien la preuve que le capitalisme mondialisé aura bien eu la peau des socialistes tourneboulés et que Hollande n’avait pas l’envergure pour durcir le ton et opposer la résistance populaire à l’assassinat de la démocrate par l’argent.
Par contre, si Macron réussit à forger de nouveaux fers et à mettre le peuple français sous le joug d’un capitalisme à l’américaine, ce sera aussi la faute d’un PS qui a trompé ses électeurs en collaborant de loin passivement à cette mondialisation sur le modèle américain qui flanque la trouille à tout le monde.
D’un côté comme de l’autre, c’est une trahison.
Sa faute majeure aura été de croire l'entreprise et ses actionnaires capable de résoudre les problèmes politiques par de la prospérité économique, celle pour laquelle on aura tout sacrifié et qui n’est pas venue.
Sa mission première oubliée : la justice sociale, le PS n’était déjà vraiment plus socialiste après six mois de hollandisme, comme le PS belge n’est plus vraiment socialiste depuis le gouvernement Di Rupo.
Pire, l’un et l’autre sont en train de galvauder le mot « socialisme ». Il appartient désormais à Mélenchon pour la France et à Hedebouw pour la Belgique.
Cette paternité devrait être réclamée comme un dû, parce que le mot est un beau mot et que ce sont les hommes qui l’ont déshonoré.
Oui, la gauche est toujours socialiste. Je revendique ce mot comme mon patrimoine. Je l’ai toujours su qu’il était convoité et que ceux qui le convoitaient étaient des usurpateurs indignes. Voilà dix ans que dans ces blogs de Richard III, j’en dénonce les effets dévastateurs pour le peuple, sans être entendu.
Le socialisme avec Les Insoumis et le PTB rentre enfin dans sa maison pour y défendre les siens !
Ce sera à l’occasion d’un désastre. Mais ce désastre pourrait aussi devenir un grand jour.
Le socialisme dévoyé s’est perdu dans un grand fleuve pour se noyer dans la mer des profits et des scandales. Le socialisme retrouvé va remonter à la source et féconder à nouveau la terre !
Vive le socialisme !


27 mai 2017

La faute aux chômeurs.

La Com bat son plein ! Charles Michel exhibe sa compagne, les Trump inondent le marché de l’image, Brigitte Macron reprend la saga inachevée de Valérie Trierweiler, la reine Mathilde promène ces dames dans les serres de Laeken, Magritte meuble le surréalisme de la journée.
Pendant ce carnaval permanent qui, entre parenthèse, ne débouche sur rien comme d’habitude : la Syrie rayée des cartes, Trump en plein narcissisme malveillant, Madame Macron, après sa robe à 150 €, s’affiche un sac Vuitton en bandoulière, les libéraux du gouvernement poursuivent leur belle gestion de l’État, bien à l’abri des critiques. Leurs petits coups bas sur le social et le chômage payeront la facture, l’addition aux plus pauvres d’entre-nous. Logique.
Ainsi du festival de Cannes au Tournoi de Roland Garros, Charles Michel espère toucher au Tour de France et atteindre sans dommage les grandes vacances. L’événement français au secours de la Belgique !
C’est ce qui s’appelle une politique rondement menée.
Tandis que dans les étages la belle société s’enfonce jusqu’aux couilles dans de la moquette de cadre supérieur, les corps de garde du FOREM bruissent des cris des malheureux qu’on égorge. Ce n’est pas de la haine à la Daech qu’on y répand, mais de la bonne règlementation souple comme une corde de chanvre bien huilée pour pendre les « contrevenants ».
Pas plus tard que ce matin au centre ville de Liège, une pauvre femme sur un trottoir hurlait à la mort devant des passants gênés. Entre des cris inarticulés, on pouvait entendre « je suis à la rue… je suis à la rue ! ». Peut-être bien que le chômage n’y était pour rien, mais à moins d’être une personne malade, ce devait être un drame de la misère, un drame de plus, un drame de trop.
Dans le mauvais feuilleton de ce qui est le plus grand fiasco du Régime depuis 1830, les agents du FOREM tiennent le mauvais rôle. Ils assument au nom de leur modeste salaire, la désagréable mission de casser des vies au nom du délire libéral.
Le public, infantilisé par l’air enjoué des bien-portants des ministères, trouve bien adapté aux circonstances le caractère inquisitorial et comminatoire des nouvelles mesures d’application aux demandeurs d’emploi.
Les cas les plus expressément « déchirants » se morfondent dans les files d’attentes des CPAS, soulageant ainsi la misère officielle des pustules de la lèpre que la fin du capitalisme nous lègue. Le chômeur sanctionné tombe de la statistique. Le pays se nourrit de sa viande !
Le nouvel usage veut le chômeur en culpabilité permanente, dans un « bon » stress d’efficacité par une recherche d’emploi qui n’existe pas. Prétendre à la réalité du vide, équivaut à une mise à pied, voire à une déchéance des droits.

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Le chômeur doit être propre sur lui, l’air bien nourri et capable de courir à toute demande de son coach dans une unité de recrutement, pour un stage, voire une entrée sur une liste d’attente, aussi longue que la gueule de Didier Reynders, quand c’est sur « son » Charles que se braquent les caméras.
L’efficacité est obsessionnelle partout et toujours, en érection du matin au soir pour un entretien d’embauche, dûment cornaqué par l’agent qui a des noms pleins ses tiroirs.
Le rendez-vous est toujours à huit heures, même si le chômeur passe à onze heures ou en début d’après-midi. Tant pis s’il habite à Trois-ponts pour un entretien à Visé.
On connaît des sadiques qui réveilleraient les gens dès les 5 heures pour un contact aléatoire, sachant bien que c’est du bidon.
Je me suis laissé dire que le sadisme d’État transparaît dans les questions personnelles des demandeurs sur leur famille, où ils couchent et éventuellement s’ils baisent là où ils demeurent. Certains coachs se repaisseraient des histoires sordides en se poignant sous le bureau.
C’est comme des pensionnés qui demanderaient à Bacquelaine s’il visite réellement les vieux dans les homes où il a sa clientèle ? C’est la Mutuelle qui casque les consultations bidons. Vous pensez, si le spin-doctor s’en fout !
Il y aurait des offres d’emploi bidons afin de stigmatiser la paresse des demandeurs et d’augmenter la liste des offres non satisfaites.
Question du jour : Charles Michel met sa gagneuse, Amélie Derbaudrenghien, au turbin. Il y a toujours par ci, par là, quelques broutilles bonnes à prendre.
Ne devrait-elle pas payer le repas qu’elle a pris chez la reine ?
En tout cas, si elle était chômeuse, elle pourrait avoir des ennuis.
Les voyous ne sont pas où la masse bêlante des bourgeois libéraux le croit.

26 mai 2017

Les lendemains déchantent ?

Après avoir relu l’écrit d’hier : quelle vision sombre du monde !
Suite à l’événement de Manchester, on devrait se garder d’une opinion à chaud. J’avais pourtant respecté la règle au drame du Bataclan.
Entre l’effroi du terrorisme et la cruauté glacée du capitalisme, il est encore temps de se poser la question d’un monde meilleur possible.
Hier, le trait était mortel. En citant Malebranche, j’aurais dû me souvenir qu’il écrivit aussi « Ainsi la connaissance que nous avons des autres hommes est fort sujette à l’erreur, si nous n’en jugeons que par les sentiments que nous avons de nous-mêmes. »
En l’absence d’alternative au monde dans lequel nous vivons, il est le seul logique. Il faut faire avec. La mélancolie de l’observation qui en est faite, aggrave ce qui est.
Le sujet central, c’est celui de la démocratie. On connaît la litanie «…le moins mauvais des systèmes démocratiques ». Oui, mais s’il se dévoie parce que ses défenseurs sont faibles devant un développement excessif et hégémonique de l’économie ? Si demain, le pouvoir voit déferler des milliers de Trump ?

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Alors, la démocratie ne serait qu’un système hybride face à un idéal absolu dans lequel nous ne pouvons être. Reste le faible espoir d’améliorer l’état dans lequel nous sommes.
Hélas ! les améliorations des conditions de vie du plus grand nombre sont remplacées par un rétropédalage aux suites imprévisibles.
Nous abordons un système intermédiaire. Le management par le choix de l’électeur, c’est un genre d’aristocratie à plusieurs têtes. Autre chose serait la stochocratie (1). « Le sort est une façon d’élire qui n’afflige personne » (Montesquieu).
Sauf que le sort fait courir plus de risques que le suffrage universel. Il désigne au hasard. Pour en limiter la nuisance, serait éligible une sorte de confrérie de citoyens ayant fait ses preuves de civisme et de connaissance. Dans ce cas, par quels moyens désigner les parangons de la vertu démocratique capables de dresser la liste de ces citoyens ?
Pressés par deux entités criminelles : les fanatiques religieux musulmans et l’économie capitaliste, l’exemple de Platon dans La République nous commande de nous méfier de tout « Aucun autre régime ne peut donner naissance à la tyrannie que la démocratie ; de la liberté extrême naît la servitude la plus complète et la plus terrible ».
Nous touchons à l’aporie (absence d’issue) du système occidental.
Renan décrit cette aporie « Si un homme instruit, au terme de 30 ans de travail, arrive à déterminer le système social parfait et que la compréhension de celui-ci demande plusieurs mois à des hommes aussi instruits que lui, je lui souhaite bien du plaisir pour arriver à le faire ratifier par un vote du peuple ».
Les gouvernements occidentaux veulent prolonger le système. Ils nient les classes sociales. Jurent que tout dépend d’une reprise des activités économiques pour que tout reparte comme avant. Mensonge ! L’économie, sensiblement modifiée par la démographie et la concurrence mondiale due à la vitesse des transports, a enterré les codes anciens.
« Renoncer à la lutte pour le socialisme, c’est renoncer en même temps au mouvement ouvrier et à la démocratie elle-même. » (Rosa Luxembourg). C’est ce qu’a fait le PS. C’est pour ça qu’il meurt.
La conclusion de Cornelius Castoriadis, sur l’imposture du suffrage électif, est sans appel : « J’ai toujours pensé que la démocratie dite représentative n’est pas une vraie démocratie. Dire : quelqu’un va me représenter pendant 5 ans de façon irrévocable, ça revient à dire que je me dévêts de ma souveraineté en tant que peuple ».
Alors, que faire ?
Le système des « démocraties actuelles » est en relation étroite avec le phénomène du terrorisme et l’économie de marché, plus qu’on ne le pense.
Comment pouvons-nous prétendre à défendre des valeurs qui n’en sont pas, face à des malfaisants qui opposent à nos non-valeurs, leurs propres non- valeurs ?
Plutôt que prétendre que nos non-valeurs sont quand même plus douces que les leurs, si nous nous attachions à de vraies valeurs profondes et humanistes ?
Alors, je ne donnerais pas cher du terrorisme.
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1. La stochocratie. Etymologie : du grec stokhastikos, conjectural, aléatoire, et kratos, pouvoir, autorité. La stochocratie qualifie un système politique dans lequel les représentants du peuple sont désignés par tirage au sort.

25 mai 2017

D’une horreur à l’autre.

C’est un thème de philosophie et en même temps récurrent d’une certaine abjection qui conduit l’homme à exécuter de ses propres mains d’autres hommes, des femmes et des enfants en groupe organisé, si bien que devant ces horreurs on se pose la question ; « Dans le monde tel que nous le voyons, la vie vaut-elle la peine d’être vécue ? ».
Les ordinaires raisons de vivre résistent-elles à l’irréparable malheur, aux ironies cruelles et menteuses de la fortune et de l’infortune ? Un troupeau de gnous est plus solidaire qu’un troupeau d’hommes, parce qu’aucun prédateur n’aurait les griffes assez longues pour prélever une proie du troupeau, aussi se contente-t-il des traînards.
À l’inverse de toutes les autres espèces, c’est à l’intérieur du troupeau que l’homme développe le plus son instinct de mort !
Le dernier effroi vient de Manchester. Un prédateur s’est fait exploser à la fin d’un concert.
La tradition philosophique distingue « le mal physique » ou douleur et le « mal moral » ou faute. Les deux ensemble relevaient d’une monstruosité particulière d’un être qui avant de terrasser les autres était terrassé par ses propres instincts. Mais quand il s’agit de fanatiques ? Certes, la religion a connu d’autres barbaries, mais elles étaient disséminées dans le temps et chaque fois par intermittence, sans espoir de durée. L’ère moderne a inventé le génocide des Turcs massacrant les Arméniens pour se faire de la place, le Reich nazi par haine des Juifs et déjà la haine de ceux qui résistent à l’absolutisme, les Hutus contre les Tutsis dans une différence surréaliste des uns par rapport aux autres, la liste n’est pas exhaustive avec des parties blanches d’omissions. Ce qui en ajoute encore dans l’horreur, c’est la mort pour tous ceux que les organisations criminelles ne reconnaissent pas comme les leurs, sans distinction d’âge et de sexe. Une folie à l’état pur, mais partagée par des milliers, voire des centaines de milliers de criminels !
Finies les interrogations qui dans la confusion el la fureur, tente de distinguer le bien du mal.
La dispute, n’est plus de saison. L’homme, en bande à l’état de bête brute, ne peut plus être raisonné et l’on assiste à cette montée des répliques qui deviennent aussi violentes. Aussi, un terroriste qui ne s’est pas fait sauter avec ses explosifs sera abattu dans neuf cas sur dix.
La philosophie est mise à rude épreuve Elle se met à douter d’elle-même et de son pouvoir.
La controverse scolaire reporte aux dernières extrémités le problème du mal, la pensée est débordée par l’acte. Le débat philosophique qui portait sur les réalités premières que sont le sens et le non-sens n’a plus d’objet, puisque pour débattre il faut au moins être deux. Le verbe cesse d’être un argument, il n’est plus que le cri apeuré ou l’appel à la défense de la meute au sein même de laquelle évoluent ses prédateurs.
Ils sont sans distinction apparente. Leurs visages ne portent pas les stigmates de la folie et de la perversité. Ils parlent une langue pareille à la nôtre et même les signes religieux ne les distinguent pas davantage d’autres passants inoffensifs.

