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L’air ne fait pas la chanson.

Il n’est pas question d’en être très fier ou de se voir voler comme au coin d’un bois, par la Taxe Shift, mais de mettre à plat cette réforme et de voir les effets qu’elle a sur les salaires et la réalité du quotidien, pour tous les Belges qui l’ont « sentie passer ».
Ce n’est pas parce que Charles Michel entame un combat afin d’effacer le mauvais effet de sa personnalité évitante, qu’il faut se réjouir de son regain de vitalité offensive à défendre la taxe shift.
C’est toujours la même rengaine, jamais un politique au pouvoir ne déclarera son échec, même s’il est patent. Si en plus, ce qu’il a mis en pratique est soutenu par une partie de ses électeurs et que certaines mesures profitent à d’autres, un habile chef de cabinet sortira d’une merde grise, une phénoménale réussite.
La suite est bien connue. Les journaux croupions feront le reste.
Lorsque le premier ministre se vante d’avoir « donné » quarante euros supplémentaires aux travailleurs, le moins que l’on puisse dire est qu’ils ont été assez mal répartis. Pour savoir où ils sont passés, il faut lire le blog précédent de Richard III qui traitait du calcul de la CNE sur l’augmentation des CEO du top 20 belges, pour comprendre que, si augmentation il y a, ce n’est pas demain la veille que le manœuvre léger de chez Tape-dur-et-ferme-ta-gueule d’un zoning périphérique, pourra mettre un supplément mayonnaise dans le sachet de frite de « chez Arthur », quelque part en Basse-Meuse.
L’évitant en chef nous la baille belle, avec le pays plus solide grâce à lui, et que la FGTB dit « n’importe quoi », alors que les statistiques sont là, les comptes sont sur la table et qu’il suffit de s’y pencher pour se demander, dans un des pays les plus taxés au monde, avec un PIB un des plus faibles d’Europe, des patrons incroyablement gourmands, cinq gouvernements budgétivores, où sont passés les quarante euros ?
Michel Charles devait avoir pris quelque chose pour surmonter sa nature évitante dans cette interview, quelques verres, une fumette ? C’est une question à poser.
Le plus triste, c’est qu’il ose appeler à son secours la fiche de paie, enceinte jusqu’aux dents depuis la taxe shift. C’est honteux ! Les smicards devraient lui envoyer la leur, au préalable utilisée à se torcher, afin qu’elle serve au moins à quelque chose.
Quand Toto parle de diminution des dépense de chômage, merveilleux résultat d’1,5 milliard et la santé gonflée de 3,5 milliards et qu’il nous enjoint d’aller vérifier, on l’a fait.
Sur le chômage, c’est le CPAS et les parents qui paient la facture, puisque le plus clair des dépenses allégées l’ont été grâce aux nouvelles dispositions. Quant aux soins de santé, Maggy De Block n’a pas intérêt à se pointer à l’Hôpital de la Citadelle où le personnel envisage de partir en grève. En réalité ces 3,5 milliards sont aspirés par les indispensables besoins de toute nature que dix années par manque de vigilance et de je-m’en-foutisme à l’égard des personnels enseignants et du matériel, ont laissé aller au-delà de toute précaution concernant la santé des citoyens et les rémunérations des personnels d’aide-soignante et d’infirmières.
Le cadeau pour l’emploi, on sait dans quelles poches il est tombé.
Les retraites sont à l’identique. Je l’ai écrit il y a quelque temps, un pensionné isolé qui reçoit 1000 € par mois, doit rendre aux contributions un mois de pension à la fin de l’année. Ce qui peut se vérifier aisément et est d’une grande indécence pour l’administration de l’élégant Bacquelaine.

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Quand donc ce pouvoir libéral cessera-t-il de diffuser ses fake-news au seul usage de la mouvance des CDH-MR réunis ?
Charles Michel n’est pas que le chien couchant de Bart De Wever, c’est aussi celui qui gobe le plus facilement les mouches des traîne-savates s’intitulant économistes et qui sont allés chercher que libérer les entreprises de la contrainte fiscale allait « faire » des emplois !
Ces rentrées inespérées par le biais de la Taxe Shift sont en passe de faire deux choses : 1. moderniser l’entreprise en matériel d’éviction de personnel, par des robots et mettre en place une nouvelle gestion par l’électronique, avec souvent une bureautique expatriée et hors contrôle ; 2. Une augmentation des dividendes, avec des salaires en hausse pour les CEO et leurs conseils d’administration. Ce qui est déjà vérifiable pour ce dernier point.
Dans les archives des charbonnages, on retrouve avant 1880 dans les conflits entre mineurs et directions, les traces des incitations des porions et des ingénieurs à briser le mouvement ouvrier, en des termes à peu près semblables à ceux que Charles Michel utilisait cette semaine "Nous allons surtout soutenir ceux qui travaillent et que (sic) veulent travailler. Avec nous pas de matraquage fiscal sur le travail, au contraire, on veut encourager le travail en baissant les impôts sur le travail", à ceci près qu’à la place du mot « impôt » était utilisé « charges » et qui tenait aux vêtements de travail et même, dans certains charbonnages à l’huile des lampes et aux pioches !
On arrive à l’argument suprême, toujours le même de la geste libérale : une FGTB noyautée par le communisme, sous entendant le PTB en l’occurrence ! Quand on sait comme les régionales FGTB sont arcboutées sur le socialisme version soft de la social-démocratie, par l’ensemble des responsables permanents, on a une idée du sans-gêne de celui qui tient de pareils propos, non pas avec des idées du début du siècle, mais avec une conception d’un État d’Ancien Régime. On n’y est pas très loin, du reste, sauf que le pouvoir absolu est passé de la royauté de Louis XIV, à la haute finance mondialisée et anonyme.
Ce qui me gêne, c’est que ce discours anachronique du Rouge un couteau entre les dents, est tenu par quelqu’un qui se veut moderne et croit être à la pointe de l’information économique !
On en viendrait presque à demander humblement à Bart De Wever d’enlever sa marionnette hors de notre vue. Il nous gêne, comme un cancre d‘une classe qui empêcherait les autres de comprendre la leçon du maître.
Car, ce type est dangereux, ses raisons ne sont que des bribes d’une politique mondiale qu’il ramasse parmi les économistes empiriques qui sont légion, puisqu’ils vivent du système et qu’ils perdraient instantanément leur pouvoir et l’argent qui va avec, au cas où le capitalisme actuel boirait le bouillon.
Ce genre de personnage, dans ce genre de parti, ne peut finir qu’à l’égout, comme les pluies, lorsqu’un orage dévaste le pays. Non pas que « les Rouges » auraient pris le pouvoir par la force, ils n’en ont pas les moyens et ce de façon criante, mais quand le système s’effondrera, à la suite d’une crise qui sera la crise finale, l’air et l’ère d’Eugène Pottier venant bien après.

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