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La valse de la bombe.

On croirait à les voir s’insulter que Kim Jong Un et Trump sont comme deux gamins qui se détestent et se trouvent seuls à la récré, à l’abri du regard sous le préau de l’école, pour régler leur compte.
De la part de Trump, certainement. Dans son esprit, tout qui menace les USA n’a pas droit à l’existence, que les griefs soient fondés ou non. Comme le milliardaire ne connaît pas l’Histoire, c’est dire comme il considère son adversaire comme quasiment déséquilibré ! La presse internationale abonde aussi dans ce sens. L’ONU vient encore par son Conseil de sécurité unanime de condamner les essais de fusée et les progrès dans la miniaturisation de la bombe nucléaire du Régime dictatorial de Kim Jong Un.
Le peu de nouvelles que nous ayons de ce pays « pas comme les autres » sont de nature à inquiéter le reste du monde. Les poses belliqueuses et les manières expéditives de se débarrasser des opposants illustrent les œuvres d’un dictateur « fou ».
Voilà que dans les dernières dépêches, nous apprenons que la Corée du Nord menace de frapper l'île de Guam dans le Pacifique en "message d'avertissement" à Washington.
Une chose est certaine, la plupart des gens ne connaissent rien d’un conflit qui vint à nos oreilles le 25 juin 1950, quand l’URSS occupait le Nord et les Américains le Sud de la péninsule coréenne. Sinon, par le film culte MASH (Mobile Army Surgical Hospital) de Robert Altman, sorti sur nos écrans en 1970 et tiré d’un roman de Richard Hooker. Ironique et drôle, ce film se déroulait dans un hôpital militaire de campagne. Le public n’aurait donc retenu du conflit que cet épisode tragi-comique du début du film, des hélicoptères dans une sorte de ballet aérien transportant des blessés sur des civières accrochées aux patins des appareils.
Depuis 1950, alors que le monde occidental est persuadé du contraire, le Nord n’en démord pas : c'est l'Amérique qui a débuté la guerre de Corée.
Vrai ou faux, le sujet est de taille, puisque c’est le départ de tout, y compris la haine de l’Amérique de Kim Jong Un et l’embrasement d’aujourd’hui.
Le recoupement des sources est le même dans l’info comme en Histoire. À qui se fier et qui croire ?

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Une chose est certaine, la guerre de Corée prit fin le 27 juillet 1953 Elle fut d’une rare violence et entraîna la perte de centaines de milliers de civils de part et d’autre de la ligne de front. Les sources fiables ont été fournies par des observateurs de l’ONU. Ceux-ci dénombrèrent 1,3 million de civils et de militaires pour la Corée du Nord et 3 millions de civils et 225.000 militaires, tués ou disparus, pour le Sud.
Une déclaration devant le Congrès du général Douglas Mac Arthur en 1951 faisait état d’une dévastation totale et d’un massacre continu de Coréens.
Officiellement, 33.000 Américains sont morts sur les champs de bataille. Ce n’est pas rien.
Le Nord dévasté par les Forteresses volantes n’était plus qu’un champ de ruines en 1953.
Depuis, le Nord, sous les différents dictateurs de la famille Jong, n’a jamais oublié ni voulu pardonner. Kim II Sung, fondateur de la dynastie, est le grand-père de l’actuel dirigeant.
Peu importe que ce soit le Nord qui ait envahi le Sud ou l’inverse, le contentieux avec les USA n’est pas mince et n’a jamais été résolu.
Tous les peuples n’ont pas la capacité de résilience du peuple japonais qui, après deux bombes atomiques américaines larguées sur son territoire, s’est réconcilié avec les USA au point d’être aujourd’hui l’allier le plus sûr de Trump dans cette partie du globe, face à la Chine et la Corée du Nord.
La Chine a tourné la page. Son aide à la Corée du Nord pendant les trois années de guerre est passée dans le compte profits et pertes. Elle souhaite que l’affaire ne tourne pas à la catastrophe. Mais, elle ne souhaite pas non plus que le Nord s’effondre et que le Sud pro américain fasse frontière commune avec elle.
On en est là.
Une seule chose est sûre, les parties en conflit ont de sérieux griefs en commun. Si nous abondons dans la logique occidentale, nous traiterons Kim-Jong Un de fou dangereux et nous oublierons Trump qui n’est pas mal dans le genre instable et incontrôlable.
Dans la géopolitique actuelle, cette conjonction de deux chefs de guerre imprévisibles devrait nous faire craindre que la paix mondiale soit menacée par l’un et l’autre.
Quant à savoir qui va commencer, revenons au préau de l’école. Souvent le maître d’école punit les deux turbulents. Est-ce logique ? Est-ce sage ? Mais qui pourrait tancer Trump et le mener au coin avec un bonnet d’âne ?

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