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Le mythe sur lequel l’humanité aurait succombé à l’insupportable lucidité de l’intelligence prévoit l’échec et la mort par ses deux piliers : l’économie malade du capitalisme et la religion malade de ses fanatiques. Certes le capitalisme tue autant de monde que le fanatisme, mais la manière n’est pas la même. Elle est acceptée comme un moindre mal, tandis que l’autre n’est désignée que par des superlatifs abominables. Le capitalisme est admiré ! Il ne tue pas à main nue. Il élimine les faibles et préserve ses suppôts. Il fait un tri. Il est civilisé. Sa nature est tout aussi perverse, mais sa cruauté ne se voit pas. Il se contente de faire périr mille ouvrières d’un coup dans les flammes d’un atelier au Bangladesh. Cela ne débouche pas sur des égorgements à l’aveugle, des raffinements moyenâgeux d’expiation par la douleur. Ses victimes disparaissent anonymement par dégoût, stress et fatigue.
Mais il est hasardeux dans la quête du Graal du mal absolu, d’en accabler un autre que le terrorisme religieux. Il doit être seul à expier. C’est même une hérésie en démocratie d’affirmer que dans le troupeau de gnous sévissent des meurtriers que tout sépare, d’un ordre tellement différent que les mettre sur le même pied est très mal vu ! Cette hasardeuse comparaison passe pour indigne parmi l’opinion bourgeoise qui fait l’opinion tout court.
Héraclite n’a pas prévu le monde deux mille cinq cents ans après lui. L’imaginaire futur est en quelque sorte magnifié, parce qu’il n’a pas lieu. C’est Mirabeau qui a raison en exprimant une déception « Qu’est-ce que la vie qui nous privant chaque jours de nos bonheurs passés, ne tient aucun compte des promesses qu’elle nous fît pour l’avenir ? ».
Ce terrorisme meurtrier et imbécile donne une impression de gâchis, dont la faute principale ne nous incombe pas.
On entre dans le domaine du rêve de l’irréalité, comme Héraclite, mais en naviguant vers les enfers, avec les regrets de ne pouvoir détricoter sa vie et remettre tout à plat.
Il y a des fatalités inévitables qu’il serait vain d’idéaliser ou de refaire.
Comme nous allons vers le pire, comment penser avec les sophistes que ce qui est vécu pourrait être pire ?
On découvre tous les jours de nouvelles horreurs en terre de barbarie !

24 mai 2017

Compote de complotisme.

Trop d’infos ne tuerait pas l’info si nous avions suivi les cours comme il y a cinquante ans sur le sens critique et l’observation.
Là où le tri est nécessaire, nous sommes défaillants.
Hélas ! les techniques prévalent sur la dialectique, et l’école n’est plus qu’un service d’apprentissage à la botte des employeurs. La génération snowflake est née de cette nouvelle culture de la clé USB et des batailles sur le NET. Trump écrit sur twitter, ce n’est pas sans raison.
Sans culture, sans repère et livrés à la peur, plus la nouvelle est invraisemblable, plus elle paraît conforme à la vérité. Nous sommes de ce point de vue devenus vulnérables et cette défaillance n’est pas restée longtemps inexploitée par les détenteurs du pouvoir.
Parmi les plus farfelues nouvelles, triomphent les théories du complot, diverses et variées sur tout et même l’inimaginable.
Elles ont le mérite de réenchanter le monde en y mélangeant parfois le vrai et le faux afin de nous attirer dans un labyrinthe de confusion, de sorte que nous ne puissions en sortir qu’équiper de la certitude du complot. C’est ce qui les rend si formidablement vraisemblable.
Soudain les événements dramatiques prennent du sens. Les preuves abondent, le bon est trompé par le méchant, mais cela n’aura qu’un temps, juste le temps que la théorie triomphe.
Alors que la critique nous commande qu’un « doute supérieur plane sur toute spéculation » (Malebranche), la théorie du complot explique tout. Les fils de l’affaire la plus compliquée sont dénoués, la possibilité du doute évacuée. On entre dans le domaine de la foi et de la certitude.
C’est pourquoi manipulée pour nuire, notamment en matière de terrorisme, la théorie du complot est extrêmement dangereuse.

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Daech et Al Qaida avec leurs histoires des Croisés revenus châtier l’Arabe, le diktat de la parole de Dieu ordonnant le massacre des non-convertis, autant de fables prises pour argent comptant et pas seulement que par des débiles légers. La bêtise en groupe a ceci de particulier qu’elle atteint, grâce à la foi submergeant la raison, jusqu’aux esprits les plus brillants.
« …les théories en question livrent une vision du monde et de l’Histoire où tout est en ordre ; où le hasard n’est plus. Vision confortable et rassurante qui sécurise le rapport au sens en évacuant la possibilité du doute. À très peu de frais, ces théories aident ceux qui s’en réclament à restaurer leur puissance explicative perdue. » (Slate magazine)
Maladroitement, on relaie le complotisme en se faisant inconsciemment le relayeur du faux en croyant faire de la nouvelle un objet de dérision, tout en n’apportant pas les rectificatifs du faux propagés.
Ne vaudrait-il pas mieux, puisque l’école est défaillante, se faire le prosélyte heureux de l’esprit critique, plutôt qu’ironiser sur l’absurdité d’un complot imaginaire ?
En un mot, éveiller le doute dans l’esprit des gens éduqués, pour ne pas douter des grands thèmes : démocratie, bien fondé de l’économie de marché, respect de la hiérarchie sociale issue des deux premiers. Voilà les débuts d’un scepticisme de bon aloi pour des élucubrations « plus légères », comme l’homme n’a jamais marché sur la lune ou le 11 Septembre a été voulu par le FBI !
Rendez nous les bons vieux cours de rhétorique de nos Athénées où le maître apprenait à l’élève de réfuter. Revenons aux disputes philosophiques et à l’art de ne pas prendre des vessies pour des lanternes. Vous verrez que quelques diplômes plus tard, il n’y aura plus que les humoristes sur scène à propager de la fausse nouvelle, juste pour faire rire la salle.

23 mai 2017

Libre ?...pas sûr !

J’en ai soupé de tous ces gens qui parlent en mon nom, se prenant pour les parangons de la démocratie. Je n’ai jamais voté pour eux. Si je les abomine, ils me le rendent bien. Ils ne m’ont jamais permis de m’exprimer ou, mieux encore, de s’intéresser au bien fondé ou à l’utopie de ce que je pense.
Ils ne réfutent pas. Ils profèrent des anathèmes.
Savent-ils seulement ce que je pense ? Cela ne doit guère les intéresser.
Ils devraient pourtant se méfier, ceux qui comme moi sont complètement isolés, mis en quarantaine, bannis de la société, font partie du plus grand nombre de Belges.
Est-ce que je prêche la révolte ? la haine ? Bien au contraire, j’éprouve pour l’humanité exactement l’amour que la plupart des gens ont pour l’argent, les places, le pouvoir.
Et c’est justement cela qui les travaille. Quelqu’un qui n’est pas comme eux est insolite et tout ce qui est insolite est dangereux.
Dans la vaste association des critiques, il y a de tout. Il y a des types dans mon genre et d’autres, tout aussi respectables, qu’on n’écoute pas et qui sont tout aussi banni de tout rapport réfléchi.
Voilà la cohorte populiste au tour imprévisible, capable d’aller vers Trump, Marine Le Pen, Mélenchon, Natalie Arthaud, Philippe Poutou, Raoul Hedebouw ou vers le néant, le vote blanc et l’abstention.
Qu’est-ce que cette opposition non structurée, philosophe, ignorée et méprisée, parmi d’autres oppositions carrément hostiles pour les amoureux du veau d’or ?
À se demander si je ne suis pas seul de mon groupe.
À quand une discussion générale sur la liberté, la liberté fondamentale des personnes dans une société dite démocratique ?
Est-on libre, par exemple, quand le destin plonge un ouvrier dans le cauchemar d’une chaîne de montage ?

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Si pour Descartes la liberté c’est le pouvoir de dire oui ou non, aucun travailleur assujetti à sa profession avec un patron, ne l’est.
La liberté au niveau de la conscience se définit par la possibilité de choisir.
Vous me direz, le type qui n’accepte pas les règles du travail peut toujours claquer la porte. Ce qui le retient, c’est évidemment le besoin de manger et de dormir dans un lit.
Il peut finir dans la rue et se dire libre.
C’est vrai, pour se défaire d’une pesanteur qui opprimait la liberté. Mais est-on réellement libre dans la rue ? Suspecté par les flics et les passants, tendant la main pour assurer un minimum de nourriture, saisi par le froid, par le chaud, sans parfois ne pas pouvoir se laver, se détendre, manger !
C’est être libre cela ?
Ou bien terriblement dépendant !
L’homme est libre, lorsqu’il peut réaliser ses désirs. Le tout est de savoir si ses désirs sont compatibles avec une vie sociale. Lorsqu’ils ne le sont pas, l’homme est alors aliéné, même si son aisance lui permet de satisfaire ses passions.
Évidemment pour Sartre, ce sage enseignant qui fut toute sa vie à l’abri du besoin, a l’exigence facile. La liberté s’expérimente par tous les bouts et dans toutes les situations. On est ce qu’on se fait. L’homme est responsable de tous devant tous.
À condition d’être né libre de penser et libre de manger à sa faim ou jeûner si on le souhaite.
Placé dans des conditions misérables, pour ne pas trahir la pensée sartrienne et respecter son libre arbitre, le peuple n’aurait plus que l’alternative de l’insurrection ? Tout seul à brailler dans la rue, c’est un énergumène, avec cent mille autres, c’est une révolution.
Toutes ces spéculations montrent à l’évidence que nous ne sommes pas libres.
La société dans laquelle nous vivons n’est pas une société émancipatrice et propice à conforter toutes les libertés. Son système économique les restreint, au contraire. Par l’effet de concurrence entre les hommes, elle crée une pression de stress pour la multitude et de grands profits pour un petit nombre.
Comme on ne peut dissocier la liberté politique de la morale, la transgression consiste à baptiser « moraux » tout ce qui ne l’est pas ? à cause du système économique qui règne en maître sur toute la planète.
La démocratie a ainsi secrété depuis deux cents ans le principe que Trump emploie depuis trois mois et qu’il croit avoir inventé « la vérité n’est objective que si je le veux. La seule morale fréquentable, est celle qui respecte mes intérêts. »

22 mai 2017

La fauche à tous les niveaux.

Est-ce parce que les citoyens étaient certains que leurs mandataires étaient au-dessus de tout soupçon ou tout simplement que les lois ont été votées par les intéressés eux-mêmes, mais la volonté de répondre de leurs actes n’est pas ce qui brille le plus chez nos parlementaires et ministres.
Les responsabilités morale et sociale leur échappent.
Poigner dans les caisses, se goinfrer de mandats, user de leur autorité pour satisfaire des besoins personnels, s’offrir des arrhes monstrueuses pour prix de leur talent d’avocat, quand ils ont par ailleurs les moyens par leur autorité de faire pression sur les lois et les hommes, tous les jours on en apprend de raides, et encore on ne sait pas tout, il y a en plus les affaires qui ont réussi et dont personne n’entendra jamais parler.
On peut dire que dans le genre, c’est une réussite et que pour être foireuse, la démocratie bat des records.
Longtemps on a cru que pour leur éviter la tentation et les prémunir de l’envie de tricher, bref, pour les empêcher d’être malhonnêtes, le législateur (c’est-à-dire eux) avait prévu de les pourvoir de bonnes indemnités, de larges facilités et de largesses discrétionnaires.
Ainsi, l’aisance volant au secours de la morale la fortifiait ! Ils étaient parés pour rester purs et durs durant leurs mandats.
Tu parles !
Le livre des concussions, des trafics d’influence, de vols aggravés, de faux et d’usage de faux, des iniquités diverses et des entraves aux lois, devrait être écrit ! Ce serait un bestseller.
Parce qu’une affaire chasse l’autre, on ne se souvient plus trop de celles qui ont leur dossier plein dans les années antérieures.

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On se souvient à peine de l’affaire Kubla. On tombe de haut pour le moment dans la saga des Intercommunales wallonnes, la dernière à Charleroi, pourtant une ville remise sur le bon chemin par un nouveau Robespierre, l’affaire Chodiev qui revient de loin en loin, de De Decker on passe à Reynders, sans plus très bien savoir qui est l’auteur de quoi… On bute sur la présomption d’innocence, l’arme absolue qui ne couvre que les riches et les procéduriers.
Faire traîner une affaire dix ans est un gage de blanchiment complet. Le tribunal devient alors un bain de jouvence. On s’y plonge le plus longtemps possible et on est pardonné.
Parfois, tout n’est que soupçon, les traces anciennes étant disparues et les témoins morts ou achetés.
Nos grands hommes d’État ont une vision réductionniste de la responsabilité qui est hallucinante. Ils ne démissionnent même plus lors de leur connerie en matière de gouvernance, pourquoi démissionneraient-ils quand ils plongent les deux mains dans l’océan de l’aisance grâce à l’argent public qui leur paraît être le leur.
Il y a bien toujours quelque part une interprétation d’une loi ou d’un règlement qui leur donnera raison.
On sait que la démocratie est un terrain propice à la manipulation. C’est le bonneteau du responsable, c’est pas moi, c’est l’autre ! Vous avez une chance sur trois de trouver l’as de pique. En réalité, vous ne le trouvez jamais.
Comment voulez-vous, que les auteurs de ces petits vols, parfois légaux, soient responsables ? A fortiori, la pollution, les génocides, la faim dans le monde… vous pensez bien qu’ils s’en fichent, autrement ça se saurait et se verrait dans leur manière d’être.
Quand on dit tout le monde est responsable, cela signifie personne. Du milliardaire qui dort sur son tas d’or qui pourrait nourrir un million d’enfants, à un surdoué d’une intercommunale qui prive par l’exagération de sa rémunération des pauvres de sa région des diminutions certaines en matière d’eau, d’électricité et de gaz, tous gardent l’âme légère et le front serein.
Lutter contre les inégalités tout en soulageant le trésor public de leurs notes de frais ? Vous voulez rire ? Le système n’est-il pas générateur de différences et d’injustices, pour qu’il prospère ? N’est-ce pas le moteur de l’économie ?
Certes, il nous incombe aussi des responsabilités dont nous nous fichons, cela va de la crotte de chien, à la désinvolture dans le tri des déchets dans les poubelles.
Elles touchent plutôt une certaine forme d’incivisme. La capacité de nuire de l’incivisme provient du nombre d’irresponsables.
C’est plutôt limité par rapport à la catégorie au-dessus, celle des grands truands qui se la pètent sur RTL en interviews people. Leurs effets de nuisance sont de loin supérieurs à la méconduite et à l’incivisme des rues, surtout par leur grande diffusion par l’exemple. Et on peut dire en Belgique que le mauvais exemple vient de haut.

