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Jumelage de Bure et Namur !

Bar-le-Duc, Sedan, Givet, sont des villes françaises dans le département de la Meuse, sur le même espace géologique que nos Ardennes. L’air que nous respirons n’a pas de frontière, quand le vent d’Est souffle à Liège, il vient de ces contrées de la Haute Meuse.
Il passe nécessairement par Bure.
Ce nom ne vous dit rien ?
C’est une petite commune d’une centaine d’habitants qui est devenue célèbre le jour où la politique française en a fait un centre de recherche pour l’enfouissement des déchets nucléaires.
Il est question d’y enfouir à 500 mètres de profondeur dans l’argile, des milliers de fûts spéciaux au contenu hautement toxique.
Préludes aux réjouissances, la gendarmerie nationale a lancé ce jeudi une opération d’évacuation du bois Lejuc, épicentre de la lutte contre le projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure (Meuse).
Dans le même temps, le réseau Sortir du Nucléaire dénonçait "fermement l’opération d’expulsion". "Cette opération de police est profondément révoltante, alors même que les failles techniques de CIGÉO sont de notoriété publique : risque d’incendie souterrain, impossibilité d’intervenir et récupérer les déchets en cas d’accident, rejets en surface considérables…"
L’enfouissement n’est pas pour tout de suite. Il faut attendre que les fûts entreposés à la Hague refroidissent. Le Transfert sera possible dans vingt ou trente ans.
C’est ce qui est merveilleux dans l’économie : l’absolue indifférence de ce que nos habitudes de croissance et notre gaspillage inconscient laisseront en héritage aux générations futures. Qu’elles se débrouillent ! Voilà une philosophie à la Trump que l’économie libérale partage avec lui dans toute l’Europe.

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Quelles seront à Liège, les conséquences de cet enfouissement à la porte de l’Ardenne ?
Le bois Lejuc servirait de cheminée d’aération des puits et des galeries souterraines !
D’où l’importance des vents d’Est, pour nous, citoyens d’un autre pays.
Jusqu’à présent, habitués à enfouir leur merde, les borsufiés du gouvernement wallon de Namur ne pipent mot. Peut-être même que la Région sous l’impulsion des commerçants MR, subodorant de bonnes affaires possibles, Borsus et ses ministres espèrent quelques mètres carrés dans les futures galeries pour les déchets de Tihange.
Silence inquiétant dans nos gazettes si babillardes d’habitude.
Ces déchets nucléaires très radioactifs à vie longue auraient des facultés de nuisance qui pourraient aller jusqu’à plus de 100.000 ans.
En 2006, une loi, complétée en 2016, retient la solution du stockage réversible en couche géologique profonde (projet Cigéo) pour accueillir 80.000 m3 de déchets: 10.000 m3 de déchets hautement radioactifs, dits de haute activité (HA) et 70.000 de déchets de moyenne activité à vie longue (MA-VL).
Pour l'instant, les déchets sont stockés sur le site d'Areva à La Hague (Manche).
À signaler que tout se passe toujours à proximité de la Belgique (La Hague) comme si en cas de coup dur, la France n’aurait à gérer qu’une moitié d’un éventuel désastre.
Voilà le genre de paquet cadeau qu’on nous met sous le nez à moins de 5O km de la frontière : les déchets sont vitrifiés, afin d'enfermer la matière radioactive dans du verre, puis insérés dans de gros cylindres métalliques à La Hague, où ils devront passer 40 à 50 ans afin de refroidir suffisamment pour être entreposés en sous-sol.
Ils seront ensuite transportés en train jusqu'à Bure, où ils passeront par une "descenderie", un tunnel en pente à 12%, sur 5 km, qui les mènera 490 m sous terre. Là, chaque "colis", de 500 à 600 kg la pièce, sera entreposé dans des tunnels.
La chaleur résiduelle persistera encore des centaines d’années d’où la nécessité de ventiler le site en permanence et d’envoyer l’air chaud par des cheminées. Cet air chaud montera en altitude et voyagera ainsi vers nous, nous réchauffant par vent d’Est, nous parfumant d’effluves qu’il vaut mieux ne pas trop respirer !
Ces charmants paquets-cadeaux ne sont pas tous vitrifiés, certains ont été mélangés avec du bitume, matière hautement inflammable ! En janvier dernier, l'Autorité de sureté nucléaire a demandé à revoir la copie concernant les déchets bitumineux. Ces boues radioactives conditionnées dans du bitume (environ 18% de l'ensemble des déchets qui seront stockés) sont très inflammables, dit un communiqué.
Des géologues nous préviennent :
L’objet du laboratoire de recherche souterrain de Meuse/Haute-Marne est donc l’étude de la couche d’argilite située à environ 500 m de profondeur dans l’est du bassin parisien, en vue de déterminer si ses caractéristiques sont cohérentes avec les objectifs de sûreté d’un centre de stockage implanté au sein de la zone de transposition.
Ce projet est contesté par un certain nombre d'associations locales et nationales. Des actions en justice et de désobéissance civile ont été entreprises par les opposants.
Fin 2013, le cabinet suisse d'expertise en géothermie Geowatt a effectué une étude au terme de laquelle il a conclu que « les ressources géothermiques peuvent être aujourd'hui exploitées de manière économique, avec l'emploi de technique et de matériel appropriés, et que l'enfouissement des déchets radioactifs rend inaccessible l’accès aux ressources géothermiques ».
Autrement dit, plus question d’exploiter le sous-sol, d’user des sources de ruissellement, et même de faire pousser des carottes aux alentours de Bois Lejuc.
Et en Région wallonne ? Il semble que les initiatives de Borsu et ses boys se soient vitrifiées par avance. Ils espèrent les retombées radioactives dans leur portefeuille. Espérons que le tandem Borsus-Crucke ne sévira pas 210.000 ans.

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