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Les porcs sont partout !

Depuis le scandale Weinstein, les « porcs » sont à la hausse. Dommage pour cet animal intelligent, proche de nous et que l’on déguste en saucissons. C’est la grande pitié de la langue française d’avoir opté pour des comparaisons animalières à seule fin de dénoncer des comportements de personnes.
Peut-être y a-t-il des cas, parmi ces « porcs » debout qui devraient être retranchés du bestiaire ignominieux ? La vengeance n’est pas l’apanage d’un seul sexe. Elle s’exerce plus aisément dans le torrent de boue qui emporte tout ; mais quand des témoignages de femmes violées, maltraitées ou simplement insultées, qui ne se connaissent pas, convergent (c’est le verbe qui convient), il n’y a plus de doute, l’innocent au procès et même après – si ses avocats parviennent à le tirer d’affaire – est un fameux salaud.
Cette avalanche de dénonciations ne touche que des personnages médiatiques, le menu fretin échappe, coincé dans le coude naturel entre le rectum et le colon judiciaire, qu’on appelle l’anonymat.
En l’état, la notoriété politique et économique prend un sacré coup ! Il va même falloir que les gazettes, si elles veulent toujours vendre leur salade, s’alignent enfin sur l’opinion de leurs lecteurs, de moins en moins béats d’admiration pour nos illustres.
Comment dire autrement : le voyou et le truand ne font plus l’exclusivité des classes pauvres. Entre un Darmanin, ministre, qui force adroitement une belle demanderesse à lui céder dans un hôtel, après s’être galvanisé les sangs dans un club libertin et Julot qui bulle au carrefour pour vendre ses sachets de shit, le moins dégueulasse est encore Julot.
Mais les pires fripouilles ne sont pas là. Au-dessus de la mêlée, des bons apôtres qui ont vécu de la morale et de la religion, ont usé de leur science des écritures apocryphes d’un dieu supposé, pour se taper de la belle croyante et se faire des ronds faciles.
C'est notamment le cas de l'islamologue Tariq Ramadan qui a été placé en garde à vue, mercredi 31 janvier au matin, dans le cadre de deux affaires de viol. En effet, deux femmes l'ont accusé de les avoir violées en 2009 et en 2012.
Voilà 20 ans que Tariq s’est fait une réputation de défenseur de la foi. Il a travaillé dur sur son physique d’abord, il s’est fait une gueule d’honnête homme, a acquis une austérité médiatisée, servie par un visage d’ascète éclairé, le prophète tout craché ! Les prêtres pédophiles cathos ne se sentiront plus seuls.

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Les témoignages des deux victimes se recoupent et l’accablent.
Les aveux sont difficiles dans son cas. Ils altéreraient sa composition d’illuminé de l’éternité, futur pensionnaire du jardin d’Allah. Il doit donc nier farouchement et tenir le coup en martyr de la foi, quoi qu’il arrive. Il lui sera impossible de se départir d’une attitude de grand sage, mufti parmi les muftis, réincarnation d’Averroès, cousin d’ayatollah. À la limite, il accepterait qu’on l’accusât d’un accord spirituel avec Daech ! Mais chasser de la vierge, sans en avoir le droit, plutôt périr sous le fouet !
C’est embêtant pour lui. Les juges vont dire que cet homme ne se repent de rien. S’il ne sort pas blanc comme neige et martyr authentifié, il va écoper du maximum.
Or, comme c’est un voyou probable, il va la trouver mauvaise, comme tous les méchants qui chopent le maximum, en prenant les juges pour des imbéciles, niant farouchement l’évidence.
Celles qui ont balancé « leur porc » racontent : « Henda Ayari, a expliqué avoir été violée par le théologien dans un hôtel parisien en mars 2012. "C’est la campagne #BalanceTonPorc qui m’a poussée à dévoiler son nom", avait-elle expliqué lors d'une interview accordée au Parisien livrant le récit de cette terrible soirée où les faits se seraient passés.
"Il m’a étranglée très fort, si fort que j’ai pensé que j’allais mourir. Il m’a giflée, car je résistais. Il m’a violée. Je me suis sentie en extrême danger. Il m’a insultée: +j’étais venue pour ça, je méritais ça, je l’avais cherché+. Je n’avais qu’à porter le voile, sinon j’étais une prostituée", avait-elle ainsi raconté dans les colonnes du quotidien.
La deuxième accuse Tariq Ramadan de l'avoir violée quelques années plus tôt (en 2009) à Lyon à l'hôtel Hilton. Lors de son audition en novembre dernier, elle avait expliqué, aux enquêteurs, qu’après une conférence, il l'aurait fait monter dans sa suite et l'aurait violée plusieurs fois, lui aurait donné des coups à plusieurs endroits du corps (la poitrine, le visage, le ventre) et l'aurait traînée par les cheveux jusqu'à la salle de bains. Pour prouver ses dires, la plaignante avait fourni aux enquêteurs plusieurs documents et certificats médicaux de l'époque attestant des violences subies. En parallèle, l’essayiste Caroline Fourest avait été auditionnée par la police et avait indiqué avoir remis des documents aux enquêteurs.
Par ailleurs, « La Tribune de Genève » a fait état, en décembre dernier, d’une plainte de quatre anciennes élèves de l'islamologue pour divers attouchements liés au sexe.
Dorénavant les gogos sont partagés, Allah est grand… certes, mais Ramadan n’est plus un prophète. À moins que l’islam ait une autre conception des rapports homme/femme que nous, ce qui, parmi toutes les bizarreries que les croyants gobent à longueur de journée, ne serait pas si invraisemblable que cela.

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