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Accueil du MR à Queuille.

Richard 3 – Henri Queuille est, dans l'art de l'aphorisme en politique, le père spirituel d'Edgar Faure : « Il n'est aucun problème assez urgent en politique qu'une absence de décision ne puisse résoudre. » Ne pourrait-il être aussi le vôtre ?
Charles Michel – Avec une petite nuance. Je pense « Il n'est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout. »
R3 – C’est la même chose !
CM – Oui, mais dit autrement. Et cela change tout pour nous autres les libéraux, orfèvres de la nuance !
R3 – Vous êtes donc queuilliste ?
CM – Nous le sommes tous au mouvement Réformateur, sans quoi comment élaborer une politique de droite d’austérité, en ne donnant aucun espoir à nos électeurs ?
R3 – Vous ne reniez pas non plus cette réflexion d’Henri Queuille « Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. » ?
CM – Vous m’étonnez ! Elle est de lui ?
R3 – On ne peut plus.
CM – Dans un dîner entre nous, Didier (Reynders) qui passe pour un homme d’esprit, l’a dite devant moi à ce benêt de Chastel.
R3 – On n’emprunte qu’aux riches.
CM – Au MR, nous disons « on ne prête qu’aux riches ».
R3 – Je ne parlais pas des banques, je parlais des traits d’esprit.
CM – J’ai toujours soupçonné Reynders d’avoir une source de bons mots quelque part, un spin-doctor, peut-être son épouse, dans l'esprit de laquelle il puise sans réserve. Vous venez d’en faire l’illustration.
R3 – Cet interview n’est pas un inventaire des gymnastiques d’esprit d’Henri Queuille, mais la question que l’on se pose à propos de Carles Puigdemont. Est-il encore en Belgique ?
CM – La presse espagnole l’a vu à Tielt en Flandre occidentale. Pour nous, c’est une bonne nouvelle.
R3 – Pourquoi ?
CM – À partir du moment où de son plein gré il quitte le centre fédéral de Bruxelles, il n’est plus en Belgique.
R3 – Où est-il, alors ?
CM – Il est en Flandre.
R3 – La Flandre n’est pas en Belgique ?

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CM – Vous voulez me fâcher avec mon Ami Bart De Wever ? La Flandre reste un territoire national dans la répartition 6/4 des dotations et des emplois, pour le reste nous obéissons à la stricte neutralité de notre confédéralisme !
R3 – Vous n’êtes plus fédéral ?
CM – Ce gouvernement résolument libéral et moderne vit déjà dans le futur, il anticipe.
R3 – Sauf que personne n’est au courant.
CM – C’est une disposition qui fait partie d’un accord secret avec la N-VA et qui ne concerne que le seul cas de Carles Puigdemont pour le moment.
R3 – Vous aviez prévu en 2015 que Carles Puigdemont viendrait se réfugier en Belgique en 2017 ?
CM – Pas précisément lui, mais un cas de figure similaire, oui.
R3 – C’est bon à savoir pour le président Maduro en difficulté au Venezuela avec son opposition libérale et la CIA !
CM – Cet accord secret n’inclut pas évidemment des hommes de gauche.
R3 – Il s’adresse à qui alors ?
CM – Aux amis de mon ami Bart De Wever.
R3 – On peut dire que vous y allez fort ! Quelle subtile dialectique vous déployez dans la logique libérale, j’en reste admiratif.
CM – Je tire aussi cette conviction d’Henri Queuille, puisque vous m’honorez du titre de queuilliste. Ce grand homme vénéré par tout le MR, à l’instar de mon père Louis Michel, sauf par quelques frondeurs, a gravé dans nos cœurs une dernière pensée que le petit Chastel, suite à mon désir, va buriner dans le marbre : « La politique n’est pas l’art de résoudre les problèmes, mais de faire taire ceux qui les posent. »
R3 – De ce point de vue, on peut dire que votre ministère est une parfaite réussite.

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