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#balancetonporc

Que la femme soit égale de l’homme à tous les niveaux, respect de la personne, salaires, partage des tâches dans le ménage, etc. est une bonne chose et j’y applaudis. On est encore loin du compte.
Les progressistes de gauche ont même le devoir d’exiger l’égalité politique absolue des sexes. La parité est plus difficile, tant que le nombre de vocations ne sera pas identique.
Reste la question de la drague des forts en gueule et les agressions intempestives des pervers.
Vouloir être au mieux avec une femme, c’est tout à fait naturel. Le lui dire ou le lui faire entendre, est aussi dans l’ordre des choses. Le tact et la courtoisie jouent ensuite si la personne n’est pas d’accord et dit « non ». En insistant, sous prétexte qu’une femme dit d’abord non avant de dire oui, c’est une question de mesure d’appréciation. Ça va pour un solliciteur intelligent et respectueux. Il comprend qu’il doit arrêter d’insister.
La grossièreté intrinsèque propre à la suffisance du macho, souvent accompagné de la bêtise, fait glisser l’éconduit sur une pente où son ego prend un coup, s’il y a de la résistance.
Les pervers relèvent des hôpitaux psychiatriques et des tribunaux. Un type qui use de sa notoriété et du fait qu’il a barre sur sa victime est un pervers et un salaud.
La justice s’est trop souvent tue, les policiers trop souvent pris les plaintes des femmes avec légèreté sinon moquerie. Au moins le scandale mondial a permis la libération de la parole.
Reste la médiatisation de l’affaire Weinstein et du contentieux qu’elle soulève. Un homme sur deux serait concerné par un dérapage au moins une fois dans sa vie vis-à-vis d’une femme, allant jusqu’à tenir des propos honteux et un geste dépourvu d’équivoque. Encore une fois, j’abstrais les pervers qui relèvent des tribunaux ne laissant dans le comptage que des hommes que l’on peut qualifier de « normaux ».
Dans l’émission C à vous, quand Anne-Élisabeth Lemoine et ses chroniqueurs reçoivent leurs invités, comme l’autre soir sur le cas Weinstein et qu’à l’unisson tous les hommes s’écrient « les femmes ont mille fois raison, il faut dénoncer les machos, les « addicts » et les violeurs », selon les statistiques, un sur deux est un formidable hypocrite !
Que les hommes qui en discutent en groupe, se le tiennent pour dit.

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"Balance ton porc" a le mérite d’entrer sans fioritures dans le vif du sujet. Reste à trancher un point et faire la distinction entre délation et dénonciation.
La délation est une action inspirée par des motifs méprisables. La dénonciation est l’action de porter une mauvaise action à la connaissance d’autrui et éventuellement de la justice.
La plupart des dénonciations, sans autre preuve que la bonne foi de la dénonciatrice, seront classées sans suite ou pire assimilées à la délation.
Ces affaires, on n’a pas fini d’en parler. Il y aura des innocents comme de parfaits salauds qui sans preuve contre eux, clameront leur innocence. Des dizaines de noms seront jetés en pâture sans aucune précaution.
L'affaire Weinstein libère la parole. Mais pas partout, c’est encore une affaire de classe, beaucoup de femmes resteront muettes parce que la précarité de leur condition ne permet pas de jouer les Jeanne Hachette.
La notoriété n’est pas toujours une position flatteuse pour les suffisants des partis et du showbiz. Le vedettariat peut ranimer des souvenirs. Le piédestal est un support à la cible. Il est parfois bon que les matamores en descendent, même si ici, c’est pour protéger leurs fesses.
Les femmes belges sont plus frileuses que les femmes françaises sur « Balance ton porc ». Est-ce à dire que nos illustres sont plus vertueux, que la statistique serait exclusivement française et s’arrêterait à la frontière ?
On va légiférer en France en faveur des femmes contre le harcèlement en rue et au travail.
Vas-y Charles Michel, balance ton porc et dis-nous qui t’empêche de mijoter une petite loi jumelle à celle de Macron !
Expliquant ce qui précède, André Comte-Sponville dans le magazine en ligne « Challenges » termine son article par un paragraphe auquel j’adhère.
« Cela m'éclaire sur le hashtag #balancetonporc. Je ne reproche rien aux victimes de harcèlement qui s'en servent pour dire leur colère ou leur détresse. Mais il est à craindre que d'autres ne s'en saisissent pour de tout autres motifs, moins estimables. Ne comptons pas sur twitter pour respecter la présomption d'innocence, ni pour garantir – en 140 signes ! – les droits de la défense et la sérénité des débats. »
Reste que l’affaire Weinstein aura eu le mérite de mettre au grand jour une souffrance des femmes et qu’elles sont dorénavant assez averties pour savoir comment se défendre d’un violent et le dénoncer à qui de droit.

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