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La haine de quoi au juste ?

La toute dernière fake-news bien française : le populisme ne serait qu’une haine de la démocratie !
Voilà une trouvaille des pouvoirs en place qui n’a pas fini d’éclabousser toutes les objections. Par exemple : le marxisme ne serait qu’une haine du capitalisme ! La demande d’augmentation d’un employé ne serait que la haine d’un sous-chef de bureau au salaire supérieur. La haine, diraient les pervers, est supérieure à l’amour, en ce sens qu’elle détermine plus de force dans la passion.
C’est l’excommunication de toute opposition, la dératisation à tous les étages de l’expression différente de la pensée unique !
D’ici à ce que le « cœur » de la démocratie s’attaque aux nuances de gris qui entoure ce foyer central, il ne restera plus que les « purs » à dire aux autres ce qu’est la démocratie.
Sinon que cette démocratie là, s’appelle une dictature !
À part cela, tout baigne. Les philosophes d’État y font trempette régulièrement. Il n’est pas rare d’y admirer les grandes ombres du passé convoquées par les artistes contemporains du genre, Platon y côtoie Wittgenstein, comme des moins connus : Ogien et Laugier se sont conjugués pour écrire un recueil là-dessus.
Au risque de conforter la mauvaise opinion que les défenseurs de la démocratie ont de moi, je prétends que cette démocratie « exemplaire » permet d’ouvrir à Davos le forum des 62 personnes plus riches à elles seules que 3,5 milliards d’individus. C’est du moins ce qu’Oxfam prétend.
Et ça ce n’est pas bien, Monsieur Charles ! Ô, je sais, vous n’y êtes pour rien… si quand même un tout petit peu, puisque vous y participez et qu’il n’est pas interdit de penser que vous y preniez un certain plaisir, belle soirée, chic parisien, madame en robe du soir, épaules nues, de quoi imaginer un petit regain le soir dans la suite de l’hôtel, après une dernière coupe de champagne.
Je sais, ce qui précède est populiste en diable. Que voulez-vous, nous avons tous nos coquetteries.
Mettre le doigt sur cette monstruosité serait du populisme, la haine des riches serait de même nature que la haine de la démocratie ! Pourquoi pas, dans la crainte d’être considéré comme complice...
« Faire du populisme» infantiliserait le peuple en forçant le trait des passions tristes et délétères ! En décryptant ce message, je comprends qu’il vaut mieux avancer des contre-vérités ou des vérités approximatives, plutôt de dire ce qui est !
Et quand bien-même, si ce que l’on pense n’était pas tout à fait ce qui est. Comment par raison d’État nos grands démocrates pourraient-ils nous interdire d’être sincères et populistes ?
Autre reproche de nos donneurs de leçon (parmi lesquels Charles Michel n’est pas en reste), en plus d’exalter les passions identitaires des classes sociales, le populisme les attiserait au détriment de l'intelligence collective !

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Les voilà bien de nous reprocher d’abêtir les gens, alors que tout pouvoir dans cette curieuse démocratie part du principe que les gens ne sont pas suffisamment éduqués pour comprendre (entendez par là qu’ils ne sont pas assez intelligents !).
N’est-ce pas la force et la valeur des rassemblements qui font que les gens débattent ensemble pour définir leurs propres définitions des questions politiques, pour tenter de les imposer ?
J’attache plus de valeur démocratique de ce qui peut ressortir des réunions de ce type, que des discours de ceux qui s’attribuent leur propre salaire pour gérer en notre nom, ce qu’ils appellent la démocratie.
L’erreur de l’équipe Michel est de chercher la démocratie, là où elle n’est pas.
La démocratie n’est jamais qu’une affaire de conflit politique entre ceux qui veulent qu’elle ne change pas, parce qu’ils en profitent, et ceux qui s’en trouvent écartés par la raison des premiers.
On a cru diluer le conflit éternel entre les possédants et les possédés en expliquant par la haine, une exigence d'égalité opposée à l’institutionnalisme.
Le principal défaut de cette démocratie, c’est qu’elle n’est pas participative et que son système électoral empêche en définitive le peuple de s’exprimer. Cela est principalement dû aux politiques qui croient être au plus près (ou qui feignent de le croire) de la représentativité maximale, avec cinq gouvernements et une flopée d’inscrits en qualité de bénéficiaires.
Alors qu’on est très loin du compte.

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