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Le dernier rapport d’OXFAM.

Il est intéressant à plus d’un titre.
Á peine effleuré hier, à propos de Davos où quelques gros magots vont côtoyer des délégations des pays qui souhaitent qu’on investisse chez eux, on pourrait revenir sur quelques points.
En général, ce rapport est honni par les dirigeants des démocraties occidentales et particulièrement la nôtre, parce qu’il contredit souvent les béatitudes énamourées des gens qui entourent nos multiples gouvernements.
On en connaît les raisons, trop populiste, trop à gauche, etc. Or, c’est une des rares démonstrations d’une collaboration des personnels sur place et des laborants assis derrière leur bureau.
Justement, pour avoir touché la misère un peu partout, Oxfam accumule les données et les analyses constatant la montée des inégalités économiques et leur relation avec la pauvreté.
Oxfam travaille dans près d'une centaine de pays du monde entier, qui lui servent à recueillir ses propres éléments de preuve.
Qui veut en connaître davantage peut consulter les graphiques et les statistiques de ce rapport sur Internet.
Le sens le plus évident qu’il faut y voir tient principalement dans l’échec de la mondialisation économique, c’est-à-dire du système commercial qu’on nous a vendu comme étant le plus performant pour détruire les « poches » de pauvreté. Résultat, aujourd’hui, il n’y a pas que les poches qui sont en cause, mais tout le costume, y compris aux États-Unis dont un quart de la population a le revenu d’un citoyen de banlieue de l’Inde.
Oxfam a considéré six grandes hypothèses qui dominent le discours économique. Chacune d’elles a été analysée.
Les problèmes des inégalités extrêmes sont évidemment prioritaires pour Oxfam. Ils ne le sont pas pour nous, parce que si nous sommes perdants au décompte des richesses dans le monde, nous n’en sommes pas à mourir de faim au bord des routes, enfin, pas encore, et que nos gouvernements font tout pour faire oublier le malheur d’être né dans des contrées où la vie humaine compte pour peu de chose, un peu de la même manière que nous mangeons du bœuf dans nos assiettes sans nous soucier comment l’animal a été élevé, puis abattu, pour nos amusements de bouche.

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Non pas que nous soyons indifférents à la misère humaine, mais parce qu’il est considéré comme étant une mauvaise pratique commerciale de nous inviter à partager ce que nous avons avec ceux qui n’ont rien, pour la simple raison que le citoyen moyen qui se dépouille pour aider plus pauvre que lui, ne voit plus aucune raison que les riches conservent tout, sans jamais rien donner.
Pour estimer le patrimoine des milliardaires, Oxfam a évalué leurs participations dans des entreprises publiques et privées, leurs biens immobiliers, leurs yachts, leurs œuvres d'art et leurs dépôts en espèces.
Oxfam a comparé les résultats de deux sources de données du Crédit Suisse et de Forbes. Le Global Wealth Databook constatait que la moitié la plus pauvre de la population mondiale détenait seulement 0,7 % de la richesse nette mondiale, soit 1700 milliards de dollars. En reprenant la liste des milliardaires de Forbes, il nous a suffi d'additionner la fortune des 85 individus les plus fortunés pour obtenir un chiffre qui dépassait 1700 milliards de dollars.
Sur la base des données de 2016 du Crédit Suisse, les richesses de la moitié la plus pauvre de la population mondiale étaient inférieures à celles estimées auparavant.
C’est donc bien d’un échec de l’économie capitaliste dont il faut parler, puisque l’objectif de tout système n’est rien d’autre qu’un progrès général. Or, nos élites ne considèrent jamais que le progrès d’une petite partie de la population mondiale pour se féliciter de l’incroyable chance que nous avons de « prospérer » sous les couleurs du libéralisme de plus en plus débridé !
Autrement dit, nous comptabilisons nos égoïsmes comme étant un élément moteur de notre « réussite ». Voilà une belle démonstration de la perversité du système : plus les détenteurs du pouvoir économique sont « vaches » avec ceux qui ne l’ont pas, plus ils réussissent !
Les inégalités de richesses ont suscité une forte attention des économistes, sur l’obscénité des inégalités.
Peut-être même que les inégalités le sont encore plus qu’il n’y paraît ! Dans la répartition des richesses dans le monde, il est possible qu’en raison de leur endettement net, des personnes, que nous ne percevons pas comme étant pauvres, figurent parmi les plus pauvres.
Un phénomène nouveau sera intéressant à suivre aux États-Unis et en Europe.
Depuis quelques années on observe que les jeunes y sont confrontés à de vraies difficultés et notamment un taux de chômage disproportionnellement élevé aux lendemains de la crise financière mondiale. La fréquence et la taille accrues des prêts étudiants renforcent à leur tour la probabilité que les jeunes resteront en queue de peloton de la répartition des richesses.
On dit que l’avenir appartient à la jeunesse. C’est le moment de le prouver !
L’endettement sera à surveiller de près en Belgique aussi, évidemment.

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