21 mai 2017

L’excès… un métier !

L’excès est dans tout, parce qu’il est dans l’époque et que tout en est imprégné.
On le comprendra mieux si l’on compare la TVA, à cette réflexion de Renan « Il n’y a pire injustice que celle qui consiste à traiter également des choses inégales ».
Il paraît qu’on ne sait plus rire en groupe qu’aux plaisanteries de Hanouna, et qu’il faut une bonne dose d’alcool dans le sang pour chanter une chanson de Sébastien.
Nous nous endormons après dix minutes de lecture d’un chef d’œuvre, mais nous sommes imbattables pour faire savoir que nous le connaissons, les plus menteurs diront qu’il est leur livre de chevet.
On dirait qu’Aristote n’ignorait rien du mental de l’homme politique pour écrire « Qui chérit à l’excès, sait haïr à l’excès », sauf qu’il ne savait pas que ce monde là survit grâce à l’extrême prudence dont il faut savoir faire preuve, sans laquelle toute cohabitation est impossible.
Nos illustres sont des excessifs de l’ombre. Leur seule témérité reste la lettre anonyme, le bruit qu’ils font colporter par d’autres et l’art du bon mot comme venant spontanément à la bouche, alors qu’ils y avaient pensé la veille en se couchant.
L’excès en tout est un défaut, dit sentencieux, Mark Eyskens, qui visait les extrêmes, en oubliant que l’on peut aussi être extrêmement bête, tout en étant centriste, ce qui est aussi un défaut, bien que n’étant pas placé aux extrêmes.
C’est assez surprenant que pour illustrer cette époque faite d’excès, l’homme politique s’efforce à être aussi neutre qu’il le peut, sauf quand il croit tenir le bon bout, surtout en période électorale.
Même si les mesures qu’il propose dans l’euphorie d’une victoire électorale sont excessives, qu’on se rassure, elles ne seront jamais tenues.
Il y a ainsi un excès dans le mensonge et le laxisme qu’il n’assume pas.
Trump n’a pas inventé le discours trompeur et l’affirmation du contraire d’une vérité. C’est Hermann Goering affirmant à Hitler que jamais un avion Allié ne souillerait le ciel allemand. Quinze jours plus tard, Dresde s’envolait en fumée sous les bombes des Forteresses US.
C’est aussi Daladier descendant d’avion après une entrevue avec le chancelier qui annonçait aux gens ce qu’ils voulaient entendre, à savoir qu’une paix longue et durable allait régner entre les deux pays. Six mois plus tard, la ligne Maginot était contournée et l’armée française ridicule.

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On ne croit que ce que l’on veut entendre. Les excès de langage sont de loin plus facilement crûs que des vérités dites d’un ton plat et sans relief.
Chomsky était partisan d’un fanatisme bénin. C’est difficile d’être excessif avec modération. Pourtant nous avons en Belgique les trois quarts des stars politiques dans un excès immodérés. Ce sont tous ceux qui se sont succédé dans les votes leur assurant tant d’avantages et de traitements, qu’on voit bien la difficulté qu’ils ont de revenir en arrière à propos du cumul, des rémunérations simples et complémentaires, des immunités et des avantages tellement variés qu’on s’y perd.
C’est que voter ces avantages, sinon eux, tout au moins leurs grands ancêtres, et revenir dessus, c’est se déjuger.
C’est quand même le regretté Desproges qui aura le dernier mot, bien après son dernier soupir « Les deux tiers des enfants du monde meurent de faim, alors que le troisième tiers crève de l’excès de son cholestérol.

20 mai 2017

Duel à gauche.

Il serait temps en Belgique de faire le point sur un sujet qui n’a été abordé que de façon peu satisfaisante.
C’est le partage très net de la gauche en deux parties : la gauche réformiste (le PS, Écolo et la partie syndicale du CDH) et une gauche qualifiée « intellectuelle » aux USA, et comme ce qualificatif me plaît, je le conserve, quoiqu’on s’en défende dans les milieux visés. Cette gauche intellectuelle (PTB, communiste, ainsi que des groupes anarcho-syndicaliste 1 de la FGTB et non syndicales.) tirerait son succès de l’effondrement d’une social-démocratie en déshérence.
La première gauche estime que la lutte se gagne de l’intérieur par les élections et des responsabilités au gouvernement, en alliance et en alternance avec le monde libéral et conservateur. La seconde considère que la gauche classique a fait la preuve de son inefficacité par la lente mais régulière perte des droits et salaires des travailleurs. Elle est également supportée par de nouveaux mouvements sociaux, comme l’antiracisme, les groupes issus de la libération des mœurs et l’entraide des peuples.
Cette différence idéologique et de stratégie entre les deux gauches a produit une cassure que la dérive classe-moyenne du PS a encore accentuée. Cette situation n’est pas propre à la Belgique. Elle est pratiquement étendue à tous les pays latins d’Europe, devenant par la force du nombre une part significative de l’évolution politique des démocraties.
Si l’affrontement n’est pas encore perçu au niveau national belge, cela tient à ce que la gauche intellectuelle n’est pas encore très présente au parlement. Dès les prochaines élections, il deviendra évident aux yeux de tous que l’affrontement va devenir central, avec comme résultat un parlement dans lequel siègeront deux gauches.

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Pour qu’il y ait un rapport équilibré entre les deux gauches, il faudra que les idées de la gauche intellectuelle, jusqu’ici portées par le seul discrédit de la mondialisation économique ratée, impactent aussi les esprits par une vision d’une autre société possible qui mettrait fin à l’injustice et aux inégalités. Toute révolution commence par la modification des modes de pensée.
Le Brexit, la défaite d’Hillary Clinton aux États-Unis en 2016, les élections européennes de 2014, et la semaine dernière, l’élection française, tout à significativement révélé la cassure des deux gauches.
La gauche réformiste poursuit sa problématique union avec la droite libérale dans la précarisation matérielle, et l’incertitude de la conjoncture économique défavorable. Elle pense répondre aux inquiétudes du chômage, la mondialisation mal ficelée, par un accord de paix sur l’austérité avec la droite, elle se défend en assurant que sa seule présence répartit le fardeau collectif. Elle espère retrouver des couleurs avec une prospérité retrouvée, mais qui tarde.
La gauche intellectuelle peut concevoir qu’une partie importante de l’électorat de l’extrême droite est en réalité un vote de protestation contre le système composé essentiellement de travailleurs pauvres. C’est surtout visible au Front National en France, ça l’est beaucoup moins au MR en Belgique, mais beaucoup plus significatif à la N-VA et surtout au Vlaams Belang.
Plus qu’en France entre le PS et les Insoumis de Mélenchon, le PTB a intérêt de refuser la division. Il devrait faire appel à un pragmatisme de circonstance, tout en maintenant fermement sa ligne de conduite, mettant ainsi l’électeur traditionnel de gauche dans un choix moins cassant entre le PTB et le PS.
Le PTB possède un observatoire incomparable dans le résultat des élections françaises. Le PS réformateur résistera-t-il à la gauche insoumise ou bien s’effondrera-t-il comme tous les prévisionnistes s’accordent à le penser ?
Le PTB a là une occasion unique de poursuivre ou de revoir sa politique, selon les résultats et les leçons à tirer du vote français.
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1. Longtemps le syndicat du Livre fut l’archétype de l’anarchosyndicalisme héritier de la Charte de Quaregnon, avant d’être aspiré par la FGTB à cause de l’affaissement de l’imprimerie classique due aux techniques nouvelles d’impression. À Liège, l’Association des Arts Graphiques possédait en propre un magnifique local en Roture. Par un tour de passe-passe qui nécessiterait une enquête, cette propriété était celle exclusive des travailleurs syndiqués du livre, Association indépendante de la FGTB. Comment est-elle tombée dans les mains de la FGTB régionale ? Mystère.
Un bon avocat eut, semble-t-il, gain de cause en vendant l’immeuble et en répartissant les fonds à l’ensemble des syndiqués de l’AAG, comme en stipulait les statuts.
Au passage, l’AAG est le plus ancien syndicat établi à Liège, bien avant les Métallurgistes. (Fondée le 4 octobre 1846 « Société Typographique Liégeoise ». Voir l’histoire des syndicats dans le Pays de Liège)

19 mai 2017

Je pense, donc je n’y suis pas.

Pour ceux qui ont connu l’Université de Liège, il y a trente ou quarante ans, qu’y a-t-il de vraiment changé depuis, à part le grand déménagement au Sart-Tilman ?
Rien ou pas grand-chose.
Heureusement, il y a l’administration de cette grande école, la seule qui se soit transformée et dynamisée sous la forme d’une bureautique moderne.
Mais le reste ?
À Liège, les bâtiments du centre ville sont vétustes, certains sont classés. Mais, on a fait de remarquables progrès en architecture d’intérieur et on pourrait, en respectant les façades doubler pratiquement les espaces utiles à l’enseignement.
Des travaux nécessaires sont entrepris place du XX Août. Tant qu’à faire, devant l’afflux croissant d’étudiants, puisqu’on ne sait que faire du bâtiment en néogothique de la place Cockerill de l’ancienne Grand’Poste, classé lui aussi, pourquoi ne l’aménagerait-on pas en annexe des Facultés présentes ? Certains cours se donnent dans des endroits quasiment inaccessibles aux élèves handicapés. Une modification des structures, couloirs, ascenseurs et escaliers coûterait autant que le rachat de l’ex Poste, facilement aménageable dans son seul rez-de-chaussée, dès lors facile d’accès.
Il y a comme une frustration du citoyen à considérer que seul le privé et notamment le secteur hôtelier sont seuls capables de financer les restaurations des bâtiments classés. Non seulement, dès qu’ils sont dans des mains particulières, le public n’en a plus l’accès, mais encore seuls les riches touristes étrangers ont droit à s’y vautrer dans des draps de lit en soie, comme c’est le cas rue Saint-Laurent.
Le plus grave consiste toujours dans les matières enseignées et sur l’accès à l’université des étudiants dont les parents n’ont pas les moyens d’entretenir et de financer les études de leurs grands enfants de vingt ans.
Et là, on ne voit pas de progrès. C’est toute la politique de l’enseignement supérieur qui est à revoir, valable pour la Belgique tout entière.
L’évolution de la population condamne le laisser-aller actuel, nous n’avons aucun projet social d’envergure. Les étudiants issus de l’immigration seront d’ici vingt ans presque aussi nombreux que les étudiants de souche, voilà une richesse de savoir qui ne demande que travailler à enrichir notre patrimoine des sciences et des techniques.
Voulons-nous exploiter intelligemment cet énorme potentiel ou bien poursuivre une ségrégation diffuse, basée sur la valeur de l’argent ?
On sait que la moitié des étudiants issus de l’immigration ne termine pas leurs études faute de moyens !

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L’accès à l’université est un passeport qui définit la classe sociale à laquelle on appartient, même si c’est injuste et correspond rarement aux facultés d’intelligence réelle et de mérite personnel, diversement répartis dans la population, sans discernement de classe.
Autrement dit, notre démocratie trébuche sur des diplômes qui ne sont pas des brevets de compétence, mais qui attribuent l’essentiel de la notoriété et des traitements élevés à la bourgeoisie blanche dominante.
Selon le nouveau recteur de la KUL, Luc Sels : « Il est consternant de remarquer que l’université n’est pas le reflet de la société. » (Tiré du magazine Daar-Daar).
Il reviendra sans doute à un parti vraiment de gauche (donc pas le PS) d’imaginer un nouvel enseignement supérieur capable d’intégrer tout le monde dans la connaissance. Si un tel projet venait à voir le jour, les programmes tendancieux et trop respectueux des pouvoirs économiques pompés de l’avachissement libéral actuel deviendraient ce qu’ils auraient dû être depuis toujours : une lecture objective de la société en tenant compte de tous les paramètres du plus bas, au plus haut de l’échelle sociale.

18 mai 2017

Un fou à Bruxelles !

James Comey, le directeur du FBI licencié par Trump pourra bientôt se vanter d’avoir empêché Hillary Clinton d’accéder à la Maison Blanche et d’être à la base de l’enquête qui va mettre un point final à la présidence de l’actuel président. Un beau doublé.
Le New York Times a publié la retranscription d’une conversation avec le président des États-Unis dans laquelle celui-ci lui demande de mettre fin aux investigations visant Michael Flynn, l'ancien conseiller à la sécurité nationale.
Quoique ayant démenti, la Maison Blanche ne s’en tirera par une pirouette de Trump. On ne conduit pas un pays comme si on était à la tête d’une affaire véreuse.
«Mais les informations données font penser à certains —parmi eux des avocats, des membres du congrès et autorités policières— que Donald Trump aurait commis une infraction criminelle», précise The Daily Beast qui s’est adressé à neuf membres actuels ou anciens de l’administration américaine et de la police dont ils ont conservé l’anonymat.
La veille de la publication de l’article du New York Times, un autre article du quotidien révèlait que Donald Trump avait partagé des informations classées secret défense avec des diplomates russes.
Cette fois, c’est grave, selon l’avocat Brad Moss, spécialiste des questions de sûreté nationales.
Pourquoi ai-je mis bout à bout des coupures de presse ?
Mais, parce que selon une rumeur, Trump serait en train d’échafauder un plan pour envahir la Syrie ou trouver un moyen militaire pour assassiner Bachar Al Assad !
Dans cet esprit détraqué par un demi siècle de biseness, la mort d'Oussama ben Laden à Bilal, dans la périphérie d'Abbottabad, au Pakistan, le 2 mai 2011 par un commando des forces spéciales américaines sur ordre d’Obama, a laissé des traces profondes dans sa cervelle d’animal mal embouché.
Trump ne supporte pas que son grand rival soit félicité pour cet exploit.
Il veut au moins passer pour un aussi grand stratège que lui.
Et puis, il pense qu’à la suite d’un exploit équivalent et tout aussi téméraire, on n’osera pas le destituer pour ce qu’il considère être des imprudences, sans intérêt.
Les Américains savent dorénavant que cet homme est dangereux et qu’il peut conduire l’Amérique dans des désastres.

