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L’IWEPS et le citoyen.

J’ai sous les yeux le rapport de l’IWEPS (1) n° 20 de juillet 2017 dont l’intitulé devrait inciter tous les acteurs du drame social qui est en train de se jouer en Belgique à le parcourir : « Mondes vécus et systèmes. Recueil et analyse de témoignages de personnes exclues des allocations d’insertion. »
J’aurai probablement l’occasion d’y revenir dans mes futures chroniques.
Les journaux n’en font pas des tonnes sur ce rapport étonnant, dame, il est le résultat d’une enquête sérieuse à la suite de l’entrée en vigueur le 1er janvier 2012 d’une réforme du chômage donnant droit à des allocations sur une période n’excédant pas trois ans.
Cette réforme survenait à la suite d’un forcing des médias sur l’opinion publique, médias portés à bout de bras par les politiques eux-mêmes poussés à cette réforme par les influences après la crise financière de 2008/9 du patronat et des milieux bancaires, alors que les économistes voués au libéralisme mondialisé n’avaient rien vu.
Certaines publications plus culottées que d’autres, ont poussé vers la précarité des milliers de Belges, en excitant leurs lecteurs contre « les fainéants ». Cinq années plus tard, ils effraient le citoyen sur les conséquences de l’abandon des plus pauvres d’entre nous.
De 7/7 (2) "Les exclus des allocations d'insertion sont pris dans un engrenage" et enfin La Meuse « L'IWEPS préconise la fin du contrôle systématique des allocataires sociaux. »
Les autres porte-flingues de la nomenklatura, La Dernière Heure, La Libre Belgique et Le Soir, à l’heure où j’écris ces lignes, ne se sont pas encore manifestés.
Ils devraient pourtant se réjouir, en 2015, 17.000 chômeurs sont exclus, victimes de la nouvelle réglementation et ce n’est pas fini, chaque année désormais, compte-tenu de la situation qui ne prévoit que des reprises timides d’activité, verra son lot d’exclusions.
Les arguments restent les mêmes : nécessité de s’aligner sur les autres pays au niveau européen, assainissement des finances publiques, incitation accrue de retrouver du travail dans les trois ans.
C’est depuis longtemps les raisons qui ont conduit les partis politiques au pouvoir à donner du sens à cette chimère, sous entendu qu’un crève-la-faim accepte de travailler à n’importe quel prix, pour faire n’importe quoi.
En un mot, ces salauds espéraient que les gens s’aliéneraient dans tous les domaines, perte de la dignité, travaux immondes qu’il faut malgré tout mériter, salaires dérisoires, mi-temps, tiers-temps, quart-temps, plutôt qu’arriver en fin de droit et tomber, eux et leur famille dans la mendicité et le quart monde !
Ici, je m’arrête. Je crains de sombrer dans l’invective et de rendre cette chronique insupportable.

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J’aurai l’occasion de revenir contre ce crime perpétré de façon délibérée, passant de l’appellation de meurtre à celle d’assassinat pur et simple, de ce ramassis de voyous que malheureusement les gens ont élu et qui ont délibérément saccagé des milliers de vies de nos compatriotes par des lois dégueulasses.
Je ne suis pas un propagandiste du PTB, même si je partage évidemment ce qui différencie ce parti des autres et je le prouve : oui, le PTB a tort quand il dénigre le pouvoir extraordinaire qu’aurait sur la population et sur l’État lui-même, la recherche d’un consensus populaire sur le Revenu Universel ! Non pas celui édulcoré, ramené à des cas extrêmes que voulait instaurer Benoît Hamon, ce qui le fit malgré tout candidat du PS français à la présidence de la République, mais un droit donné à chaque citoyen belge de recevoir de la Communauté le sésame d’une vie déstressée, digne, humaine, à prétendre ce que j’ai écrit ici 100 fois, être « un homme parmi les hommes et que vaut n’importe qui ».
Que les membres du PTB réfléchissent bien que cette mesure n’est pas de droite, quoique on en ait écrit des tonnes là-dessus, mais bel et bien de gauche, qu’elle est une utopie qui devra nécessairement devenir une réalité quand les robots auront remplacé la moitié des emplois sans qualification en Belgique et qu’enfin, cette mesure sera une porte monumentale ouverte à l’intelligence des foules, trop longtemps tenues en laisse par des salopards sans scrupule.
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1. L’IWEPS est un institut scientifique d’aide à la prise de décision à destination des pouvoirs publics.
2. Je suis tout à fait incapable de dire qui finance ce magazine. Est-ce que quelqu’un a une idée ?

Commentaires

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Ce magazine est entièrement financé par les pouvoirs publics. On trouve tout sur google.
Bien à toi.

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