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L’opérette démocrate (1).

À force de mépriser la démocratie « vue d’en bas » les politiques qui s’intitulent « l’élite de la démocratie » se sont forgé une réputation d’infaillibilité.
Tant que vous votez pour ce qu’ils considèrent être une politique indispensable à l’État, pas de problème. Vous ajoutez et vous retranchez ce que vous voulez des partis en charge des affaires de l’État. De toute manière, c’est dans des popotes intérieures que se décide la composition des élites responsables.
Le 29 mai 2005, il s’est passé quelque chose en France qui a fait tomber les masques et montrer que leur concept de gouvernement n’était pas du tout celui d’une démocratie, mais d’une dictature déguisée.
Les faits :
Le 29 mai 2005 a eu lieu le référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe (aussi appelé traité de Rome II ou traité de Rome de 2004). À la question « Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une constitution pour l'Europe ? », le « non » avait recueilli 54,68 % des suffrages exprimés.
Comme cela se passait en France, ce que voyant les dirigeants belges manœuvrèrent pour qu’il n’y eut pas de référendum en Belgique et décidèrent tout à fait légalement d’approuver en petit comité et entre soi, le traité de Lisbonne.
Les Français avait voté par référendum dans une perspective qui n’entrait pas dans les vues de l’ensemble de la classe politique. On fit en sorte de façonner la démocratie à l’image de la pensée dominante de l’élite.
La procédure utilisée par l’UMP, le PS, le MODEM et EELV pour faire ratifier un traité que le peuple français avait rejeté à 55% entrait légalement dans la Loi, qui n’interdit pas qu’un texte rejeté par référendum, puisse ensuite être adopté par les parlementaires.
La Constitution espagnole ne permettant pas ce stratagème qui, en fin de compte, permet une démocratie à la carte, ce qui s’appelle parfois d’un autre nom : la dictature des élites, le gouvernement Rajoy avait pris la précaution de déclarer illégale l’expression populaire du référendum.

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Comme je l’ai dit hier, le résultat du scrutin ne pouvait faire aucun doute. Une démocratie qui fait garder des urnes par sa police et matraque les électeurs, on a déjà vu ça ailleurs.
Croyez-vous qu’en Belgique, ils hésiteraient une seconde à mitrailler l’électeur dans les mêmes conditions d’expression de leur liberté ? Ils nous préfèrent morts, plutôt que libérés de leur tutelle. Vous et moi serions étendus vite fait sur le trottoir de l’école où d’habitude nous allons voter ! C’est ça leur concept de la démocratie. Ne vous y trompez pas !
Bien sûr, les survivants auraient droit aux larmoyants effets d’un Charles Michel navré, mais très satisfaits que l’Ordre ait été respecté. Rassurez-vous, nous sommes devenus un peu lâches et raisonnables et ce que j’en dis, c’est de la pure fiction.
Depuis le 29 mai 2005, le souhait d’un peuple aussi important pour l’Europe que le peuple français ayant été ignoré, après les combines de l’élite, tant en France qu’en Belgique, tous les traités, les alliances, les relations en-dehors de la zone euro l’ont été au nom d’un peuple qui n’est plus souverain du tout et sur décision en petit comité.
Le dernier joujou de J-C Juncker, le Traité de libre-échange transatlantique, appelé TTIP ou TAFTA, n’aurait jamais été approuvé par voie référendaire.
Les États de l’UE sont bien silencieux depuis dimanche sur les événements de Catalogne. Leur siège est fait, ils sont tous pour Madrid et Rajoy, mais ils attendent de voir les réactions de l’opinion européenne, bien travaillée, manipulée par la presse toute dévouée à leur cause et pendue à leurs basques.
Les violences sont gênantes. Elles sont toutes liées aux interventions de Madrid dans les affaires de la Catalogne, pas le moindre casseur qui serait venu sauver la mise des flics cognant et gazant l’électeur.
Dans son discours de circonstance, Charles Michel verse une larme sur la répression policière. Avec Bart De Wever derrière lui, il ne peut pas faire moins quand il s’agit d’un peuple qui réclame son indépendance. On voit bien comme il voudrait féliciter Rajoy de son intervention musclée, mais qu’il ne le peut pas depuis qu’il fait la politique de la Flandre, contre le reste du pays, seule façon de garder la N-VA au chaud contre son cœur.
Dans quinze jours, quand il s’avérera que les Catalans l’ont eu bien profond, le même pour conjurer « les mauvais penchants de l’âme flamande », nous rassurera sur la solidité de la démocratie en Belgique.
Et le comble, c’est qu’une majorité de Belge sera convaincue.
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1. À l’affiche, les Saltimbanques, opéra-comique de Louis Ganne, livret de Maurice Ordonneau. Après le théâtre de la Gaîté à Paris, reprise à Bruxelles, esplanade de l’Europe. Succès garanti. Le refrain devrait être l’hymne des mélomanes de la démocratie façon UE !
C'est l'amour qui flotte dans l'air à la ronde
C'est l'amour qui console le pauvre monde
C'est l'amour qui rend chaque jour la gaîté
C'est l'amour qui nous rendra la liberté !

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