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On a dit de Trump que c’est un esprit enfantin.
On oublie qu’il a réussi une campagne folle et mensongère pour passer tout juste au nombre de grands électeurs, que c’est un expert en tromperies, puisqu’il a réussi en affaires.
Et voilà le drame, Trump croit qu’on dirige un État comme une entreprise, qu’on peut y faire faillite, puis se redresser par des combines financières.
Demain, cet homme imprévisible sera à Bruxelles. La Belgique va dépenser des millions pour sa sécurité. Il va plaisanter avec ces trois mots de vocabulaire et tout le monde va rire, notre premier ministre le premier.
Pourvu qu’il n’implique par l’OTAN dans cette nouvelle fumisterie du règlement de l’affaire syrienne, en deux coups de cuillère à pot.

17 mai 2017

Triomphe silencieux du malheur.

C‘est peut-être l’écrivain Houellebecq qui aura le mieux défini le succès de Macron.
C’est la victoire des optimistes sur les pessimistes.
C’est sans doute vrai. Mais il y a une question sous-jacente qui est celle de la réalité. Quid des optimistes ou des pessimistes, qui des deux a raison ?
Vaut-il mieux être sans faiblir du côté des optimistes et voir le verre à moitié rempli, que vide à moitié ?
À cela un constat statistique.
En France, et cela devrait pouvoir coller à la situation en Belgique, le camp des optimistes se situe plutôt du côté de ceux qui ont des diplômes et des emplois, une classe moyenne ne souffrant pas trop de la mondialisation de l’économie. Celui des pessimistes regroupe ceux qui ont à se plaindre de leurs conditions de vie et pas seulement. Au nom de la lucidité et dans un souci d’égalité, des citoyens ayant toutes raisons d’être dans le camp des optimistes, sont dans l’autre, et vice versa.
L’optimisme et le pessimisme sont deux traits de caractère assez subjectifs, intrinsèques à chaque individu.
Quand on atteint aux sphères du pouvoir, pour s’y maintenir, tous les responsables misent sur l’optimisme. Si bien qu’au départ, ils relèguent loin d’eux et de leur politique, tout ce qui a un caractère pessimiste.
Une victoire politique n’est rien d’autre que le triomphe d’une subjectivité sur une autre.
C’est une des raisons de l’échec des socialistes français qui dès qu’ils ont été aux affaires, plus la situation se dégradait, moins ils pensaient à leurs origines, plus ils mentaient aux citoyens qui leur avaient fait confiance.
C’est l’effondrement de la pensé socialiste de Di Rupo dans un moment d’abandon à l’optimisme libéral de mise, quand il eut à régler certaines dispositions en défaveur des chômeurs, lorsqu’il était premier ministre.

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Qu’arriverait-il si le camp des pessimistes l’emportait au point de transformer cette société libérale en une société socialiste, tout au moins dans ses principes ? On peut penser que les pessimistes deviendraient optimistes, dans une sorte de basculement qui ferait que les autres prendraient leur place.
Ce n’est pas si simple, attendu que les difficultés resteraient, s’accroîtraient de l’animosité du monde libéral. Tout le monde n’a pas la bravoure des sans-culottes de 1792, ni le raisonnement adapté au déterminisme de la justice sociale, même chez ceux qui en seraient les plus bénéficiaires.
Sommes-nous condamnés par ce raisonnement au monde libéral dans tous ses excès et ses monstrueuses inégalités ?
Je ne le pense pas.
Il y aura un moment où le monde d’en haut sera insupportable au monde d’en bas. Le soulèvement qui s’en suivra ne sera pas nécessairement raisonné, ni qu’il éclatera en Europe.
La Chine, l’Inde, l’Amérique du Sud, l’Afrique dans vingt ans pour cette dernière, sont des points de fixation d’abcès qui peuvent devenir gangrène. Il ne sera pas question de religion, ni même de désir d’accéder à une consommation à l’occidentale, ce sera tout simplement par manque d’eau, de nourriture ou d’excès de pollution.
C’est le besoin qui a transformé l’homme. C’est le besoin qui l’obligera à changer le système mondial sous peine de disparaître.
Où seront les pessimistes et les optimistes dans cette ultime alternative ?
Sans doute pour les uns accrochés à quelques îlots de prospérité au milieu des ruines du monde. Le nombre des pessimistes sera tellement grand que des gens comme Macron seront balayés du pouvoir.
Vous l’avez deviné, je suis dans le camp des pessimistes indécrottables et résolus, non par caractère, puisque je suis d’un naturel gai et porté à l’optimisme, mais par raison. D’évidence les optimistes ne comprennent pas ce qui se trame dans un monde déraisonnable qui, forcément, donnera la part belle aux pessimistes.
Donner la part qui revient de droit aux pessimistes serait le moyen de sauver le monde. Mais il faut le faire tout de suite.
En ce sens, l’élection de Macron n’est pas une bonne chose.

16 mai 2017

Plutarque et Autoboulos Bacquelaine.

Tous ces discours sempiternellement recommencés !
Souvent l’actu radote, se reprend, revient à la case départ, récupère dans l’uchronie des exemples qui n’ont jamais existé !
C’est l’homme de pouvoir tout ça !
Oui, mais qu’est-ce que l’homme de pouvoir, Bacquelaine, le ministre des pensions, dans notre laboratoire, à côté de la cage d’élevage des souris blanches, par exemple ?
N’en déplaise au divin, il y a dans l’aile de la chauve-souris exactement la même disposition des os que dans la main de l’homme !
Bien avant Darwin, Anaximandre (- 610 à – 546) avait pressenti l’unité du vivant et ses transformations suivant les circonstances.
N’en déplaisent aux créationnistes, l’homme antérieur à 6.000 ans aurait été tout à fait capable d’être président de la république à la place de Macron ou premier ministre en remplacement de Charles Michel, il lui aurait suffi d’apprendre, mais du ministre Bacquelaine, c’est moins sûr.
L’ancêtre commun du vivant est connu : c’est l’infusoire.
Déjà à imaginer l’homme disputant au singe un ancêtre commun, vous pensez l’infusoire !
La blessure narcissique est profonde.
Toutes les religions sont fausses. Pourtant, elles résistent à la modernité, au progrès, à la science. C’est l’orgueil de la clientèle qui les fait durer.
Avant Lombroso et son anthropologie des races (1895), leur nosographie était bien établie par les livres « sacrés ».
On rapporte qu’une lady anglaise à la lecture de « The descent of Man and selection in relation to Sex » de Darwin (1871) se serait écriée « Mon dieu si cela est vrai, qu’au moins cela ne se sache pas ! ».
Tout l’humain est dans cette réflexion.
La cohabitation en démocratie entre les classes sociales très inégalitaires n’est-elle possible que « pourvu cela ne se sache pas » ?
Ce serait plutôt drôle que la laïcité tant exaltée fût ainsi apparentée à la religion justement par une vérité qu’on ne veut pas voir ?
Pourquoi les élites de pouvoir sont-elles avant tout destinées à ne rien voir du monde grouillant d’inégalités vivant sous elle ? Parce que la réalité sociale « ne doit pas se savoir ».
Sur RTL, Daniel Bacquelaine s’ingéniait à nous faire croire que passer de 700 euros de retraite à 720 était un progrès considérable.

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La question à poser, qu’on ne pose jamais à RTL, était pourtant simplissime.
« Pourriez-vous vivre avec 700, 720 € par mois ? ».
Non, il ne le peut pas. Et les pensionnés non plus.
Cependant, le voilà qui pérore, satisfait de lui et de son gouvernement.
L’homme est un animal anthropocentriste (Bacquelaine n’accorderait pas une pension de 700 € par mois à un chimpanzé), mais aussi un animal hypercentré sur lui-même, Bacquelaine sait bien qu’on ne peut vivre avec 700 € par mois, mais en affirmant le contraire, lui vit confortablement avec bien plus.
Comme dirait Joseph Joubert « Tous les êtres viennent de peu, et il s’en faut de peu qu’ils ne viennent de rien. »
C’est le cas de Bacquelaine et il n’est pas le seul.
Et nous revoilà au centre du sujet.
Tous les êtres vivants ont la faculté de sentir et de désirer, par conséquent ils sont susceptibles de raisonner et d’avoir une opinion.
La cognition animale n’est pas accessible à Monsieur Bacquelaine puisqu’il est incompatible avec le raisonnement d’une perruche ou d’une moule accrochée à un wharf !
Il serait alors la preuve vivante d’une nouvelle espèce préinfusoire ou, en tout cas, proche du vivant, au point de les confondre.
Faudra-t-il beaucoup de temps d’adaptation pour qu’il devienne sensible et intelligent ?
Il est vrai que la question est collective et qu’elle touche bien plus de monde qu’on ne croit.

15 mai 2017

quand un roi chasse l’autre.

Comme beaucoup, j’ai regardé l’intronisation d’Emmanuel Macron à la présidence de la République. La cérémonie est organisée, selon les souhaits de l’élu, elle peut prendre une tournure festive et bon enfant ou, au contraire, prendre une hauteur quasiment monarchique.
Aujourd’hui on a élu un président qui prend naturellement une pose royale. C’est-à-dire qu’on n’en aura pas fini avec cette déférence particulière que les courtisans avaient pour le monarque.
C’est un travers fréquent, quand les élites de l’entre soi consacrent un des leurs à des fonctions représentatives.
Malgré tout, je n’ai pas pu résister à la larme à l’œil à l’écoute de la Marseillaise.
Je sais, c’est idiot, mais c ‘est quelque chose qui me prend au souvenir de la Révolution française. Utilisée la première fois le 14 juillet 1795, alors que la France défendait sa jeune République face à l’Europe monarchiste, c’est un hymne à la liberté, un chant de guerre, un appel à la mobilisation générale contre la dictature et l’arbitraire.
La cérémonie en elle-même est le sommet des codes d’une bonne société qui ignore l’autre.
L’Ancien Régime accueillait au moins quelques marchandes des halles, une poignée de palefreniers et des maîtres d’armes qui pour le roi, représentaient le peuple dont il tirait son pouvoir et dont il était l’émanation. Des gens « de peu », il n’y en avait guère dans l’ancien théâtre de Madame de Pompadour. On pouvait y compter deux anciens de l’ENA au mètre carré !
À l’Élysée rien que du beau linge, le personnel de maison était dehors, attendant sous la pluie que le nouveau prince de la république s’aperçoive de sa présence.

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Aux touchantes embrassades familiales, je n’ai pas pu résister à y associer le premier mari de Brigitte Macron, géniteur des enfants que Macron serrait dans ses bras : André-Louis Auzière.
Apparemment, pour la petite histoire, André-Louis Auzière prit son infortune aussi mal que le Marquis de Montespan apprenant au retour d’une campagne militaire que son épouse, née Mortemart (le fameux esprit des Mortemart cité par Saint-Simon) « était grosse des œuvres du roi ». Ici, on peut considérer pour le pauvre homme que s’il n’était point question que Brigitte le devînt, il n’en demeure pas moins qu’Emmanuel apparaît plutôt comme le père de substitution, comme si l’autre était parti en jeanfoutre.
Il eût été formidable de voir André-Louis derrière ses enfants saluer au passage le président de la République, depuis le temps, dix-neuf ans déjà de la crise du couple, les plaies se sont refermées.
Comme on dit, l’époque est à l’émancipation et à l’épanouissement des gens, sans doute encore pas à ce point là !
Étrange république quand même qui, dans le grand rassemblement des Corps constitués, a oublié la moitié des Français dont on n’a vu aucun représentant des syndicats, des Insoumis et du Front National.
Il serait intéressant de savoir s’ils ont été invité et qu’ils ont décliné l’invitation du rendez-vous républicains, qui dès lors est devenu exclusivement mondain.
Enfin, la cérémonie au Soldat Inconnu me fait penser à ce qu’en disait Paul Léautaud dans le sixième tome de son Journal.
« …l’histoire de la flamme « éternelle ». Ce sacré Boissy qui a inventé cela. Comme on reconnaît bien là un homme de théâtre. C’est bien une nouvelle religion : la religion de la guerre. Cette flamme perpétuelle, c’est la lumière de l’adoration perpétuelle dans les églises. Nous avions encore bien besoin de cette bigoterie là…. Il n’y a rien à espérer… Le progrès moral n’existe pas. On ne sait de quel côté se tourner. En bas, le peuple, cela ne vaut pas cher. En haut, les bourgeois, cela ne vaut pas mieux. Aussi cruels et aussi bêtes les uns que les autres. Il n’y a certainement pas une cause au monde pour laquelle je me sacrifierais, certainement non. Quel parti voulez-vous qu’on prenne ? Comment voulez-vous qu’on ait une opinion pour de bon. Vous vous tournez d’un côté, c’est un monde d’abjections, de contradictions qui se dresse devant vous. Vous vous tournez d’un autre ? C’est la même chose. Il y a du bon, du mauvais, du pour, du contre partout…. Je lui rappelais le mot d’Herzen, que Clémenceau a si bien plagié dans son « Voile du Bonheur » : l’Autorité est impuissante, la révolte est impuissante… Et c’est vrai, l’autorité ne peut rien, au fond, et la révolte ne peut rien non plus. Il n’a rien à faire. Il n’y a qu’à s’en foutre. C’est le mieux. Qu’à s’en foutre, je vous dis ! »
Si j’ai retranscris ce passage de celui qui, mieux que personne, nous fait revivre la première moitié du siècle littéraire dernier (et pas seulement), c’est parce qu’outre la flamme éternelle, c’est aussi une manière de marquer l’absence des électeurs qui se sont abstenus (plus de 30 %), aux célébrations premières d’un règne qui devra en compter beaucoup.

