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MR Arts Politics and C°

Cette société se transforme en théâtre. Pour une fois, ce ne sont pas les mœurs qui font le répertoire, mais l’option de l’économie libérale. C’est un triomphe !
– T’oses même plus dire que t’as été communiste sur l’oreiller à une ancienne militante !
La pièce est à l’affiche et compte bien y rester. Le thème : la réussite individuelle. Le pitch : c’est une série de deal où il n’est question que d’oseille.
Les acteurs s’inquiètent de leur apparence. Et pour cause, le monde libéral tient pour rien les qualités – invisibles en principe – et pour l’essentiel, ce qui se voit : la belle gueule et le diplôme Actor’s Studio. Le bagout est au ragout, ce que le raifort est au piment.
Le personnel politique suit évidemment. La belle gueule… c’est difficile de faire un playboy d’une tête de massacre, reste la taille et la virilité, parfois, mais plus rarement la féminité, que certains hommes dégagent, plaît aussi. On renverse tous les tabous, le fric est d’accord tant qu’on ne touche pas à Fort Knox !
Christine Defraigne avec son type de beauté espagnole aurait eu moins de voix de préférence du temps de Franco qu’elle en a aujourd’hui, alors que son libéralisme n’a rien à voir avec le fascisme, du moins pas encore…
Des lobbyistes du système entendent faire rentrer le « queer » (bizarre) dans la norme. La norme, c’est le passe-partout standard qui permet des déplacements dans les zones d’influence sans être montrer du doigt comme Quasimodo au-haut des tours de Notre-Dame.
Prenons l’exemple de Charles Michel. Son queer c’est l’ensemble de face, gros nez, lunettes et calvitie, moule parfait pour un masque de Gilles à Binche un Mardi Gras. Ses atouts, une belle taille, et un aspect général, ni ventripotent, ni voûté, l’entre deux âges d’un cador qui en a vu d’autres.
Il a certainement consulté le forum Lookism.net. Et on lui a probablement conseillé de la chirurgie esthétique ainsi que des implants, à défaut une perruque, mais rares sont les moumoutes qui ne se voient pas, surtout aux tempes. Voyez Vrebos, il porte la sienne comme une kippa !

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Aujourd’hui, un bel homme a plus de chance de se faire élire, qu’un autre d’aspect patibulaire. Être moins avenant, le défaut d’une loupe, d’un kyste malencontreux, les yeux vairons ou même une singularité qui saute aux yeux, donc qui sort de la norme, comme le prognathisme, fait perdre des voix. L’intelligence du type, sa détermination dans la politique qu’il préconise pour le bien public, tout le monde s’en fout, à commencer par l’électeur.
Allez sur Lookism.net et introduisez-y la binette du premier ministre. Une voix off vous dira ce que je suis en train d’écrire, en termes plus glacés, moins enjolivés que les miens, certes, (cette machine a gardé de son origine la brutalité technique des anglo-saxons, surtout ceux des environs de la Trump-Tower), vous saurez que Charles Michel aurait encore des voix en réserve, rien qu’avec quelques petites corrections esthétiques.
La chirurgie orthognatique fait des miracles. Notre homme ne ressemblera jamais à Georges Clooney, mais il se différenciera de la marque de fabrique familiale, ce qui est toujours ça.
Un implant de menton, ou [génioplastie], rien de plus simple. On vous moule un visage en plasticine depuis les mensurations du vôtre et vous voyez tout de suite ce qu’en statistiques préélectorales une telle décision serait de nature à augmenter financièrement les mandats. Il devrait également considérer les implants mandibulaires d'angle, dit un esthéticien, sauf répond un autre, cela risquerait qu’on le confonde avec Didier Reynders dont le visage entre dans un carré presque parfait, surtout qu’il a pris quelques kilos qui, chez lui, ont la fâcheuse tendance de se masser aux joues et autour du cou.
Un seul inconvénient. Quand on est connu et qu’on améliore l’ensemble, il faut faire gaffe à ce qu’on ne vous reconnaisse plus. On ne peut pas monter sur scène avec la gueule de Depardieu et en sortir avec celle de Richard Gere.
Il y a sur ce site des témoignages poignants qui ne ressortent pas tous du désir de paraître, de là, la question piège à laquelle aucun homme politique ne répondra « Est-ce que je m’accepte tel que je suis ? ». Vous voyez le genre si Charles Michel se posait la question et que par modestie (toujours le faux modeste aux aguets) il assurait ne pas s’accepter. Vous voyez le désastre chez l’électeur ?
Et celle qui tous les jours prend sur elle pour lui dire qu’il est magnifique et qu’elle n’a jamais rencontré un être aussi doué et intelligent, vous voyez le résultat sur sa libido ?
Reste la grande misère d’être connu et reconnu à chaque démarche auprès d’internautes, de lecteurs du Web, d’incels hargneux et à l’affût du moindre scandale. On ne le voit pas un mois avant la découpe dire à l’approche du billard, sur la chaise longue de son psy "Évaluez mon visage." "Je sais déjà que je suis moche." "J'ai claqué sept mille dollars dans une opération du nez." "Cette photo de mon profil prise sur le vif montre bien ma sous-humanité." "Je ne sors même plus de chez moi, je ne veux pas être vu." "Aucune rencontre sur Tinder dans les premières 24 heures – est-ce la fin ?" À un moment donné, une personne compare les tailles des crânes de Justin Bieber et de Zayn Malik, afin d'évaluer en détail qui de ces deux pop stars possède la tête plus masculine. »
Riez pas. Ce n’est plus de l’avenir. On y est sérieusement. C’est le triomphe de l’économie mondiale, le grand essorage des natures intraverties exclues, l’extraverti triomphe !
Tous beaux au service de la plus belle personne que l’on connaisse : soi ! Tous un job, les fainéants ne sont plus de ce monde, rayés du futur !
Des cliniques qui marchent bien, elles aussi, se sont spécialisées dans l’allongement des pénis ! La politique avant tout !... d’autant qu’il paraît, question de petite bite, au parti les dames se plaignent. Par effet d’inversion, plus on voit grand dans l’économie mondiale, enfin vous voyez ce que je veux dire.
Par exemple, l’autre jour, un certain Willy D. s’admirait dans une glace, quand soudain, son regard se porta sur son entre-jambe. Ciel ! Où était-elle partie ? Le teinturier a juré qu’il débraguette tous les pantalons avant de les passer à la machine et qu’il n’avait rien vu.
– Ton député MR en a une de combien ?
– Une de douze !
– C’est peu.
– Oui, mais il porte à droite…

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