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Donald et l’Europe.

La semaine qui se termine fera date chez nos américanolâtres ! Encore heureux que la machine à happer l’attention se soit focalisée sur le foot offrant en continu nos impérissables gladiateurs du ballon, sans quoi nos journaux auraient montré, faute de mieux, la morosité de nos élites libérales.
La conduite de Trump à l’égard des « alliés » européens est une grande première. On n’a jamais vu un président houspiller à ce point des gens qui le reçoivent la gueule fendue du grand sourire des grands valets. Que ce soit l’OTAN, l’Europe et la Grande-Bretagne, chacun a reçu son petit paquet de reproches.
On aurait tort de croire qu’après Trump, la politique d’amour-toujours entre l’Europe et les USA reprendra de plus belle. Le chantre MR de la relation amoureuse, Charles-l’Américain, jouera-t-il à nouveau des paupières dans ses sketches avec le successeur de Donald ?
Trump n’est pas fou. Il courtise son électorat, nationaliste, anti-immigration et anti-européen, en étant tout cela à la fois.
C’est fâcheux, mais nos américanolâtres en prennent plein la gueule.
De mémoire d'historien, après la visite triomphale de Woodrow Wilson en 1919, c’est la première fois qu’un président américain se présente à nous de manière hostile.
Trump apprécie l’extrême droite en Europe, justement parce que celle-ci entend se débarrasser des alliances, de l’UE et des émigrés. Cette politique lui plaît, parce qu’elle dissocie des concurrents commerciaux. Il a moins à redouter des pays en les prenant un par un, plutôt que de les avoir en syndicat à la table de négociation.
Ce n’est pas une politique de fou qu’il mène, c’est celle d’un commerçant avisé !
Que trouve-t-il à son arrivée à Bruxelles ? Une Union européenne frappée par une profonde crise de régime, à la tête de laquelle il voit un vieillard usé et saoul un jour sur deux !
En Angleterre, pareil. Rien ne va plus dans le gouvernement May, depuis qu’elle a dévoilé ses plans pour un Brexit mou, alors que la moitié de son parti réclame un Brexit dur. Trump a choisi le camp des durs. Trump louange Boris Johnson, adversaire de Mme May chez les Tories et acharné Brexiter intriguant. Il serait ravi que l’Angleterre perde ses clients et ses fournisseurs du vieux continent. Ainsi le pays ne pourrait plus compter que sur les USA. Les industriels américains adoreraient.
Quitte à faire beaucoup souffrir Charles Michel dans sa foi en Wall Street (1), Trump affiche publiquement sa détermination d'affaiblir l'UE. Peu importe s’il le fait avec l’ignorance du financier inculte. Ses tweets sont à lire et à méditer. Il s’adresse à l'opinion américaine et à son électorat. L'UE a été créée pour se mesurer aux États-Unis et prendre sa place dans l’économie mondiale...

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Il y a moins d’un mois, Trump jetait son grain de sel dans la bataille entre Angela Merkel et le CSU, Seehofer, sur l'immigration. Inutile de dire qu’Angela n’était pas sa favorite.
C’est quand même une première de voir un président américain s’immiscer dans les affaires intérieures des pays « amis » qu’il visite ! Quand il s'agit de donner un coup de main à l’extrême droite européenne, Trump ne ménage pas sa peine.
Les anciens présidents même républicains n’étaient jamais allés aussi loin dans la montre de leur choix.
S’il faut en croire ce nouveau courant de pensée, Charles Michel, pour se faire aimer, aurait intérêt à pousser son parti encore un peu plus à droite, en pendant francophone à la N-VA ! Reynders l’a bien compris lui qui ne jure plus que par la N-VA bruxelloise !
Les alliances futures de Trump ne tiendront plus compte de ce qu’en Europe on appelle les Régimes forts ou dictatures molles, même carrément les dictatures, quand on voit de quelle manière il a apprécié l’entrevue avec Kim Jong-Un, la démocratie libérale n’a aucun intérêt de son point de vue.
On savait depuis longtemps à quoi s’en tenir sur le social et la redistribution pour plus d’équité aux USA, seuls les libéraux purs et les libéraux sociaux (PS) ne voulaient rien voir de cette politique ultralibérale. Avec Trump, ce n’est plus possible de la dissimuler aux yeux des électeurs belges.
Notre chance, nous ne sommes pas les seuls à être détestés, il y a la Chine et son gros paquet d’avoir en dollars américains. Trump a tranché : l'Amérique n'est plus ce qu’elle était, c'est la faute à Obama qui a permis à la Chine de monter en puissance. Il s’offre des sorties de secours. « Ce n’est pas moi, c’est l’autre ». En Belgique, on connaît. Les partis ont toujours gouverné de cette manière.
Les États-Unis réviseraient leurs alliances et le multilatéralisme. Le style plan Marshall date de 1945.
Ce qui fait peur, ce n’est pas Trump, c’est l’Europe qui à chaque décision de Washington attend pour réagir, dans l’espoir que l’autre reviendra à de meilleurs sentiments. On ne fait pas de politique avec de bons sentiments. L’américanolâtrie n’est pas une politique !
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1. Wall Street veut dire en réalité « Rue des Wallons », puisque les premiers occupants des lieux, qui vont devenir le centre nerveux de la finance mondiale, étaient des Wallons !

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