14 mai 2017

Marche à l’ombre du PS…

Jamais on n’aura vu un parti politique sombrer aussi rapidement et en public, que le parti socialiste français.
Les journalistes de « C dans l’air » en parlent depuis trois ans, que c’est la fin d’un parti, qu’il va voler en morceau, que ce n’est plus la peine de faire des pronostics, etc.
Les 292 députés socialistes et apparentés vont sentir le boulet du canon des élections de juin faire des ravages ! Les écologistes dissidents, le groupe Placé, qui l’ont rejoint en mai 2016, vont vers l’anéantissement total.
Les paris vont bon train. Certains pensent que des 292 députés, il en restera moins de cinquante, au pire, 20 !
C’est dire la panique.
Les électeurs se sont taillés chez Mélenchon et chez Macron.
François Hollande était le mauvais choix.
Il n’y a plus que lui pour penser le contraire.
Benoît Hamon va tenter des regrouper autour de lui les frondeurs. Par la fatalité des circonstances, il restera dans l’histoire comme celui qui a fait perdre Mélenchon en maintenant sa candidature au premier tour de l’élection présidentielle.
Mélenchon l’a dit, il veut la peau du PS. Il se présente à Marseille contre un apparatchik du PS, exprès.
Cambadélis a le regard perdu de la Madame pipi qui va perdre son entresol. Il s’occupe des quelques hésitants centristes qui n’ont pas encore rallié « En Marche ». C’est tout et c’est navrant.
Le comble, c’est que personne rue de Solferino, n’a vraiment pris conscience de la tragédie de ce parti, aujourd’hui sans âme, et qui meurt par trahison à la cause des travailleurs.
Je me demande quels sont les courageux qui accueilleront au siège du parti, après la remise des clés de l’Élysée à Macron, un François Hollande, citoyen ordinaire ?
Les internautes s’en donnent à cœur joie de la dernière photo de Cambadélis juché sur une palette rouge pour un « stand-up » devant…. six personnes !

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Le premier secrétaire doit mener deux campagnes de front en vue des élections législatives 2017. Une campagne nationale pour le Parti socialiste en tant que premier secrétaire, et une campagne locale pour sa réélection dans la seizième circonscription de Paris.
Ce n’est pas cuit d’avance.
Cambadélis représente l’archétype parfait du vieux routier de la politique, sans cesse réélu par l’habitude qu’ont les gens de son nom et de ses affiches.
Il se présente dans le 19me arrondissement de Paris, il n’est pas sûr qu’il s’en tire encore.
Il est évident que ce naufrage annoncé en présage un autre de l’autre côté de la frontière.
Le PS Belge va mal pour les mêmes raisons que son homologue parisien. Ce qui l’empêche encore de toucher le fond, c’est qu’il n’est pas au pouvoir fédéral.
Di Rupo a entamé la crédibilité du parti lorsqu’il a été premier ministre. Il aurait bien aimé remettre le couvert, mais c’est un autre ambitieux qui a pris sa place. Du coup, le PS essaie de se refaire une santé dans l’opposition.
Le hasard a bien fait les choses. Un Di Rupo bis et le PS belge prenait le chemin du PS français !
Le moins qu’on puisse dire, les vilaines manières héritées de Di Rupo au Fédéral ressurgissent au Régional.
Au moment où il conviendrait d’avoir une attitude ferme vis-à-vis de l’offensive de l’économie mondiale sur les salaires et les droits des gens modestes, la coalition PS-CDH trébuche dans les scandales des Intercommunales et maintient la taxe de 100 euros sur les postes de télévision dans les ménages !
Avec le PTB a ses trousses, le PS n’a pas fini d’en baver.
Pourtant ces deux partis ne jouent plus dans la même cour. Le PTB s’occupe des gens, le PS s’occupe des épiciers ayant réussi.
Le drame pour le PS, c’est pour demain, quand cette différence commencera à se voir trop.

13 mai 2017

Raisonnement

Tout est fondé sur la confiance dans les élites.
Et vous, à force de nous faire croire que nous sommes coller aux réalités économiques, allez-vous gober encore longtemps qu’il est nécessaire que les acquis sociaux soient adaptés ?
Et cela, sans que les thaumaturges soient eux-mêmes impliqués dans cette tragédie ?
Voilà longtemps que je suis conscient de l’imposture des gens de pouvoir. Parmi les sentiments divers que j’en retire, c’est une sorte de mépris pour ceux qui délivrent le discours menteur.des droites et des gauches, dès qu’elles atteignent à la gestion des peuples.
Tout est fondé sur le Travail !
L’étymologie du mot ne trompe pas, en wallon « trava », en espagnol « trabajo », en provençal « treball », tous ont la même signification : la peine qu’on prend pour faire quelque chose s’appelle fatigue. (Le Littré)
Au moyen-âge le mot « travail » n’étant pas encore détourné de son sens premier, les activités d’en-dehors des activités ménagères s’appelaient corvée.
La religion catholique n’a cédé en rien l’impératif besoin de produire des biens à l’organisation très hiérarchisée de la religion protestante. « L’homme est né pour le travail, comme l’oiseau pour voler ».
Cela est ainsi, depuis le baron médiéval, aux États à dictature d’aujourd’hui, les ordres du haut vers le bas ne se peuvent discuter. En démocratie, c’est tout de même étrange que la structure managériale de l’entreprise soit identique à la structure d’une dictature !
Déjà au grand siècle, des esprits libérés se moquaient du travail, de la façon dont il est assumé. Un ordre ne se discute pas. Il passe du propriétaire, au directeur, de celui-ci au chef d’atelier et de ce dernier au contremaître.
Ainsi raillait Candide « Le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin ». Et voilà que de nos jours ces trois grands maux sont aussi bien à l’intérieur de l’entreprise qu’au café d’en face !
J’adore cette remarque de La Bruyère « Il ne manque cependant à l’oisiveté du sage, qu’un meilleur nom ; et que méditer, parler, lire et être tranquille, s’appelât travailler. »
Voilà qui est tout de même étrange, plus personne, aucun syndicat, pas un seul philosophe ne revient sur le sens du mot et le rapport qu’il a sur notre propre vie.
C’est tout de même aussi important que de connaître les finesses de l’économie mondiale, le cours de la Bourse et les subtilités du CAC 40.
Le travail est-il conçu pour l’homme ou l’homme pour le travail ?

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Marx, malgré le côté productiviste des philosophes révolutionnaires de son temps, critiquait déjà la division du travail qu’il considérait à juste titre, mauvaise pour l’homme.
Nous devrions nous inquiéter du futur de l’homme instruit de façon parcellaire, de sorte qu’il satisfait pleinement aux tâches que sa spécialité recouvre.
L’école aujourd’hui produit des imbéciles instruits et c’est inquiétant pour l’avenir.
Ce que je reproche au parti socialiste tient dans la confusion dans laquelle il a laissé les travailleurs. Aujourd’hui un social-démocrate n’a même plus conscience de son exploitation !
Rien ne sert d’être vivant s’il faut que l’on travaille conclut Prévert.
Pourquoi les dirigeants sont-ils si bêtement attachés à des principes qui n’en sont pas, des qualités qui ne signifient rien et une conduite qui nous pousse à l’abîme ?
Ne devraient-ils pas dépasser leur seul intérêt personnel, puisqu’ils se sont engagés à veiller sur celui des autres ?

12 mai 2017

Une élite chasse l’autre.

Je conseille aux médias pro gouvernementaux de Belgique après dimanche et les derniers articles chauds-chauds sur le président Macron, de se rabattre sur les USA et leur président Trump. Ainsi, il y aura moins de place à la Une pour le Kazakh gate et son futur « héros malheureux » associé à bel Armand De Decker, l’illustrissime Reynders !
En feu roulant continu, les accusations finissent par user le bonhomme. Voyez Fillon, il a eu beau se démener comme un diable, hurler à son innocence, c’est moins les sommes glissées dans le soutif de la douce Pénélope que les costumes à 6.000 € pièce qui ont eu raison de lui.
Reynders, quoique coquet, n’est pas un homme à se laisser avoir pour des costumes. C’est un homme à cash, Chodiev aussi. Il faut être cupide et stupide comme un De Decker pour imaginer que demain on retrouvera des billets de cinq cent pliés en quatre dans la lessiveuse du ministre des affaires étrangères, parce que sur le compte en banque, il n’y aura que dalle !
Vous avez remarqué, nos gazettes Le Soir et les confrères n’ont plus de grands reporters que pour les infos sportives. Les rédactions recueillent les avis au sortir des Commissions, impriment ce qu’ils veulent et surtout ne renseignent pas trop les lecteurs sur les manœuvres délictueuses de leurs grands hommes.

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Heureusement, il y a Trump !
Ce bouche-trou providentiel arrive à point.
Les bookmakers tiennent des paris sur sa prochaine destitution.
Lui-même n’y croit plus. Son triplex new-yorkais lui manque. Plus que sa Mélania qui ne l’affole plus même en porte-jarretelles, c’est son bureau qu’il regrette, là où il pouvait péter à l’aise en injuriant son personnel.
Parce que ça chauffe à Washington.
Mettre par terre l’Obamacare le retranche d’une partie de son électorat, pas très riche, et pour lequel payer des soins, aller les prendre dans un hôpital, va devenir impossible.
Il va y avoir des morts. La démocratie, c’est merveilleux… quand on est riche. Pour les autres, c’est l’enfer ! Cela représente des millions d’Américains à faibles revenus, dans l’impossibilité de payer pour seulement rester en vie ! Mieux, la réforme santé de Trump empêchera des femmes violées sans ressource, d'avoir une assurance maladie.
En réalité, la fin de l’Obama Care pour Trump consiste à sacrifier les assurances maladie des pauvres pour financer les réductions fiscales des riches.
Mais ce n’est pas là qu’on va chercher l’impeachment pour Donald.
L'éviction surprise du patron du FBI, James Comey, a soulevé une onde de choc à Washington. Le tombeur d’Hillary Clinton qui a permis la victoire in extremis de Trump, viré comme un malpropre pour incapacité, et par celui qui lui doit tant !
Ce n’est pas en intervenant dans les derniers jours de la campagne pour rouvrir officiellement l’enquête sur les courriers non chiffrés de Clinton lorsqu’elle était secrétaire d’État, que Trump aurait viré cet homme providentiel pour lui, mais parce que James Comey supervisait l'enquête sur une possible collusion entre l'équipe de campagne du milliardaire républicain et les autorités russes.
Ce limogeage a réveillé le souvenir de la décision prise en 1973 par le président Richard Nixon de révoquer le procureur en charge de l'enquête sur le scandale du Watergate.
Un an plus tard, M. Nixon démissionnait face à la certitude d'être destitué par le Congrès.
Ce serait plus risqué pour Trump. Les républicains sont majoritaires dans les deux chambres.
Mais quand même, c’est beaucoup plus gros d’avoir fricoté avec Poutine que la pose de micros chez les démocrates.
Et si la rumeur d’un Trump photographié à poil avec une escorte girl moscovite dans un cinq étoiles de Moscou était vraie ?

11 mai 2017

Ô temps de travail, suspends ton vol !

Diable où sont passés les philosophes de l’humain ?
Pas de ces êtres voués à la découpe des instincts et des modes selon nos élites, le monde moderne en est rempli, mais de ces penseurs du ras de trottoir qui se débattent dans une jungle d’idées que ne connaissent pas les salonnards.
Puisque nous parlons d’un monde entièrement voué à l’économie, il est admis que des gens qui gagnent cinq, dix ou cent fois, les mille et quelques sous de la plupart des citoyens, prennent la parole et agissent à leur place, comme s’ils en avaient l’expérience, au nom de la démocratie !
Bon sang que Bourdieu nous manque !
On en aurait besoin pour remettre d’aplomb toute une série d’approximations directement venues des sphères dirigeantes.
Les élites hors sol se sont emparées de nous pour nous apprendre ce que nous sommes ! Un comble !. C’est fou comme elles n’ont plus rien en commun avec nous !
D’abord le temps de travail. Hormis celui que l’employeur paie parcimonieusement comme la durée reconnue, il existe bien d’autres « obligations de travail » non rémunérées.
Le travail domestique est de ceux-là.
Les travailleuses à temps partiel passent plus de temps en tâches domestiques, donc bénévoles qu’en travail salarié.
Les formes sociales primitives accordaient aux tâches domestiques et notamment au travail de la femme, une importance égale aux chasseurs-cultivateurs, époux, père et frères. Sommes-nous bêtes ? Notre haute civilisation a dû perdre quelque chose en route.

