« Les nouveaux serfs. | Accueil | Bérénice Levet. »

Imprécations contre système.

Il n’existe pas tant que cela des philosophes carrément de gauche, par principe j’entends bien, et non par intérêt politique.
Un des principaux est Michel Onfray.
Il a fait la une de trois hebdos cette semaine.
Je finis de lire l’entretien qu’il a donné à l’Obs sur la campagne présidentielle.
C’est tout à fait contraire à l’esprit même de la philosophie. En principe, la philosophie est une réflexion permanente argumentée, fondée sur un échange éventuellement contradictoire, avec un autre philosophe qui ne « sent » pas les choses et les événements de la même manière.
Onfray y est tout simplement pathétique ! On est loin de l’échange, du raisonnement cartésien. Il s’emballe dans sa rhétorique de certitudes affirmées, parfois avec violence, et qui ne sont pas si évidentes que cela, d’où un malaise persistant.
Il y désigne des personnalités : Hollande, Mélenchon, Hamon dans des termes peu élégants et surtout qui n’ont pas l’excuse d’être drôles, comme celle de Mélenchon sur François Hollande, capitaine de pédalo.
Onfray mélange les genres. Le pamphlet n’est pas de la philosophie. S’il m’arrive d’y sombrer, je ne me suis jamais reconnu philosophe, Onfray oui ! Il se prend au passage pour Chamfort et La Rochefoucauld, le premier n’était pas vraiment républicain, c’est le moins qu’on puisse dire.
Où je ne suis pas d’accord avec l’Obs, c’est quand le journaliste se moque d’Onfray à propos de la dénonciation du système. Bien sûr que nous sommes jusqu’au cou dans un système responsable de l’économie qui désavantage le travailleur, comme il a permis par les médias, l’université et les bobos de hisser au pouvoir Emmanuel Macron.
«Le capital a toujours intérêt à aider les gens de droite qui se présentent comme des hommes de gauche parce que cela dispense les syndicats de descendre dans la rue.» est très justement observé aussi.
Où ça ne colle plus, outre l’insulte facile, c’est quand Onfray voit de la conspiration jusque dans la chute de Fillon. Onfray croit au «cabinet noir» de François Hollande.
Le philosophe est comme Hugo qui faisait tourner des tables à Guernesey, croyant dialoguer avec sa fille Léopoldine. Hollande aurait donc tout manigancé pour Macron, s’arrangeant de l’élection de Hamon dans la primaire du PS pour disloquer le PS et punir Valls !

1gramf6.jpg

Plus on va de l’avant dans le texte, plus on s’inquiète pour la pensée d’Onfray !
Le philosophe est en plein délire de complotisme.
Voilà qui est contraire à l’esprit même de la philosophie qui n’affirme jamais, même en démontrant, mais suggère et invite à enrichir la discussion par des arguments contradictoires
Onfray finit par affirmer que le bourrage des urnes au PS en faveur de Hamon a bien eu lieu, etc.
Toute cette mécanique vient de loin pour sacrer Macron, dans un simulacre d’élection programmé à l’avance.
Naïvement, j’avais cru Michel Onfray maître de lui, au nom de la philosophie qui l’a formé et de la tranquillité d’esprit qui doit animer tout métaphysicien.
Je suis déçu.
Espérons que cela ne soit qu’un faux pas, un moment d’égarement, une mauvaise digestion ?
Il y a déjà si peu d’intellectuels à gauche, parce que les salaires y sont médiocres, le renom peu assuré et la notoriété si difficile.
Onfray s’est débrouillé pour la notoriété et le salaire. Voilà peut-être pourquoi il a péter les plombs ?

Commentaires

CHER RICHARD,je vous trouve bien agressif envers ce brave Michel Onfray,qui puis-je vous le rappeler humblement,trois mois avant les élections avait déjà annoncé la victoire de MACON en détaillant à merveile ce simulacre.C'est aussi le seul à avoir refusé d'aller voter et a assumer pleinement son choix.Il est aussi le seul a proposer un système libertaire a la manière de PROUDHON.Il a eu aussi le courage de démissionner de son poste a l'université et de perdre ainsi son confortable salaire.Amicalement,JEAN MOTTART un lecteur assidu de vos chroniques

Poster un commentaire