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Foot, poésie, loyer et vacuité.

C’est fait on est reparti pour une émotion collective, les drapeaux aux fenêtres, les caissières des supermarchés déguisées en diablesses, peu de monde dans les rues, une atmosphère recueillie dans les cafés, tout le monde se réserve pour ce soir.
L’artiste qui se produira sur scène ce soir prouvera une fois de plus que l’art ce n’est pas évident et qu’un spectacle sans public, pour quelqu’un le micro à la main, c’est comme s’il passait un permis de conduire pour la troisième fois.
Des voisins qui passaient pour sérieux (même à la fête nationale ils ne sortaient pas le drapeau) les voilà qui pendouillent les trois couleurs à leur fenêtre. J’ai même vu un drapeau brésilien. Sur le bouton de sonnette de la porte juste en-dessous, un nom : l’habitant s’appelle Franz Schumaker ! Il est vrai que le Brésil est un pays de contrastes.
Inutile de poser la question aux gens pour savoir où ils seront ce soir.
L’adoration de nos loustics à la cuisse élastique est à son comble. On les voit déjà sur le podium tombant dans les bras de Poutine et du roi Philippe réunis pour la circonstance, en paix des braves sportifs.
S’ils se font dégommer trop tôt, on reprendra une vie normale, sinon, on est parti pour de l’intérêt suprême et pas question de penser à autre chose.
Ça devrait donner des idées à des ambitieux en politique. Ils feraient un coup d’État, on ne s’apercevrait qu’à la mi-juillet, qu’on a changé de régime !
Voilà qui donne dans l’immédiat une indication sur l’intérêt de la chose publique. Les efforts perdus d’avance pour satisfaire au minimum syndical, à la démocratie, etc. Et la création artistique ? Les pires moments sont là. L’artiste qui doit honorer son contrat, ce soir dans un théâtre de cinquante places (il y en a à Liège) va passer de durs moments. Par contre, les trois spectateurs qui auront fait le déplacement pourront choisir de s’installer sur deux chaises là où ils veulent.
Autant jouer à bureau fermé, on pourrait même couper les ampoules et mettre la salle dans le noir complet par économie. Rester entre-soi sur scène à se demander une heure après le début de séance, si on ne va pas arrêter pour voir le dernier quart d’heure du onze national, fierté du monde, même la comédienne qui fait Antigone n’en a plus rien à foutre d’Anouilh !.
J’avais un sujet intéressant – de mon point de vue – pour le blog de ce soir.

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Déjà samedi, à la caserne Funk, à une réunion politique à laquelle tout le monde était convié, j’avais envie de parler d’un truc qui m’échappe. J’aime bien finalement Sophie Lecron du PTB, femme active animatrice socio-culturelle, enseignante, courageuse et engagée, fallait-il l’être pour être en tribune dans une salle noire comme un tombeau, devant quelques personnes éparses et diversement intéressées, à nous parler du logement à Liège.
Ma question portait justement sur ce qu’on appelle communément les charges locatives, sorte de loyer-bis pour l’entretien de l’immeuble, le remplacement des ampoules, le payement du staff de gérance et la constitution d’une cagnotte en principe servant à l’amélioration du bâtiment.
Le Conseil de gérance uniquement constitué des propriétaires gère les sommes versées par les locataires.
Pour les propriétaires logés dans leur propre appartement, c’est logique, ils font partie de droit du dit Conseil, mais pas les locataires. Circulez, y a rien à voir…
Les locataires versent de l’argent dans un fonds sans avoir le droit d'en connaître l’usage ! Fonds qui, je le rappelle, est en plus du loyer. Ainsi, ignorent-ils si les sommes réclamées sont correctes (ce dont les gérances profitent en se sucrant largement).
Dans certains buildings, les propriétaires sont minoritaires, voire inexistants. On pourrait imaginer qu’un seul propriétaire du building – le reste étant loué – pourrait faire le Conseil à lui tout seul et gérer à sa guise, les charges locatives ! Pourquoi pas une robinetterie en or massif dans sa salle de bain ?
Sophie, si tu n’es pas au foot et si tu me lis…
Pour le reste, j’avais pensé prendre quelques jours de congé en attendant que le foot passe ou mettre en ligne quelques poèmes que je commets depuis belle lurette et qui, d’habitude, n’intéresse personne à part moi.
La peur de joindre le ridicule à l’énervement d’un supporter à se taper mes longues bafouilles m’en ont dissuadé.
Vous l’avez échappé belle !

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