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Après le pirate, le chômeur des Caraïbes.

Voilà que Sudpresse trouve des chômeurs partout !
Il en a même trouvé un aux Caraïbes !
Il y a deux sortes de touristes belges aux Caraïbes. Ceux qui ont la bénédiction de Sudpresse pour y aller et ceux qui ne l’ont pas.
Ceux qui ne l’ont pas, sont détestés des médias. On écrit suffisamment d’horreurs sur eux à Sudpresse, pour un peu les oublier.
Reste les autres visiteurs.
Qui sont-ils ? Comment en sont-ils arrivés à préférer le beau ciel des Tropiques aux cumulus de nos Régions ?
C’est une enquête qui ne peut avoir lieu par manque de personnel dans les rédactions. Sudpresse n’a pas les moyens du New Yorker, ni des talents comme celui de Ronan Farrow, plus de talent du tout même, puisqu’on en a débarqué les derniers et que les directeurs, les rédacteurs en chef et adjoints s’occupent de tout !
Donc nous n’en saurons rien.
Nous pouvons supposer que les élus de cœur de notre estimé journal local se décomposent en trois catégories.
1. ceux qui ont bossé avec des marges conséquentes ;
2. ceux qui ont fait bosser les autres avec des marges encore plus conséquentes ;
3. ceux qui vivent comme les chômeurs, c’est-à-dire bénéficiant des largesses des Communautés, tels les ministres, mais qui en chiffres ronds coûtent plus ou moins entre dix et vingt allocations de chômage par mois et par personne, pour des prestations aléatoires et souvent controversées.
Seuls les chômeurs des Caraïbes sont obligatoirement tenus à fournir des arguments pour justifier la chance de fuir nos climats insalubres.
Les autres, par évasion fiscale diverses, travail au noir, trafic d’influence, salaires immérités, démocratie ridiculisée, prévarications avérées ou non, indemnités cumulées et exagérées par rapport au travail fourni, arrhes soutirées de milliardaires kazakhs, tout ceux là sont à l’avance assurés de l’extrême bienveillance de Sudpresse et invités à fournir de précieux renseignements pour le tourisme sur la qualité du climat et l’accueil généreux des autochtones des îles.
C’est normal, nous sommes dans une méritocratie dont les règles sont admirablement faites pour récompenser les uns sous prétexte qu’ils travaillent et déconsidérer les autres sous prétexte qu’ils ne travaillent pas. Au vu de ce que les premiers font par rapport aux seconds, c’est plus complexe qu’il n’y paraît.
Cette loi capitaliste « tout pour moi et rien pour les autres » est d’autant nécessaire qu’elle est arbitraire et qu’ainsi on ne la discute pas. Elle permet de beaux voyages à presque 10 % de la population. Toute autre condition serait de nature à priver ces Belges de la connaissance de pays étrangers.
Le chômeur des Caraïbes conforte en partie cette méritocratie. Enfin, voilà quelqu’un qui grâce à son intelligence parvient à se hisser de la dernière classe sociale, à la première !

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Voilà qui rend de l’espoir aux plus défavorisés et donne à des générations entières de sacrifiés une chance raisonnable de s’en sortir. Certes par la petite délinquance, mais sont-ils les seuls ?
Au moins ont-ils commencé sans autre ambition que le soleil et la grande bleue. Ils espèrent modestement accomplir leur rêve, réalisant à force d’adresse et de patience, un exploit que les ministres devraient prendre en exemple pour gérer le pays.
Le chômeur des Caraïbes fait plus pour notre représentation nationale que Reynders exhibant ses chemises à col horizontal, dans toutes les chancelleries. En plus, détail non négligeable, il nous coûte beaucoup moins cher !
On sait que la réputation fait tout en économie. C’est ainsi que Charles Ponzi, Madoff et même Victor Lustig qui convainquit des ferrailleurs parisiens de lui acheter la Tour Eiffel, ont boosté l’économie mondiale, suffisamment longtemps pour en éclipser les éclaboussures.
Sudpresse en dénonçant le chômeur des Caraïbes, ne rend pas service à la bonne réputation de notre pays!
Il détruit l’image de la Belgique à l’étranger, un pays cossu qui envoie ses chômeurs en vacances aux Caraïbes !
Certes, le chômeur ne descend pas dans le même hôtel que Reynders, justement c’est encore un argument pour de jeunes républiques dont les dictateurs aiment quand même qu’existât une différence qui pimente l’existence en pays capitaliste.

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