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Depuis que la politique est devenue cireuse de pompes de l’épicier devenu milliardaire, tout se ramène à l’individu. Ce qu’il y a derrière, ceux qu’il fait vivre, il a le libre choix de tout laisser tomber pour aller vivre sa vie sans aucune obligation ni de sa famille, ni des gens de son village, ni de ceux de sa province, pourvu qu’il reste accrocher à son salaire, à son standing, à l’estime de son employeur. Autre cas de figure, trimer à fond pour sa tribu, les promoteurs du système pensent qu’il a bien tort de le faire quand on n’a qu’un petit salaire… reste à faire semblant que la forme de capitalisme actuelle est tout à fait compatible avec la morale !
Liberté apparente du choix, les autorités se défaussent sur ce principe.
N’en déplaisent aux promoteurs du new-style sur le travail : les anglo-saxons maqués à l’Europe encore pour deux ans, la durée du temps de travail a baissé partout dans les pays industrialisés depuis la « belle époque ».
Pour nous faire croire que c‘est nécessaire de regonfler les horaires, nos managers ont saisi une armée de philosophes et de statisticiens afin de nous démontrer le contraire et d’insister lourdement sur un nécessaire redressement qui passe par l’allongement des heures de travail.
Ce qui était amplement suffisant après la guerre, pour une production dégageant des plus-values, ne l’est plus, à l’aire des avantages de productivité des techniques électroniques !
Cet arrêt dans la diminution du temps de travail, allant même vers une augmentation, ne serait en fait que le rapport de force entre les patrons et les syndicats. Les techniques et la productivité ne joueraient en rien les témoins faisant pencher la balance vers la diminution. La faiblesse des syndicats serait à la base du phénomène social rétrograde de l’augmentation du temps de travail.
On n’en peut déduire qu’une chose évidente et qui pourrait devenir cruciale en France, puisque Macron est déterminé à ajouter des mesures à celles déjà prises par la loi El Khomri « La durée du temps de travail ne relève pas du déterminisme technologique, mais du choix politique. »

10 mai 2017

Élection d’un beau jeune homme…

J’en ai déjà plus qu’assez des news et des fakes sur Macron. C’est trop ! La redondance finira par disqualifier tout discours autour de la fonction et de la personne.
Ce soir on a eu droit au gratin de l’intelligentsia venu nous dire les rares difficultés qu’allait rencontrer dès dimanche le play-boy élu. Mais personne n’a osé aborder la question majeure, ni Edgar Morin, Cynthia Fleury, Jacques Attali, etc. Le progrès que les gens attendent, nécessaire dans l’état de pauvreté qu’ont certains, est-il encore possible avec le système économique qui est celui de l’Europe ? S’il est incompatible avec le progrès et la solidarité, à quoi servent les discours, les grands chambardements et les nouvelles têtes ?
Déjà avant l’élection qui ne voyait l’effondrement du PS ?... la confusion s’installer chez Les Républicains et la catastrophe d’entre les deux tours d’une Marine Le Pen minaudant, se moquant de Macron dans son face à face du mercredi déterminant son effondrement sous la barre des 40 %, le dimanche suivant.
La vérité tient dans la réalité : il n’y a plus de parti en ordre de marche et crédible pour l’élection de juin. Delevoye, la tête pensante d’En Marche, tout brillant soit-il dans l’organisation du parti, n’aura pas le temps matériel pour fonder quelque chose de cohérent. Il aura fallu plus de cent ans pour donner de la substance et du coffre au PS qui vient de s’effondrer sous nos yeux en deux ans et qui n’est plus au moment du départ de Hollande, qu’une baudruche dégonflée. Manuel Valls qui ne prend plus la peine de regarder ses anciens camarades, qui l’ont fait premier ministre, mendie une place dans le parti « La République en marche » !
Bien intelligente la persistance de Mélenchon à ne pas céder aux sirènes, conscient que le monde du travail n’a pas à gagner au choix des Français.
À titre personnel et sans faire aucune réclame sur son vote, il a bien dit qu’il ne voterait pas Front National. Mais, il n’a pas dit non plus qu’il soutiendrait celui qui dans ses cartons mûrit un projet El Khomri bis sur le travail.
Jean-Luc Mélenchon n’a pas attendu et, dès le dimanche soir, il parlait du «nouveau monarque présidentiel», s’attendant à «la guerre contre les acquis sociaux et l'irresponsabilité écologique».

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Mélenchon a un rôle à jouer dès les élections de juin. Il doit prendre la place du PS défaillant et faire des « Insoumis » le nouveau parti socialiste, celui enfin de la vraie gauche avec si possible Nathalie Artaud et Philippe Poutou (il ne faut pas trop les espérer).
Son éloquence a réveillé des consciences à gauche, suscité de nouveaux espoirs et revigoré le militantisme de ceux qui n’ont que la protestation pour montrer qu’ils existent.
Son lyrisme nous touche «Puisse le sens du destin de notre patrie vous habiter monsieur le président. Et la pensée des démunis, sans droits, sans toit, sans emploi, vous obséder. Puisse la France y trouver son compte.»
Espérons que le côté philosophe de Macron prenne le pas sur le banquier de la banque Rothschild et qu’il entende le désespoir des pauvres, dans une Europe égoïste.
Par mon côté Communard, j’ai cru entendre Lissagaray relatant les derniers jours de la Fédération de la Commune de Paris en mai 1871.
Oui, c’est vrai, Mélenchon est sans concession. Mais quand on est à la toile, que peut-on donner de plus que sa peau ? Le porte-parole Mélenchon le sait. Le pauvre ne peut plus donner à la République, parce qu’il n’a plu rien !
«Ce pays et les gens simples qui le peuplent ne sont condamnés ni au pouvoir des riches, ni à celui des haineux.», cet extrait des paroles prononcées par Mélenchon au soir de la victoire de Macron et reprise par Askolovitch dans Slate magazine est une phrase tiroir et internationale. Elle est très actuelle en Belgique aussi, ce petit pays voisin du grand, dont les scandales dix fois supérieurs aux appétits de Fillon au temps où il était parlementaire, n’émeuvent même plus les foules passives, chômeuses et travailleuses à la fois.
Comme on a l’habitude de le dire, les mois qui viennent seront décisifs pour la gauche, pour l’Europe, pour la justice et l’égalité.
Que les maîtres du jeu se méfient, souvent l’énergie du désespoir emporte tout sur son passage, y compris parfois – hélas – la démocratie.

9 mai 2017

Scandale !

La Belgique se distingue parmi tous ses partenaires européens comme étant la plus indulgente au niveau de sa justice à l’égard du pouvoir politique.
Il faut remonter à l’Affaire Cools pour avoir eu droit à quelques fortes amendes et de prison avec sursis, si l’on excepte Vanderbiest et ses séides, mais il y avait mort d’homme.
Pourtant les prisons regorgent de détenus dont une partie conséquente est soupçonnée d’avoir commis à peu près des faits identiques à ceux qui sont impliqués dans le Kazakhgate et dans quelques autres combines, mais c’était des malversations dans le privé.
Passons sur l’immunité parlementaire, loi d’un autre temps et qu’une procédure allégée pourrait, en attendant sa suppression, calmer les esprits dans l’opinion publique échauffée par les excès de ses mandataires.
Des lenteurs suspectes, des consignes de silence et des embrouillaminis volontaires noient l’affaire du Kazakhgate dans ce que l’on pourrait appeler « le brouet belge » moyen de laisser le crime impuni dès qu’il atteint la notoriété et l’honorabilité d’une personnalité « hors de doute ».
C’est ainsi que d’une « grande » info à l’autre (la dernière en date est l’élection en France d’Emmanuel Macron), on saute le suivi d’une affaire belge gênante, sinon on la relègue en trois lignes au fin fond de l’information.
On n’a pas donné assez d’éclairage au dernier témoignage en date devant la commission du Kazakhgate de l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant.
Or, une note manuscrite de Claude Guéant accable Armand De Decker.
Il a bien rencontré Armand De Decker fin février 2011.
Claude Guéant a bien envoyé, en août 2011, une carte manuscrite mentionnant le « magnifique travail » d’Armand De Decker.
« Cher Damien, j’ai eu A. De Decker au téléphone. C’est vrai que lui et son équipe ont fait un magnifique travail qui ne peut que servir les intérêts de la France… Mon souci maintenant est très prosaïque : c’est que les avocats qui ont travaillé pour Chodiev soient maintenant rémunérés… Pouvez-vous toucher ou faire toucher Chodiev ? Amitiés, CG » (Le Vif-L’Express).
La suite, on la connaît, la somme exorbitante versée à De Decker pour avoir été le conseil du milliardaire kazakh, les fulgurants effets d’une loi faite sur mesure touchant à la transaction pénale, impliquant directement ou indirectement quelques ministre et parlementaires comparses, mouillant gravement le parti de Charles Michel.
On bute encore sur un nom dans la partie de carte, un jeu de bridge joué à quatre entre Patokh Chodiev, Alexandre Machkevitch, Alijan Ibragimov, inculpés en Belgique pour association de malfaiteurs et blanchiment, dans le cadre des transactions immobilières, reste à trouver celui qui a pris la main du mort ? Serait-ce Didier Reynders, familier de Nicolas Sarkozy, et vraisemblablement renseigné à sa source de la fine manœuvre ?
Se rend-on bien compte dans l’opinion qu’une partie de tout ce beau monde touchant plusieurs cabinets ministériels du gouvernement Leterme, Di Rupo et Michel est, non seulement en exercice, mais instrumente l’austérité en 2017 de la population laborieuse, selon le plan libéral d’assainissement des finances publiques !
Ainsi, on sait aujourd’hui que « la France aurait fait pression sur la Belgique, en particulier via le cabinet de Didier Reynders (MR), alors ministre des Finances, pour faire en sorte que Chodiev soit débarrassé de ses ennuis judiciaires. La loi sur la transaction pénale aurait été l’outil idoine, que c’est bien le cabinet Reynders qui a mis la loi controversée sur la table du gouvernement. C’était lors d’une réunion d’experts à laquelle il participait et qu’il situe au 31 janvier 2011. De facto, le cabinet Reynders en faisait une priorité en liant un accord sur la levée du secret bancaire à un accord sur la transaction. Ce "couplage" sera validé par le Conseil des ministres du 3 février 2011 et le débat sur les textes renvoyé au Parlement. » (Le Vif-L’Express).

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Après cela, tirons l’échelle.
Le pouvoir rend fou, disent les spécialistes. Avant tout, il rend les responsables malhonnêtes. Certes, pas tous. Mais quelques-uns cèdent au besoin de croire qu’ils sont quelque chose parce qu’ils gagnent beaucoup d’argent.
Nos « fondés de pouvoir » honnêtes ont tort de les protéger, d’élever des barrières entre eux et la réalité judiciaire. Et nous, nous avons tort de nous aplatir devant leur autorité, de croire qu’ils nous sont supérieurs parce qu’ils ont le bon tuyau, la bonne combine, qu’ils distraient le badaud par leur faconde, par leur esprit et leur capacité à nous regarder droit dans les yeux sans rougir de honte.
On nous distrait en nous laissant croire que la place des voyous, c’est la prison. Pas tous. L’autre semaine, Vrebos en interviewait un sur RTL. Il avait l’air florissant, sûr de lui et ma foi il faisait très honnête homme. Je suis certain qu’on le reverra encore, que son succès est assuré.
Voilà leur force, ils finissent par croire eux-mêmes qu’ils ont de la vertu et qu’ils se dévouent pour la bonne cause. C’est ça la classe dans la hiérarchie de la crapule !

8 mai 2017

Le cœur à l’aise…

…pour voir et complimenter l’président des Français.
On est en plein dans le feu de l’action, ce dimanche.
RTL s’avance, c’est une sorte de concours avec la RTBF : qui donnera les pourcentages les plus fins à 18 h 30 ?
On s’en tape, puisque la flamme olympique d’El Khomri sur le recul des droits des travailleurs sera transmise au finaliste Macron qui espère bien bouter le feu dans les anciens accords.
Adieu, les accords globaux par industrie.
Chaque délégation syndicale va devoir se frotter à la direction pour obtenir le droit à un salaire décent et un temps de repos suffisant.
Personne n’ignore le dialogue est neuf fois sur dix impossible dans les petites boîtes où tout le monde connaît le patron et où il est téméraire d’oser dire ce qu’on pense des salaires et du temps de travail. Aussitôt, ceux qui auront compris le nouveau système seront d’accord sur tout avec la direction.
Le reste est à l’avenant. Faire comprendre qu’aux noms des 5 millions et plus de chômeurs, on travaillera plus longtemps, autour des 65-66 ans pour les 40 annuités du calcul de la retraite minimum, c’est une des aberrations du système économique qu’il est difficile d’admettre quand on bosse à des travaux inintéressants, sur des chaînes de montage où on doit lever la main pour aller pisser.
Le cauchemar continue, le monde se lit en deux catégories, ceux qui s’adaptent, par définition ils ont des professions intéressantes et bien payées et les autres, tombés dans les bas-fonds de l’esclavage moderne.
Différentiation profonde qui n’a aucun fondement sur la valeur des individus, leur pouvoir de création et leurs dons artistiques.
C’est ce monde soit disant pragmatique, optimiste et « en marche » que Macron va s’évertuer à faire fonctionner plus ou moins sans trop d‘opposition.
Il peut compter sur le monde patronal, les sociaux-démocrates et la droite classique.
S’il est habile, il pourrait séduire une partie de la droite chrétienne anti-avortement, anti-étranger, etc…
Voilà l’Europe rassurée pour 5 ans, les mondialistes heureux, les féministes comblés par le mariage excentrique du président, quelques coups de pub pour le camp écologiste, si Ségolène pouvait repiquer au ministère ad hoc et Valls en possession d’un petit secrétariat d’État, NKM et quelques anciens soldats de Sarkozy à la parade macronienne, il resterait à Bayrou et Borloo de compléter le tableau, pour une parfaite reconduction de ce que les Français ne veulent plus, le disent sans qu’on les écoute.

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Les résultats prévisibles sont enfin dévoilés. Il est 20 heures du soir. C’est évidemment le portrait de Macron qui s’imprime sur le portail de l’Élysée.
Il faudra attendre 22 h 30 pour son discours sur l’esplanade de la Pyramide du Louvre.
C’est beau l’enthousiasme des foules. Il faut se dépêcher d’en profiter parce que les enthousiasmes les plus forts sont aussi ceux qui, par contraste, tombent dans le pessimisme le plus noir le plus rapidement.
Que ce quinquennat ne finisse pas aussi mal que celui de Hollande, c’est tout ce qu’on peut souhaiter.

7 mai 2017

Rivalité en librairie.

