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Sondage-suppositoire…

…qui fait monter la fièvre au lieu de l’abaisser.

L’actualité a, dorénavant, la vie éphémère d’un fait-divers. En revanche, elle a droit à une mise en page plus variée, qu’elle ne l’était au temps de l’imprimerie plomb et du « marbre ». Les titres en corps 48 gras ou 36 maigre hiérarchisaient les genres, avant le flan (empreinte en creux réalisée dans un carton). Ce n’est qu’avec l’offset que les politiques sont devenus des vedettes et rivalisent en images avec les stars.
Les sondages, ont aussi évolués. Ils sont plus fréquents avec d’autres méthodes. L’intérêt réel, sur des sujets récurrents, suscite des inquiétudes dans l’utilité d’en financer autant. Par exemple, Sarkozy lors de son mandat en a commandé beaucoup. Ils font toujours l’objet d’un examen chez un juge d’instruction.
Il y a une bonne raison cachée de leur abondance. Le sondage est au même titre que d’autres moyens, l’outil de propagande des pouvoirs politique et économique. Il ne reflète plus la réalité : il la crée !
Par exemple un même sujet, interprété par RTL ou par la RTBF, apparaît parfois sous des aspects différents, a fortiori lorsqu’ils ont été commandé par des partis politiques, les conclusions varient selon que le client est de droite ou de gauche !
Les commanditaires espèrent ainsi influencer l’opinion.
Les gens de la presse en sont conscients. Ils ajoutent leurs grains de sel, augmentant la confusion. Ils sont accusés de vouloir influencer l’opinion, par des commentaires.
On touche le fond avec un genre de sondage pour créer une atmosphère favorable, relever le moral des militants d’un parti, tromper l’électeur sur le nombre d’adhérents, etc.
En physique, le poids détermine la force d'attraction, d'autant plus grande, que l’objet aura une masse élevée. En matière de sondage, cela donne une diffusion plus vaste dans une Région ou du pays, avec des moyens bien supérieurs au mille abonnés au téléphone.
Un sondage, suivant une série d’indélicatesses des mandataires du PS, donnera le PS en chute libre. Di Rupo s’émeut, le bruit se répand d’un PS au plus mal. Effectivement, il le devient. Au départ, la baisse était la même au MR et au CDH. Le Bureau se réunit à la hâte. L’effet s’accentue. Les journaux parlent de crise au PS et Guy Lutgen franchit le rubicond Et s’allie à une droite, moins sous les feux des projecteurs, mais guère plus « morale ».
Un cas d’école, celui d’un sondage « au mauvais moment », il agit comme un accélérateur de la tendance.
Bien sûr que le PS perd des plumes et que le PTB en gagne. On peut même dire que sans le sondage publié dans les journaux, commentés sur toutes les télés, il en aurait été ainsi de la même manière. Seule inconnue, on ne saura jamais quel aurait été le niveau de perte du PS, si l’opinion n’avait pas été influencée par l’effet du sondage ?
Des spécificités sont pratiques courantes en-dehors des globalisations mesurant l’opinion, c’est ainsi qu’un sondage publié dans L’Echo et De Tijd « n’a pas été commandé par un groupe de médias, mais par le MR qui, depuis des années, a du mal à accepter l’hégémonie du PS au conseil d’administration de la RTBF. » (Sources Daardaar)

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Depuis quelques mois, les médias hésitent à reprendre certains sondages dans leurs bulletins d’information. Dernièrement, la RTBF a décidé de ne pas publier un sondage car le résultat (PS et PTB à égalité) était trop surprenant..
Le MR a donc commandé un sondage auprès de l’institut de sondage de la RTBF dans les mêmes conditions et sur le même sujet. Le MR s’est empressé de publier le résultat – le PS perd la moitié de ses intentions de vote et le PTB devient le plus grand parti wallon. « La manœuvre est une réussite totale : les résultats du sondage, devenus réalité politique, donnent le ton au congrès du PS. Et le résultat du SP.A ? Un dommage collatéral. » (Sources Daardaar).
Le législateur qui fait des lois à tour de bras dont certaines ne seront jamais appliquées, puisqu’on oublie volontairement ou non de les publier au Moniteur, ferait bien de revoir sa copie en matière de sondage.
Le public devrait pouvoir connaître les noms des clients des Instituts de sondage, le libellé des questions devrait faire l’objet d’une accréditation d’un Comité indépendant ayant l’obligation de justifier son refus éventuel, les sommes dépensées devraient être connues ainsi que les Régions qui seraient couvertes par le sondage. Enfin les techniques employées pour ce travail et la manière dont elles sont appliquées devraient être à la disposition de qui en ferait la demande au Comité indépendant.
Certaines des mesures énoncées sont déjà d’application. Elles sont tout simplement ignorées du grand public et, de toutes manières, insuffisantes pour mettre de l’ordre dans le désordre.

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