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Bart le para sol flamand…

Barbara Debusschere, journaliste à De Morgen, dans un article repris sur « Daardaar » nous rappelle l’existence de la frontière linguistique entre les deux communautés, des fois qu’on l’aurait oubliée. Pas de solde en démarcation du sol. On va encore entendre des vertes et des pas mûres sur le pâturage linguistique et agreste, d’ici le mois d’octobre.
On peut compter sur la N-VA et le Vlaams Belang pour ça !
Eric Van Steenkiste possède deux lopins de terre, emploie deux comptables, utilise deux étables et exploite deux types de vaches : les Flamandes et les Wallonnes.
« L’agriculture a été régionalisée. Elles ne peuvent donc pas se mélanger à l’étable », résume Eric Van Steenkiste, agriculteur établi à la frontière régionale. » (Daardaar magazine)
C’est tout à fait bouffon, mais c’est impossible de faire autrement dans son cas.
Agriculteur à Lessines dans le Hainaut, il a aussi des terres sur la commune flamande de Grammont (Geraardsbergen), ses terres sont traversées par la frontière ( !) entre la Flandre et la Wallonie.
« On a donc du blanc-brun côté flamand et du blanc-bleu côté wallon. Ce qui permet de les séparer facilement. »
Il y a une étable construite du côté wallon, la ferme proprement dite est du côté flamand. L’agriculture étant une compétence régionale, les deux bâtiments doivent désormais faire l’objet d’une séparation stricte, attendu que deux compétences différentes et pour ainsi dire rivales avec des règles contradictoires, sont les gestionnaires administratifs des lieux. La Wallonie et la Flandre appliquent des règles différentes en matière d’hygiène, de primes, de quotas d’engrais et de pollution de l’environnement.
Ça rappelle des souvenirs, non ?
Sauf que depuis la débâcle des Fourons, il n’y a plus de mouvement en Wallonie reprenant les objectifs du MPW (Mouvement Populaire Wallon).
Les autorités wallonnes ont manqué de psychologie en incitant les Francophones à croire les grands arrangeurs que sont les libéraux pour imaginer une Région flamande apaisée.
Les pointus et la N-VA poussent les autres partis à la surenchère. Le Vlaams Belang se marre. Dans trois mois, c’est la kermesse !
Éric le fermier ne rigole pas, les périodes durant lesquelles il est permis d’épandre l’engrais sur les champs, le calcul de la quantité d’engrais par vache, le seuil de compensation due à la pollution et les règles concernant l’épuration des eaux et l’arrosage divergent de part et d’autre de la frontière.
Comble des combles, les vaches ne peuvent pas se trouver sur le même pâturage ou dans la même étable. Il y a trop de place dans l’étable wallonne et il en manque dans l’étable flamande, mais les vaches flamandes ne peuvent pas rentrer dans l’étable wallonne. Si un inspecteur de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) s’en aperçoit, on infligera une amende au fermier !

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Et vous savez pourquoi ?
Les bêtes ne peuvent pas se mélanger pour éviter les contaminations, et pour ce qui est des primes et des quotas d’engrais, le « poids » d’une vache est différent en Wallonie et en Flandre !
La comptabilité est particulière à chaque Région selon la bête, le pauvre Van Steenkiste est obligé d’avoir deux comptables !
Barbara Debusschere est allée se renseigner auprès de la Fédération wallonne de l’agriculture (FWA). Le cas d’Eric Van Steenkiste n’est pas unique. Au moins 200 agriculteurs de la région se trouvent dans cette situation, un autre ponte du Département wallon de l’Agriculture, Bernard Hennuy, estime qu’ils pourraient être environ 1000 fermiers !
Comme l’illustre le cas d’un veau noir et blanc qui vient de naître. Le lendemain de sa naissance, il se trouve dans un box et boit du lait dans un seau. « C’est un culard. La mère est une vache à lait flamande, le père un culard. Comme il a besoin d’aliments et de soins différents, je préfère le mettre avec les Wallonnes », explique Eric Van Steenkiste. « Mais je dois d’abord l’inscrire via la mère flamande. Pour obtenir la naturalisation wallonne, je dois remplir beaucoup de paperasse et réaliser des tests sanguins. C’est un peu ce que voulaient faire les Français avec Eden Hazard. »
À côté du veau flamand qui doit être naturalisé wallon s’en trouve un autre, brun et blanc, né deux jours plus tôt et « purement flamand ». Sur place, un négociant admire les veaux. Un peu plus tard, il repart avec une jeune vache flamande dans sa remorque. « On a vendu une vache flamande à un Wallon », conclut Eric Van Steenkiste. « Si ce n’était plus possible, il faudrait mettre la clé sous la porte. Alors qu’il n’y a pas si longtemps, on se trouvait tout simplement en Belgique. »
Que « Daardaar magazine » me pardonne ainsi que sa chroniqueuse Barbara Debusschere, pour les longs extraits cités de leur travail, mais c’est tellement hallucinant qu’il doit bien se trouver d’autres cas dans d’autres industries que l’alimentaire. Que dire quand on sera en Confédération ! On en tremble à l’avance.
Et dire que les supporters des « Diables rouges » avec la chorale de la presse sportive belge vont dire partout qu’on n’a jamais été si soudés grâce au sport !
Il est vrai qu’ils ont déjà oublié les raisons de la commune flamande de Grimbergen pour qu’un nouveau terrain national de foot ne soit pas construit sur le plateau du Heysel.
On devrait quand même se rendre à l’évidence en Wallonie que le processus de séparation des deux communautés est déjà tellement avancé, que ce n’est pas la peine que Borsus s’attache à Namur aux accords de Michel à Bruxelles qui espère tant rempiler avec la N-VA.
C’est foutu mon pote !...

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