C’est fou comme les nationalistes flamingants écrivent ces temps-ci !
Après le pamphlet bidouillé à la flamande par De Wever, Tom Van Grieken, président du Vlaams Belang, a présenté son livre intitulé « Toekomst in eigen handen. Opstand tegen de elites’ » (« L’avenir entre nos mains. Insurrection contre les élites ») Information Daar-Daar.
Les chefs nationalistes flamingants n’ont jamais tant écrit !
Comme le Belang n’a pas les moyens de la N-VA, Van Grieken va connaître le calvaire du « compte d’auteur » et faire du porte à porte pour vendre sa littérature, ce que Bart n’aura pas à faire, puisque d’enthousiasme, le parti lui en a acheté 4.000 d’un coup !
Le président du Belang s’attaque à toutes les élites, à commencer par celle de l’Europe. C’est un exercice facile, il y a tant de critiques à faire. Ce blog en a émis quelques-unes, sauf qu’elles ne sont pas les mêmes qu’au plat pays.
Il faut comprendre aussi le souci de Tom de se différencier du gauchisme répandu en Wallonie comme la peste du Moyen-âge, mais encore du nationalisme « à la pépère » de son concurrent d’Anvers.
Alors, par rapport à Bart, il en remet une couche sur l’immigration, l’islamisation et l’indépendance de la Flandre, à croire que la N-VA serait une cellule dormante de Daech, refusant à toute force l’émancipation de la Flandre, avant d’avoir été convertie aux saintes joies de la religion musulmane.
J’exagère ?
Le professeur Jonathan Holslag dans la préface, n’y va pas avec le dos de la cuillère. Il est vrai qu’il fait partie de la « bonne » élite luttant contre la mauvaise, donc intégrée au Vlaams Belang, par toutes ses fibres nerveuses.
L’étonnante préface finit en couplet de bravoure sur la divergence d’opinion fécondant la saine dispute, comme les clercs l’entendaient du temps de Jacob van Artevelde. Bart a bien quelques idées, mais les leurs sont toujours meilleures.
Des mots, encore des mots, écrit Tom van Grieken, à propos du bourgmestre d’Anvers saisi par le démon de l’écriture, mais nous, nous ne nous limiterons pas à l’indépendance de la Flandre, nous quitterons l’Union Européenne… Et vlan sur la tête de l’ancien gros.
Au jeu canadien d’Alouette, gentille Alouette, après avoir quitté l’Europe du Belang, qu’est-ce que la N-VA va quitter en plus ?

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Il reste le monde : la N-VA quittant la mondialisation ! Voilà qu’après avoir fait le tour des possibles, la N-VA risque de cohabiter avec le PTB qui veut rompre avec le dumping international qui se développe grâce au bon marché des frets aériens.
On se demande si ces deux partis politiques en pointe en Flandre ne sont pas en train de hurler au loup quand la Wallonie voit rouge, alors qu’ils écrivent (surtout Tom) que les grands perdants de la mondialisation sauvage (peut-elle être autrement ?) ne sont pas les élites, mais les citoyens ordinaires. C’est-à-dire qu’ils nous disent la même chose que le PTB !
Ces flamingants sont gonflés ! Ils nous font croire que ce qu’ils souhaitent n’est pas du marxisme, mais du libéralisme bien pensé. Ce n’est ni l’un ni l’autre, c’est tout bonnement du populisme à la Marine Le Pen. On dit aux gens ce qu’ils veulent entendre et une fois qu’on a ramassé leurs voix, ils font ce que bon leur semble suivant leurs intérêts contraires, bien entendu à l’intérêt général.
Ne rions pas de ces manœuvres grossières. J’ai déjà dit tout le mal que je pensais de la passivité hébétée de l’électeur moyen, avec la nuance cependant, qu’il est plus difficile en Wallonie, de faire prendre à l’électeur des vessies pour des lanternes, qu’en Flandre.

6 mai 2017

On achève bien les chevaux !

C’est ce qu’a pu dire Bart De Wever en pensant à la Flandre inachevée !
Il clame son impatience dans son livre Vlaanderen Onvoltooid. En réalisant une relance politique, il a réussi à faire une excellente affaire pour lui et son éditeur, puisque son parti, la N-VA a acheté 4.000 exemplaires de son opuscule.
Il faut que Charles Michel et le pays le sachent : Bart De Wever n’en peut plus !
À long et même à court terme, Les tensions en Belgique entre le Nord et le Sud mettent la santé de Bart et celle du pays en danger. À la limite de la crise de nerfs, le président de la N-VA espère retrouver la santé en 2019 grâce au confédéralisme.
En attendant d’être offert gratuitement aux nouveaux inscrits, son livre attend dans les caves du parti parmi les moisissures du dessous de l’escalier.
"Il est important de socialiser sa propre base dans le 'Mouvement flamand'", dit le chef en remontant trois exemplaires pour les nouveaux adhérents du mois.
Dans sa diatribe de « nation building » Bart rejoint les progressistes en affirmant que la Belgique n'est plus une démocratie, la partie Nord du pays a encore à elle seule la force de le redevenir. Au lieu de créer un seul espace démocratique belge, l'élite francophone a créé une démocratie parallèle dans l'Etat belge.
C’est la faute à Charles, trop mou avec les francophones.
Bart parle à la terre flamande. Elle lui répond. Et ils font l’amour de la Campine à De Panne. C’est beau comme une mouette qui s’élève au-dessus de Coq !
Dans sa livraison à la bibliothèque de la N-VA, Bart De Wever remarque que le nationalisme flamand n'est plus vert de jalousie du tour d’esprit et de la liberté de ton de la langue française. Les gens ont pris parti pour le parlé rude et grossier des pêcheurs de crevettes à cheval, les seuls héros équestres de la chevalerie flamande !
La rancœur c’est le passé. L’esprit binôme est dorénavant l’avenir, mais "par le désir d'une communauté qui se conçoit comme une entité politique".

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Il y a dans la démarche de De Wever un côté Marine Le Pen, sauf que dans sa fanfaronnade De Wever sourit rarement. Cela lui donne aussi un genre à la Fillon. Méfions-nous des tristes. Ils nous le feront payer d’une manière ou d’une autre ! Le déverrouilleur de la soue où croupit la Flandre est formel. Les verrous ont été conçus pour la protection des communautés du pays, aujourd'hui ils sont une contrainte face aux droits démocratiques les plus basiques. L'Etat belge aurait accouché d’une sorte de monstre atlodyme (corps unique avec deux têtes) qui aurait une relation avec une Gorgone aux neuf serpents dans la chevelure figurant les neuf provinces.
Les provinces !... L’organisation redondante par excellence… tout le monde en a conscience, les politiciens aussi, mais comme elles nourrissent généreusement des générations d’employés et de parlementaires, elles ne se saborderont pas facilement. C’est même un argument fondé de Bart De Wever. La Flandre confédérée se débarrassera des provinces obsolètes. La Wallonie conservera-t-elle l’archaïsme ? On a vu avec la redevance télé, que le gouvernement wallon ne se défait pas facilement d’un montage financier qui rapporte.
Les Wallons pleurnichards et dans l’attitude d’assistés sociaux, ce n’est pas faux.
Sauf, que leur parlement donne le ton.
Leurs ministres ne valent pas grand-chose et aucune personnalité « hors du commun » n’y pointe son nez d’ici à l’horizon des législatives.
Alors, un Bart De Wever hostile, mais propre à nous sortir de nos courbettes et de notre adoration des vieilles lunes du passé unitaire ?
Parfois le pied au cul d’une personne qui ne nous veut pas du bien est plus revigorant que toutes les flatteries du monde.

5 mai 2017

Invectives et fausses raisons.

L’affaire est entendue. Le débat de mercredi soir est sans appel. Marine Le Pen ne peut pas être présidente de la république parce que son programme est bidon, ses approximations trop grandes. Sa connaissance des dossiers se résume à des slogans et à des incantations à caractère propagandiste. Le tout à présent est d’empêcher qu’un tel désastre n’aboutisse à se concrétiser. Et je passe sur ses dénigrements permanents qui tiennent lieu d’arguments, ses attaques sur la personne de son vis-à-vis, ainsi que sur la manière, bien digne de son père, de traiter par-dessous la jambe des problèmes d’une gravité extrême, comme si elle était à un guéridon du Café du Commerce !
Je comprends les hésitations des Français qui avaient décidé de s’abstenir et qui à présent voudraient aussi marquer leur complète désapprobation du clan Le Pen, par un vote de « sécurité » pour éviter de la voir à l’Élysée.
Ils seront donc, après ce mercredi, plus nombreux à voter Macron, la mort dans l’âme et hantés par le spectre possible d’une présidente Front National.
Ceci posé, Macron fait également peur, mais pour d’autres raisons.
Je ne suis pas qualifié pour jauger des réformes proposées, elles n’amélioreront pas la condition de la France qui se lève tôt pour aller au travail ou pour en chercher.
Je ne peux alimenter ma réflexion que de la critique des philosophes qui ont fait Macron.
Macron, avant d’être banquier, s’était frotté à John Rawls (la Théorie de la Justice, 1971).
Dans ses discours, on perçoit une influence du philosophe américain, mort en 2002 à l’âge de 82 ans.
Rawls est un théoricien parmi les plus influents du capitalisme moderne.
Personne n’a inventé la mondialisation, ce sont les progrès en matière de transport qui sont les facteurs déterminants de cette mondialisation. Pourtant les « mondialistes » disposent de l’arsenal de tous les penseurs économico-philosophes tels qu’ils apparaissent dans le champ de ruine de l’Europe sociale et dont Macron se nourrit.
La thèse de Rawls est la suivante « une société doit être juste avant d’être égalitaire. »
Aussi lapidaire que cela paraisse, cette idée fondatrice contient en elle une contradiction. Une société, pour qu’elle soit juste doit être égalitaire, à tout le moins savoir qu’elle ne l’est pas et y tendre par des objectifs d’égalité.
Tout le travail consiste à définir une société juste, en limitant le principe d’égalité à son désir.

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La mondialisation est aux antipodes de l’ébauche même d’une société juste.
Je n’ai malheureusement pas lu les répliques de Nozick, Walzer, Sandel au travail de Rawls. Par conséquent, mes critiques sont personnelles et n’ont rien à voir avec les courants libertariens et communautaristes, ces voies empiriques du libéralisme actuel.
Je passe sur les méthodes utilisées par l’auteur pour hiérarchiser les principes de justice, entre « celui qui a fait ses preuves », à celui qui propose que “Chaque génération doit disposer de ressources à peu près égales”. D’accord sur ce dernier point, sauf qu’une génération ne signifie rien, puisqu’elle englobe toutes les composantes de la société. C’est ainsi, par exemple que la mondialisation a accru la production de biens et donc de richesses, est-ce pour autant que cette génération plus riche ait développé « à peu près de ressources égales entre ses composantes ? », certainement pas.
On en vient donc aux inégalités sociales et économiques. Elles doivent être nuancées de sorte qu’elles servent aux moins favorisés, et qu’elles soient ouvertes à tous dans des conditions d’égalité des chances, écrit Rawls.
Macron entend donc « nuancer », ce que les Lois font déjà dans toute démocratie. Quant à ce qu’elles soient ouvertes à tous, la société actuelle s’est ingéniée à la rendre impossible !
Le président Macron va vite se trouver au pied d’un mur infranchissable.
Rawls fait l’impasse sur la justice en tant que vertu individuelle, Macron aussi.
On en revient à la controverse classique d’une gauche contre la droite. Une société est juste parce qu’elle traite ses citoyens sans partialité et de manière équitable. La politique n’est réellement de progrès que lorsqu’elle pourvoit aux conditions d’une cohabitation légitime. La politique perd tout sens lorsque les citoyens renoncent à chercher comment il convient de vivre.
C’est là le point sensible et la limite de la société capitaliste et son infériorité à tout concept collectiviste, pour tout autant que cette société ne soit pas le paravent d’un pouvoir absolu contradictoire.
Le libéralisme donne une image vraie et effrayante de ce que l’homme est devenu.
Macron, en s’inspirant de Rawls notamment, n’est pas le président d’un compromis socialement acceptable, mais l’homme d’une idée éthique minimale, c’est-à-dire acceptable par une majorité dont il serait le chef.

4 mai 2017

Objectief V

S’il y a bien une chose que la N-VA déteste, c’est bien que d’autres prennent la place de son chef bien aimé dans les médias, une place qui lui est due, réservée de droit.
Or, le conflit Macron-Le Pen pour la couronne républicaine en France nuit à son image.
Et que fait celui qui parle à l’oreille de Charles Michel pour éviter qu’on ne l’oublie ?
Il fait distribuer par les ravissantes de son parti au Tour des Flandres, des casquettes jaunes frappées du beau lion noir de la Flandre éternelle. Il promeut un opuscule de la lutte pour l’émancipation flamande. Il met en place l’organisation de jours d’études qui rappellent les « ateliers » de Di Rupo (seule occasion pour le PS de se croire en usine).
Le peuple belge dort, il est vrai, mieux, il ronfle, sans quoi on aurait eu droit à une scène de ménage entre lui et ce gouvernement, notamment sur la hausse des taxes camouflées sous une inflation plus forte ici, qu’ailleurs.
Bart De Wever profite donc de cette anesthésie générale pour se relancer sur sa ligne communautaire, histoire de réveiller sa base flamingante !
C’est le moment : Denis Ducarme tempête et rougeoie, tandis qu’il cache de ses larges épaules les agissements du besogneux Michel, les combines du sieur Reynders et les malfaisances de Daniel Bacquelaine, le MR de source naturelle à Chaudfontaine.
Hendrik Vuye, lanceur d’alertes de la N-VA, préparait le passage au confédéralisme, comme Mars prépare le printemps et von Rundstedt une offensive. Sa notoriété risquait de dépasser celle du chef, on s’est arrangé en haut lieu pour qu’il présente sa démission, ce qui fut accepté avec joie. Depuis, le flasque a remplacé le dur et le visage de Bart recommence à ressembler aux fesses de Kim Kardashian.
Les méchantes langues disent même qu’il finira par être le sosie de Kim-Jong Un !
Il vient de se reprendre, puisque sur les conseils de son diététicien, il a enjoint à Sander Loones, parlementaire européen, et Matthias Diependaele, chef de groupe au parlement flamand, de retravailler le brouillon d’ Objectief V afin de le mettre au net, pour en publier les bonnes feuilles, dès que sera retombée l’attention des parieurs fransquillons sur la course à l’Élysée.

