« Boum ! | Accueil | Rare : les journaux dénoncent ! »

Quoi de neuf, à part l’An ?

En ce premier jour de l’an, ma pensée va aux chômeurs et à ceux qui ne le sont même plus, tout en n’ayant rien gagné au change.
Leur devenir m’inquiète davantage que tous les marchands de bonnes paroles, dont c’est le métier de remonter le moral des autres. Ça leur semble d’autant plus facile qu’ils ont leurs aises, chauffés, logés, nourris et considérés par une société de notables selon des critères qui ne sont que des conventions. J’ai honte de l’avouer, je fais partie de la confrérie aussi, à la seule différence, que je n’en tire aucun titre de gloire, au contraire.
La nouveauté, en 2018, pour faire croire que les chômeurs ne recherchent pas activement un emploi, sera d’ordre impératif, de plus en plus contraignant.
C’est ici que le système intervient. Les emplois à mille euros sont plus nombreux que les emplois à deux mille. Or, mille euros c’est quasiment impensable d’essayer de vivre décemment en-dessous. Il est donc impossible de diminuer les chômeurs – encore que beaucoup n’atteignent pas ce minimum. – pour que la différence entre un salaire et une indemnité de remplacement rende l’emploi de base plus attractif.
Les patrons sont absolument contre l’augmentation des salaires minimums, donc on baisse les indemnités de chômage, malgré tout.
Celui qui galère à la recherche d’un gagne-pain, doit persuader l’administration qu’il s’y emploie vraiment, s’il veut ne pas se faire exclure. Le rapport d’activité du chômeur entre l’administration et lui sous-entend une sorte d’expérience que le chômeur n’a pas. Les syndicats s’emploient à lui donner les techniques lui faisant passer des obstacles. Vous verrez bientôt des chômeurs contraint d’acheter des compétences du privé en sus, quand on n’a pas un juriste dans sa famille ou une belle plume pour rédiger des rapports d’activité et des demandes d’emploi.
On commence à voir en France des Agences spécialisées, exemple : «C’est donc un métier que nous connaissons bien. Nous proposons une prestation complète, très personnalisée, qui comprend toute la chaîne créative: interviews, script, editing, imaging, mise en paging, traducting en anglais – c’est le minimum, vidéos pour les rapports en ligne, référencement web… De nombreux chômeurs font appel à nous pour à peine quelques dizaines de milliers d’euros. Dans certains cas, nous achetons de l'espace dans la presse: à Courrier cadres, le contenu partenaire est très apprécié.»
Tout ça est profondément ridicule et est dû à l’acharnement des pouvoirs publics dans la fausse idée qu’ils se font du chômage et des chômeurs.

1kjkjsq2k.jpg

Le système manœuvre l’opinion publique dans le sens du dénigrement des chômeurs, illustré par « Le chômeur des Caraïbes » du journal La Meuse. Tant il est vrai qu’il est facile d’épingler un abus, pour donner à penser à la multitude que « tous les chômeurs » le sont potentiellement, depuis les Caraïbes.
Dépendant directement du pouvoir politique, lui-même vissé à la structure de l’économie mondialisée, puisque le chômage élevé est nécessaire dans ce système aux places réservées, il est nécessaire d’en faire des parias, des sous-êtres humains destinés à la casse et au malheur. Les faire disparaître par la mauvaise porte est indispensable pour qu’on les oublie le plus rapidement possible.
Les « nouveaux emplois » dans les sciences du futur, l’électronique, le numérique, la machine singeant l’humain, sinon le remplaçant, etc, servent de prétexte pour créer une obligation « d’adaptation ». L’employé en poste ne peut faire autrement. C’est le chômeur à qui on reproche son « manque d’adaptation », qui est une fois de plus visé.
Le chômage bis s’appelle le CPAS. C’est l'idéal pour le système libéral. Tout qui perd son emploi devrait directement devenir un assisté « parce que le système le veut bien ».
Le CPAS a aussi l’avantage d’accueillir tout de suite dans la phase B de la misère, tous ceux qui de l’école y entre directement sans passer par la vie pré active, soit la Phase A le chômage, parce que personne ne s’est occupé vraiment d’eux et que même dans l’enfance, papa et maman n’existaient pas ou si peu !
L’Administration n’y est pas trop lourde, seul le bureau des radiations du CPAS sur enquête fourmille d’enquêteurs. La perte des droits est l’élément capital qui dispense l’administration d’encadrer le « hors droit ». Il tombe des statistiques, donc fait croire à une embellie du chômage et devient transparent et sans intérêt dans le système libéral.
Une partition, bien connue des libéraux et notamment de la famille Michel, relève tous les métiers qui ne trouvent pas tout de suite un titulaire. Cette nomenclature détaille surtout les métiers « à la con », puis viennent les insalubres, les farfelus et dans la dernière catégorie, les métiers du futur, dont le maître d’œuvre ne sait pas lui-même, en quoi ils consistent. Un peu comme si, un inventeur à bout d’invention, déléguait à quelqu’un d’autre de trouver ce qui cloche dans son invention.
En ce début d’année, j’adresse mes meilleurs vœux à tous ceux qui en ont fichtrement bien besoin, que les autres digèrent leur foie gras et ne viennent pas les emmerder. L’élite aime parfois les pauvres, jamais les mécontents. Tenez-vous le pour dit.

Poster un commentaire