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La mort en pente douce…

On croit fermement, et pas qu’en Belgique, que des largesses accordées aux riches sauveront des emplois par le seul effet du réinvestissement des capitaux soustraits de la voracité du fisc.
Afin de compléter l’offre alléchante du « venez chez nous, il y fait bon investir », les autorités multiplient les occasions de souligner la liberté d’entreprendre, les facilités nouvelles prises sur la législation du travail, la modération des appétits des travailleurs, l’abaissement des coûts de la main-d’œuvre, etc.
Cette politique libérale de Charles Michel n’a jusqu’à présent aboutit qu’à la régression sociale sans apporter une amélioration conséquente sur le marché du travail.
La pire tromperie qui ait été faite à consister de faire baisser les statistiques du chômage en éliminant des catégories de demandeurs d’emploi par des modifications des lois.
Certains demandeurs d’emploi passent de l’école à la case CPAS, à une poursuite de la prise en charge des parents ou à la mendicité et la délinquance.
Cette politique est-elle digne d’une démocratie dans un pays parmi les plus riches au monde, un pays qui exerce toujours une certaine fascination à l’étranger, au point qu’une forte demande d’intégration d’exilés, en situation à peu près régulière, se poursuit ?
Dans quel traité d’économie les dirigeants libéraux ont-ils été puisé leurs recettes ?
Il y a une constante : quand le marché se replie, quand les commandes se rétractent, tous les managers le savent, il faut adapter les effectifs.
On ne peut pas sauver des emplois de la manière dont Charles Michel procède. Le risque, celui dans lequel nous sommes justement, nous créons des gouffres financiers à charge du contribuable et les emplois artificiellement créés coûtent de plus en plus cher.
Les riches n’investissent pas juste parce que les conditions de placement des capitaux sont plutôt favorables ici qu’ailleurs. Ils investissent dans quelque chose qui offre des perspectives d’avenir d’expansion du produit et de leur enrichissement conséquent.
C’est la règle capitaliste.
La difficulté de modifier les paramètres économiques tient dans l’irrationalité des citoyens. Pour eux, les réformes ne doivent changer les choses qu’imperceptiblement. Or, comment transformer une économie basée sur l’égoïsme « c’est le plus malin qui attrape l’autre », qu’ils estiment urgent de modifier, en une économie responsable, donc débarrassée de ses parasites et consciente des enjeux planétaires, sans la transformer radicalement ?
La technologie a plus évolué ces vingt dernières années que dans les cent années du siècle précédent. On ne va tout de même pas rouvrir les mines de charbon sous prétexte que cette source d’énergie réclamait beaucoup de main-d’œuvre, alors qu’on va vers des énergies sans CO2 !
Les libéraux ont commis l’erreur majeure dans les années clôturant les Trente Glorieuses. Ils ont annoncé à sons de trompettes que notre vocation devenait les services et que les industries lourdes, c’était bon pour les pays en voie de développement.

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Le défaut libéral a été de ne pas avoir pris en compte la population et le vide qu’allait créer la fin des industries lourdes polluantes. Ils ont laissé filer les brevets et les cerveaux dans des régions comme la Californie qui elles, avaient compris qu’on pouvait les remplacer par des entreprises de haute technicité réclamant une nouvelle main-d’œuvre, compensant celle qu’on perdait. Quant aux services qui allaient sortir la Belgique du sous-emploi, ces régions avaient bien vu qu’ils conduiraient à l’impasse dans laquelle la sottise de nos libéraux nous a mis.
Qu’ils soient publics ou privés, les emplois industriels sont en déclin. Les emplois de service, s’ils sont « gonflés » pour compenser, seront à la base d’une nouvelle catastrophe. Les aides aux riches feront de nouveaux profits sans emplois supplémentaires. Les libéraux avanceront d’autres projets, en prétendant que les anciens étaient le produit du socialisme ambiant et chacun croira que la responsabilité du désastre est le produit de l’autre.
Notre insuccès, dit-on, tient dans notre manque de compétitivité devant l’allant des Américains et des Chinois et d’accuser l’Europe d’incompétence.
J’ai cru entendre dans les discours libéraux l’illusion d’une réindustrialisation du pays !
Comment, par qui et pourquoi ? Quand on voit de la manière dont Arcelor-Mittal s’est débarrassé de ses hauts-fourneaux à Liège et à Charleroi, on se demande qui Charles Michel va convaincre ?
Dans la nouvelle économie, les groupes ne conservent de leur métier en Belgique que ce qu’ils ne peuvent produire ailleurs. L’industrie s’est réduite à ce périmètre.
Reste un actif dans lequel nous sommes parmi les meilleurs au monde : nos cerveaux ! Non pas parce que nous sommes plus intelligents qu’ailleurs, ce serait d’une grande stupidité que penser cela, mais parce que nous avons des capacités d’organisation d’écoles, des enseignants de qualité et que ce potentiel qui pourrait ralentir notre déclin, nous ne l’exploitons pas comme il devrait.
Mieux, nous faisons tout pour le réduire encore en y pratiquant des économies criminelles.
Hélas ! l’enseignement est dans le collimateur de Messieurs les libéraux !
Nous devrions jeter nos derniers milliards dans la formation de pointe, sans oublier le BAB de toutes les autres : la primaire, ainsi que l’ouverture philosophique nécessaire à la critique en général, bien entendu.
Vallée de l’Ourthe, vallée de la Semois, nos Silicon Valley ? C’est pour quand ?

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