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Plutôt torche-cul que lance-flammes, le condensé est de convaincre en interne, plus de Flamands aux belles actions entraînantes, plutôt qu’aux questions techniques et professionnelles qui dépassent la comprenette limitée de l’électeur moyen.
Liesbeth Homans, relookée façon désir pour les boys à Vondel, fera le tour des bonnes librairies troisième âge, avec un livre qui retrace 200 ans d’émancipation flamande dès la semaine prochaine, puis des journées de profondes méditations seront consacrées à son étude en juin.
Hans Bourlon y prendra la parole dès le premier jour, sur les fantasmes de Lewis Carroll à propos d’Alice in Wonderland, suivi d’un débat sur la relance du plan d’émancipation libérateur. Bart voit le royaume à deux doigts de finir dans le marxisme du PTB.
Le bras actif en second de la N-VA, Geert Bourgeois, ministre-président flamand, monte en ligne, tandis que Charles Michel s’admire devant le miroir de son ego. La cause sacrée de la Flandre exige que les revendications communautaires soient remises sur la table des négociations gouvernementales, dans la foulée des élections de 2019. « L’ADN de notre formation politique est toujours le même : nous demeurons un parti confédéraliste » (Daar-Daar).
Le Gordel avec De Wever sur le porte-paquets de Geert est reparti. Les autres font comme Charles Michel, ils attendent pour voir : l’Open Vld et CD&V prétendent que la question n’est « pas à l’ordre du jour ».

3 mai 2017

Sexisme et âgisme.

J’en suis conscient. Il m’est arrivé de moquer l’alopécie du premier ministre Michel, de me lancer dans des comparaisons pas très intelligentes sur les mœurs de celles et ceux qui sont de la jaquette, alors que je n’ai rien contre. Un chroniqueur touche-à-tout a la prétention de faire aussi de l’humour et la caricature est tentante. Enfin, même sans engagement dans une coterie, le même a la prétention d’avoir des convictions. Je ne cache pas avoir jubilé d’aise en apprenant l’élimination de François Fillon, que j’ai brocardé avec un infini plaisir.
J’espère ne descendre jamais aussi bas que Guillon, humoriste douteux, se voulant faire de l’humour aux dépens de la mère de Dupont-Aignan, 96 ans, atteinte de la maladie d'Alzheimer, et décédée le jeudi 27 avril, même si, comme moi, il ne blaire pas le « futur » premier ministre de Marine Le Pen.
Dans le combat au corps-à-corps des deux postulants à la présidence, les coups vont voler de plus en plus bas. La posture est la même aujourd’hui qu’au temps de Louis-Philippe. Qu’on appelle cela le fiel ou la joie mauvaise, les motivations restent tout aussi diverses et variées.
L’intempérance de langage, les remarques acides sur les comportements et même les disgrâces physiques soulignées font vendre du papier et soulignent la prétention des auteurs au bel esprit.
Dans cette campagne, s’il y a bien une chose que je ne supporte pas, se sont les remarques désobligeantes et pire, scandaleuses, à l’encontre de Brigitte Macron sur sa différence d’âge avec son mari.
S’y sont illustrés quelques fameux imprécateurs, dont Jean-Marie Le Pen taxant la dame de cougar !
Il n’est pas le seul à trouver « étonnantes » les 24 années qui séparent Emmanuel de son épouse. Voilà qui est formidablement machiste et qui dit tout de cette société encore primitive faisant la part belle aux hommes, en reléguant le rôle de la femme à celui d’objet d’agrément, censée être plus jeune, plus sotte et docile.
Et le pire, c’est la diffusion de ces horreurs et de ces critiques par certaines journalistes elles-mêmes.

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La presse étrangère n’est pas en reste !
Les images de cette présentatrice japonaise tombant presque de sa chaise après qu’on lui ait soufflé dans l’oreillette que Brigitte Macron n’était pas la mère, mais l’épouse d’Emmanuel, ont fait le tour du monde.
La romanesque histoire, du lycéen qui tombe amoureux de sa prof de français fascine les foules, au point que Paris Match flairant la bonne affaire en a tiré cinq premières pages !
Jusque là rien à redire, quoi de plus banal ! Qui à 15-16 ans n’a pas été fasciné par l’amie de sa mère ? Et que l’une d’entre elles ait ressenti un sentiment vrai n’est pas exclu non plus. Enfin, passant outre à toutes les billevesées et incongruités sociales qu’on raconte sur les différences d’âge, toutes en faveur des hommes évidemment, qu’une quadra aille au bout du raisonnement et ait le courage d’assumer son amour dont elle a senti la réciprocité, je n’ai qu’un mot à dire : qu’on lui fiche la paix et qu’elle soit heureuse !
Malheureusement, la politique tourne tout à bastringue et mœurs délicates chez l’adversaire. Et puis la quadra atteint la soixantaine naturellement et tout le monde s’en étonne !
Et il faut s’attendre à tout. C’est l’ancien, le spécialiste du four crématoire accident de l’histoire, qui commence le premier, quoi de plus normal ! Jean-Marie étoffe son palmarès.
Les réseaux sociaux, les internautes – enfin pas tous – se défaussent sur Brigitte Macron, certains parce qu’il leur semble que le front National y aurait à gagner, d’autres par imbécillité pure et entraînement en mouton de panurge vers les abattoirs de la connerie dont on suppose qu’ils refusent du monde.
Les commentaires à l'égard de Brigitte Macron m’insultent personnellement dans leur façon de discriminer sur l’âge à une époque où l’on va vivre de plus en plus vieux et où fort heureusement, ce ne seront plus des cas isolés que l’on montre du doigt, mais une pratique courante qui dans ce domaine là, tout au moins, met la femme sur un pied d’égalité avec l’homme.
Je laisse à une journaliste le soin de conclure pour moi :
« Vieillir, suivant que l'on soit un homme ou une femme, n'est pas du tout perçu de la même façon par la société. Et c'est bien là le fond du problème du couple Macron. Comme l'écrit la journaliste Fiona Schmidt dans une tribune, "l'âge de Brigitte Macron, on devrait se foutre comme de notre première crème anti-âge, mais on ne s'autorise toujours pas à nous en foutre, justement parce qu'on a appris à lutter contre la vieillesse depuis notre adolescence". » (Slate magazine)

2 mai 2017

De leur combat au nôtre…

…un premier Mai évident, depuis que l’on sait que la moitié des électeurs ne sera pas représentée par l’élite qui s’accroche au pouvoir !
Il aura fallu plus de dix ans pour que la gauche s’émancipe du devoir qui lui était imposé par la droite capitaliste de faire barrage aux frontistes de Jean-Marie Le Pen passés à l’adoucisseur politique de Marine.
Voilà qui est fait.
Non pas que le Front National se soit amélioré, au point qu’il ait remisé son arsenal négationniste, ses outrances nationalistes et la contestation d’une Histoire qui nous touche tous, mais parce que ce n’est pas le combat prioritaire de la gauche malmenée comme il n’est pas permis par ceux qui voudraient l’embarquer dans cette lutte là.
On a vu que l’unanimité de la gauche derrière Jacques Chirac pour éliminer Jean-Marie Le Pen n’avait pas conduit super-menteur à ouvrir sa politique à celle-ci.
Une fois, mais pas deux.
Cela n’empêche pas d’avoir entendu tous les partisans de la gauche (le PS n’est plus la gauche) dire qu’ils voteraient Macron, tout en ne donnant aucune consigne de vote. C’est le service minimum et il est bien suffisant pour que Macron batte Marine Le Pen.
Après, chacun reste libre de voter en son âme et conscience.
Les Français ne sont pas des idiots, ils n’entendent pas servir à la messe capitaliste, mais ils n’iront pas faire leur petit Dupont-Aignan pour autant.
Tout le monde sait qu’il y aura un troisième tour à l’élection présidentielle sous la forme des élections législatives.
Tout peut arriver en juin prochain.
Ni Macron, ni Le Pen n’ont une majorité assurée.
Qu’en sera-t-il du rapport de force qui ne manquera pas d’avoir lieu si Macron persiste à aggraver la loi el Khomri comme expliquée dans son plan de relance ?
Quant à Marine Le Pen, voilà au moins trois fois qu’en cours de route elle change d’avis sur l’Europe et la monnaie européenne.
Si bien qu’incohérente, les français en tiendront compte dans leur vote de dimanche.
La presse et les politiques anti-Front ont presque crié à la trahison de la gauche.
Je trouve au contraire, que tout est parfaitement logique et raisonné.

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Le combat de la gauche française en ce premier mai n’a pas vraiment commencé.
Dans le futur, il se présente sous de meilleurs auspices que du temps où Lionel Jospin croyait intelligent de déclarer que son programme n’était pas socialiste, avant de se faire battre sur le fil par Jean-Marie Le Pen. C’est exactement ce que Hollande fit dès 2012. On voit le résultat. Il n’a plus personne derrière lui. Le PS est en lambeaux et un gros quart des ouvriers votent pour Marine Le Pen. Néanmoins, Mélenchon est capable de refonder une gauche digne de ce nom et propre à récupérer ses enfants perdus.
Pour le reste, ces élections hors-normes, la disparition de la droite et de la gauche social-démocrate, sont dorénavant des événements de l’en-dehors de la cause des Travailleurs.
Le combat est mieux défini, parce que les choses sont claires.
Il sera pour un autre temps, peut-être plus proche qu’il n’y paraît !
Ça sent le muguet !...

1 mai 2017

Une réforme amère.

Mise à part la gauche d’opérette à la Francis Lopez du PS, on comprend que Mélenchon, Arthaud et Poutou, ne sont pas chauds-chauds pour la reconduite du cordon sanitaire républicain.
Le programme de Macron sur le chômage, pardon, c’est celui de Charles Michel les sphincters à zéro devant Bart De Wever.
Pour le Travailleur et en passe d’être chômeur, il y a de quoi réfléchir.
Bien sûr, Marine Le Pen c’est du flan, du bourre mou et de l’inaudible surtout depuis que les chaisières de Dupont-Aignan se sont ralliées, mais l’autre, les souvenirs du Troisième Reich de Jean-Marie en moins, on peut dire que son programme, ce n’est pas bandant non plus.
J’ai sous les yeux quelques détails de la réforme de l’assurance chômage vision Emmanuel.
La réforme proposée par Macron pose bien des questions, rien que sur l’indemnisation du chômeur.
Décidément ces intellos de l’Europe « à devenir » ont bien tous la même façon de servir la soupe aux banques et aux Fonds de pension. Ce n’est pas en rabotant l’indemnisation du chômage qu’on le fait reculer, mais en créant des emplois.
Macron serait-il un de ces produits dérivés du système qui n’entrevoit dans le redressement du déficit du chômage que les recettes du LR et du PS ?
Encore une fois et sur tous les tons, les chômeurs ne sont pas responsables d’une dérive du capitalisme due à la mondialisation principalement et aussi au manque d’humanité dont les possédants sont les champions.
Ce n’est pas en ajoutant de la souffrance sur la souffrance qu’on va régler ce problème.
Le souhait plus d’une fois exprimé de Macron de passer d’un système d’assurance chômage géré par les partenaires sociaux à un système d’allocation organisé par l’Etat serait la fin du paritarisme pour privilégier un financement par l’impôt. Les employeurs et employés évincés, le tout reposant sur l’impôt, il serait facile aux libéraux de partir en guerre contre les chômeurs avec l’appui des contribuables. Il suffirait de taxer les petites pensions pour enflammer le ressentiment des vieux contre les jeunes « désœuvrés ». En Belgique, un libéral comme Bacquelaine, ministre des pensions, s’y emploie déjà.
Cet impôt aurait l’allure d’un prélèvement du genre TVA, dont on sait qu’il reprend proportionnellement plus sur l'ensemble des petits salaires et indemnités, qu’il ne mord sur les riches.
Pour le reste, à croire que Macron s’inspire du programme de Charles Michel.
Les chômeurs qui refuseraient deux offres «décentes» seraient exclus du système d’allocation, etc.
On connaît l’arbitraire des officines genre FOREM en Belgique, comme cet État voyou fait un chantage par intimidation avec l’obligation de suivre des stages de formation qui sont de véritables absurdités et pour lesquels des millions disparaissent à fonds perdus, facilement vérifiables par la stagnation des emplois non satisfaits, et pour cause, certains sont fictifs et d’autres sont terriblement dégradants et mal rémunérés.

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Slate magazine revient cette semaine sur le fléau du chômage et écrit à ce propos «…voilà trente ans que les gouvernements annoncent à grands renforts de communication de profondes réformes pour mieux utiliser les quelque 32 milliards d’euros annuels de la formation (dont seulement 10% sont destinés aux chômeurs), sans que les projets n’aient jamais été à la hauteur des objectifs. Des freins au changement existent, à cause des montants en jeu et des intérêts qui en profitent. On aimerait savoir quelles dispositions seront prises pour garantir un meilleur accès à la formation, avant que ne soient mises en place les mesures qui réduiront l’actuel filet de sécurité. »
Que dire de mieux, sinon que, outre la copie du système belge, Macron l’a mixé avec l’anglais pour une synthèse à la française. Sur l’île, le système est le jumeau de celui que Macron voudrait imposer s’il est élu.
Si Macron passe dimanche prochain à l’Élysée pour cinq ans, avec son programme, ça ne fait pas un pli, Marine Le Pen sera la suivante locataire.
Fillon était un enragé sabreur des rémunérations diverses et variées sauf les siennes et ceux de sa catégorie, si Macron pense s’en sortir avec moins de vigueur apparente, mais toujours la main de fer dans un gant de velours, ce libéralisme inconscient des réalités serait le dernier en France et peut-être même en Europe, avec ou sans Marine Le Pen en tête de gondole.