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Un Gault et Millau du socialisme ?

Comme on décide des restaurants, pourquoi pas un socialisme à trois étoiles au choix du public ? Grillo, en Italie, s’en est bien collé cinq !
Un phénomène politique trouble actuellement l’équilibre entre les gauches et les droites des pays latins : l’érosion des partis socialistes !
Le PS en Belgique est à un tournant, menacé comme l’effondrement français et italien. Les dégâts de la dernière montée au gouvernement de Di Rupo, incapable de proposer autre chose qu’un empirisme favorable aux thèses libérales, laissent encore des traces.
En Italie, on y pose la question d’une identité de substitution au communisme. C’est un questionnement inquiet sur l’opportunité de maintenir l’idéologie ancienne, dans une problématique d’avenir. L’étiquette «socialiste» a carrément sombré avec le parti du même nom. Il a été question en France, de changer l’étiquette du PS, la seule allusion au socialisme ne faisant plus recette. Certains en Belgique y pensent aussi.
Le « centre gauche » de François Hollande a carrément vidé les permanences. Les militants ont fui en deux parts quasiment égales, l’une chez Macron, l’autre chez Mélenchon.
C’est probablement ce qui guette le PS belge, entre le PTB et le MR. Le pronostic demeure incertain à cause du tissage assez dense du PS en Wallonie : syndicat, mutuelle et personnels des communes confondus.
Ce phénomène s’analyse mal en Italie, dans le déchaînement démagogique et les offensives droitières du «centre droit» de Berlusconi. En France, Macron se révèle être de conviction plutôt droitière. On attend une offensive contre les fonctionnaires de l’État. En Belgique, le MR dénature l'esprit du fédéralisme, pour rester au pouvoir en servant les intérêts de la Flandre, au détriment de ceux des francophones.
Tout se passe comme si les populations s’étaient résignées au capitalisme absolu, dans un chacun pour soi épique et pathétique.

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Pour réparer les dégâts, les formations politiques de gauche n’ont cessé de faire la course au centre. Ils en ont été écartés par plus au centre qu’eux ! L’adhésion au consensus libéral a été exaltée par les organes d’information dans les mains d’entrepreneurs de droite. Aujourd’hui, la gauche traditionnelle n’est plus de gauche et on peine à savoir où elle est vraiment.
La droite possède un formidable atout, celui de la propagande insidieuse et efficace des sollicitations en innovations-gadgets, le consensus de droite s’affiche sur les présentoirs de la consommation !
La critique de ce nouveau mode de vie mène vers des catastrophes électorales, tant le public en est friand. Alors que, dans la réalité d’un futur quasiment certain, le monde d’aujourd’hui est plus rêvé que réel. Le consommateur est rassuré comme les Français en 39 l’étaient par la ligne Maginot. Le communisme promettait le « grand soir ». Le capitalisme fait mieux, il fait comme si on y était ! Et on le croit !
La ligne politique qui consiste en une résistance passive à gauche, est tout aussi électoralement suicidaire que la collaboration dite socio-libérale. La gauche collaboratrice suivait le cahier des charges défini par les institutions européennes, en traînant les pieds,.
Elio Di Rupo, dans son nouveau rôle d’opposant, a tranché du haut de son impérialisme tactique. Il refuse de se positionner sur un axe gauche-droite, un peu à la manière de Beppe Grillo en Italie du mouvement 5 Étoiles. Le PS belge entre ainsi dans une période d’incertitude qui, comme le parti italien, pourrait lui valoir une remontée à la surface, presque assurée, hélas, d’une replongée dans les abîmes, aussitôt après.
Di Rupo fait penser aux agents de change en Bourse. Il compte sur son flair et son opportunisme, pour sortir le parti du trou, avec un boni.
Si la gauche « traditionnelle » n’existe plus en Italie et en France, c’est au fond parce qu’elle a décidé de ne plus exister ! Il semblerait que Di Rupo, si ses collègues le laissaient faire, soit en passe de leur emboîter le pas.
Les partis socialistes traditionnels n’ont jamais fédéré les forces qui auraient eu intérêt au dialogue entre l’action sociale et le mouvement politique. Les luttes internes pour le pouvoir dans les PS latins se sont aggravées en Belgique de la désastreuse administration des entreprises mixtes qui ont mis en évidence la vérité sur les appétits personnels.
Le comble, c’est que ce vice est tout autant, sinon plus développé à droite. Mais il apparaît que la mise en coupe réglée des biens de l’État se pardonne plus facilement à la droite qu’à la gauche. C’est que la droite ne se cache pas d’être vénale et capitaliste, alors que la gauche se pare des vertus, que les hommes qu’elle met en avant n’ont jamais eues.
La seule voie possible dorénavant pour les gauches consisterait à se regrouper dans des partis qui ne se sont pas trop frottés au pouvoir libéral et ne sauraient être taxés de partis corrompus. Comme la politique libérale conduit à l’impasse, il ne reste qu’à attendre que le système économique tombe de lui-même par ses excès et l’injustice sociale qu’il génère, puisque s’opposer au scandale économique actuel fait croire aux gens qu’on veut détraquer leur jouet.
L‘essentiel est de rester présent dans la mémoire collective et, au moment décisif, apparaître comme la seule alternative au désordre engendré par une économie prodigue, obsolète des temps futurs.
L’ennui, c’est que la politique de l’affût ne fait pas tomber le fruit pourri de l’arbre.

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