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Charles Michel : flamingant ?

Très minoritaire dans le gouvernement, en compensation les Flamands avaient concédé le poste de premier ministre à un MR, Charles Michel a dans ses fonctions, l’obligation de rappeler aux Régions le droit fédéral et, au-dessus, le droit européen.
Le dernier rapport du Conseil de l’Europe sur la situation dans les communes à facilités de la périphérie de Bruxelles est "extrêmement accablant pour la Flandre" et aussi pour le premier ministre.
On pourrait accuser sa gestion du gouvernement de très complaisante vis-à-vis de l’autorité régionale flamande. On le savait déjà à la suite des écarts des ministres de la N-VA au sein de sa coalition auxquels Charles Michel avait à peine fait quelques petits reproches, vite étouffés par une avalanche de compliments.
Damien Thiéry exulte. « Le Conseil de l'Europe a invité jeudi les autorités flamandes à supprimer le système de nomination des bourgmestres par le ministre de l'Intérieur du gouvernement flamand. Il a aussi recommandé de "réviser les modalités d'application des lois linguistiques" afin de permettre l'emploi à la fois du français et du néerlandais par les conseillers municipaux ainsi que par le collège et les citoyens. » (7/7)
Ainsi, le gouvernement régional flamand et accessoirement, Charles Michel, chef du gouvernement fédéral, ont officiellement tort devant 350 millions de citoyens européens d’avoir arrangé à la sauce anversoise, la gestion des communes à facilité de la périphérie bruxelloise.
Après ce camouflet, que pensez-vous que la Région flamande et le chef du Fédéral vont faire ?
Rien, bien entendu.
Les uns défendront leur nationalisme exacerbé et l’autre, sa politique d’équilibriste outrancièrement pro flamande, au nom de la sacro sainte économie à fortifier.
Voilà où en est la démocratie en Belgique, régulièrement ridiculisée par l’ego de la famille Michel et des intérêts économiques dont il n’est pas sûr que le premier ministre ait la bonne formule !
Que ce pouvoir s’autorise à se proclamer démocrate et défenseur de nos « valeurs » fait déjà partie du folklore, comme manneke Pis.
Voilà qui pourrait ajouter un froid supplémentaire entre les citoyens et les autorités fédérales.
Faire des concessions au-delà du raisonnable à un voisin puissant pour obtenir la tranquillité, qui possède une once de bon sens sait que cette faiblesse aboutit toujours à ce que l’autre exige davantage.
C’’est une des causes du malheur de la Wallonie : la lâcheté de ses dirigeants. C’est aussi le péché du MR au fédéral.

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L’extrémisme flamingant de Liesbeth Homans, ministre de l’intérieur du gouvernement flamand, est insatiable. Son appétit exige d’avaler un jour tout Bruxelles. Ce n’est pas pour rien que le gouvernement flamand a installé son parlement à Bruxelles, alors que cette ville ne compte pas 10 % d’habitants attachés à la Flandre par leur langue. C’est comme si nos ministricules de Namur déménageaient la Région dans le quartier de la gare d’Anvers, puisque c’est le quartier francophone de la métropole avec la communauté des diamantaires et d’autres minorités francophones avérées.
Madame Homans ne cache pas son intention de supprimer un jour les facilités aux francophones majoritaires dans les communes à facilité. Alors, vous pensez, démocratie et Conseil de l’Europe, elle se tamponne le coquillard. Elle peut même compter sur la passivité bienveillante de l’ensemble du MR ! Même Borsus, ministre président de la région wallonne, est plat comme une limande devant Michel et les flamingants !
Voilà encore un premier ministre, qui devra sa longévité au pouvoir fédéral grâce à sa passivité coupable devant les thèses flamandes qu’il avait combattues avec acharnement, stigmatisant l’attitude de Bart De Wever, mais c’était avant les élections !
Thiéry, prétend que la Flandre doit sa mauvaise image auprès des Etats membres du Conseil de l'Europe à Liesbeth Homans (N-VA). Cette dame est une activiste du parti, parmi d’autres. Elle serait remplacée par une personnalité de son acabit dont la N-VA a des réserves, si elle démissionnait. Ce serait un coup de sabre dans l’eau.
La question serait plutôt dans le camp du MR. Comment se fait-il que la N-VA, déclaré extrémiste et nationaliste avant les élections par les libéraux, soit devenu après parfaitement compatible avec la démocratie version libérale, alors que le Conseil de l’Europe vient d’exposer les raisons qui font penser le contraire ?

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