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Il ne s’en ira qu’en 2019 !

La plupart des travailleurs décrochent du boulot sans rameuter les foules de leur départ. Tous ne sont pas de cette trempe-là. Quand on fait un métier où l’immodestie est primordiale pour réussir, on en a pris tellement le goût qu’on s’imagine qu’on ne peut pas partir discrètement comme tout le monde. Bien réjoui d’en avoir pris plein les poches, sans avoir secoué grand-chose de ses burnes, ce serait pourtant le moment de ne pas trop la ramener.
C’est le lot cette semaine d’un vieux briscard du libéralisme avancé, une sorte de cocotte 1900 que nous avons entretenue à grands frais, qui a traversé un demi-siècle en tenant salon sous la grande photo en pied de Jean Gol.
Louis Michel quittera la politique en 2019, source : Avec Belga Louis Michel. © photo news.

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Vous avez bien lu en 2019 !
Dans deux ans, because la galetouse qui coule toujours de l’Europe à sa tirelire personnelle, sans défaillir, ce serait trop bête d’en arrêter le flux, vu que c’est d’une succulence généreuse et sans faille.
Ainsi, son cher public aura deux ans de répétition avant de remonter sur le théâtre antique pour animer le chœur des pleureuses.
On a demandé au petit Chastel ce qu’il comptait faire pour marquer le plus grand événement qui soit survenu au MR depuis ses débuts, y compris bien au-dessus de celui de Jean Gol, dont à part Richard Miller, plus personne ne sait qui il est.
À sa manière de biaiser en tonitruant comme aux temps héroïques, quand il était conseiller communal à Charleroi déjà promis à un grand avenir, il nous a répondu qu’en deux ans, il a le temps de compiler les grands textes sur les départs des géants de la politique.
Et de nous rappeler qu’il avait toujours le texte dont il s’était fendu pour saluer le décès de François Perin en 2013.
Comme on lui faisait remarquer que Louis Michel ne comptait pas décéder en 2019, mais seulement demander à l’Europe qu’on n’approvisionne plus son compte en banque, il nous a semblé déçu.
Cependant, comme Chastel a la politique dans le sang il s’est vite ressaisi.
Modifier certains passages de l’éloge funèbre et passer d’un grand homme mort à un autre vivant, sera l’affaire d’un instant.
Il aurait déjà envoyé le texte au service « grammaire française » du MR pour en expurger les fautes de style et d’orthographe.
Nous avons pu nous procurer la morasse.
« C'est avec tristesse que nous avons appris, la retraite du professeur Louis Michel, à un âge où il aurait pu rester parmi nous, dix ans au moins.
Politique éminent, c'est une intelligence hors du commun qui nous quitte trop tôt.
Fils d’ouvrier, son père était maçon, ouvrier lui-même, c’était un bon bricoleur, il a gardé de ses débuts obscurs une modestie qui ne le quittera qu’en présence de ses concurrents l’affrontant dans la lutte aux idées, pour la chasse aux mandats rémunérés.
Le parcours de cet homme ne ressemble en rien à une ligne droite. Tout au long de sa vie, il a aimé prendre les chemins de traverse, bousculer les itinéraires, s'inventer des alternatives. A priori, on pourrait le croire incohérent. D'aucuns le jugeront éclairant, d'autres l'ont pensé sans le dire, moi je le dis sans le penser ! (1)
Il a affirmé son libéralisme avec éclat et conviction. Durant la Seconde Guerre mondiale, il n’était pas né, puisqu’il ne vint au libéralisme que le 2 septembre 1947, il eut été de la Wallonie libre, résistant par la presse clandestine, collaborant activement au journal du mouvement.
Bien après la guerre terminée, Louis Michel commence ses études d’instituteur qu’il fera à Jodoigne, jusqu’en 1968, il poursuivra une profession financièrement peu recommandable mais hautement utile jusqu’en 1977, date à laquelle il entre enfin dans ce qu’il appellera la seule chose qu’il sache faire pour progresser dans le libéralisme et la construction de son patrimoine : la politique !
Il n’a pas cessé depuis.
Le brouillon de Chastel s’arrête là.
Quant à Louis Michel, il a déclaré "avoir du mal" à se retrouver dans le monde politique actuel. "Avec l'émergence des réseaux sociaux, on est dans le simplisme", a-t-il conclut à Matin Première, en toute simplicité, évidemment, comme on lui faisait remarquer qu’avant « l’actuel » il avait déjà « du mal ».
Comme il fallait une belle formule pour le clap de fin, sans consulter ses notes pour un monsieur de son âge, il a terminé tout à trac "Il n'y a plus d'affrontements d'idées, que des affrontements d'émotions. Ce n'est pas comme ça qu'on dirige un pays."
Personne n’a fait remarquer (à la RTBF on n’aurait pas osé) qu’il est resté quarante ans sur la même idée de l’économie de marché à l’américaine et qu’il ne supportait pas qu’on l’affronte sur ce terrain là.
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1. Il est question de supprimer cette partie du discours à la suite d’un souligné en rouge de Charles Michel.

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