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Alors quoi… l’Europe ?

La gauche n’a pas de plan bien établi et concerté pour l’Europe.
L’extrême droite veut un retour à la souveraineté des Nations. Le MR attend des décisions de Donald Trump pour élaborer une stratégie et faire du continent une sorte de succursale des USA. Le PS navigue avec vingt ans de retard, en cause l’analyse passéiste de Di Rupo qui se croit toujours en social-démocratie d’avant le tournant du millénaire, quand le PS distribuait des drapeaux bleus étoilés dans les écoles. Le PTB, à vrai dire je n’en sais rien. Plusieurs versions de gauche courent sur ce que devrait devenir l’Europe et qu’elle ne saurait être, à cause de la direction qu’elle prend.
Tout cela dans le charivari des variantes d’accueil que nous offrons à des populations chassées par la guerre et son corollaire, la faim. La gauche vole au secours de la détresse humaine avec les petits moyens qu’elle a, la droite fait semblant d’être humaniste et durcit les conditions de séjours en Belgique.
La dernière honte à assumer a été ressentie à l’occasion de la prestation de JC Juncker auprès de Donald Trump et les fariboles que le Luxembourgeois a racontées à son hôte américain, sans aucun mandat des Européens pour des négociations sérieuses.
La ferveur des années 80 pour une Europe d’un seul tenant et parlant d’une seule voix n’existe plus.
Les événements montrent la faiblesse des dirigeants de plus de 500 millions d’habitants, incapables d’organiser un grand État fédéré et social, la seule façon de répondre intelligemment aux défis du futur.
L’Europe, attachée au dollar et à l’OTAN, sous-capitainerie de l’Armée US, n’a plus la volonté de trouver des solutions politiques à son mal-être. L’euro et une économie d’un marché de 500 millions de personnes tiennent encore l’ensemble, pour combien de temps ?
Et pourtant ce continent reste attractif, puisque beaucoup de gens quittent le leur pour y chercher refuge.

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Cinq réflexions.
1. L’Europe souffre du manque de démocratie. Moins il y a d’élus de gauche capables de faire bouger les lignes, plus il y a le danger que le peuple se détourne du projet. On a le désagréable sentiment que c’est Merkel, Macron et Juncker les patrons qui font à peu près ce qu’ils veulent. On dirait que la seule utilité de l’Europe, c’est de permettre aux partis politiques de droite d’y faire pantoufler ses méritants par des planques offertes aux chouchous des chefs.
2. Découlant du premier point, le deuxième met l’accent sur un déficit politique. On fait quoi et comment, pour arriver à quoi ? Ce serait au Parlement européen de proposer des réponses et susciter des débats sur des questions d’avenir. Il est vrai que les relais dans l’opinion que sont les médias, ont perdu l’habitude de nous informer. Sans doute, n’est-ce plus porteur ?
3. Pour 500 millions de citoyens, 750 députés ce n’est pas trop, sauf qu’on ne peut pas gérer un tel paquet de personnes en respectant chacune d’entre elles en écoutant ce qu’elle a à dire, si elle le souhaite, d’où la caporalisation de l’assemblée regroupée par famille politique. Il y a donc quelques forts en gueule, qu’on reconnaît à la longue. Ont-ils consulté le groupe et par quel procédé ? Dans la mesure où il y a des courants à l’intérieur des groupes, ont-ils les moyens de s’exprimer, afin que la presse puisse donner à lire autre chose que le discours officiel ?
4. Des grands blocs d’États, la Chine, l’Inde, la Russie, les USA, seule l’Europe ne parle pas d’une seule voix à l’extérieur de ses frontières. Il en résulte une vassalité inquiétante de l’Europe aux États-Unis, alors qu’ils peuvent changer de politique en changeant de président, au point de faire le contraire de ce qui avait été concerté, d’une législature à l’autre.
5. Enfin, dernier point, le plus important peut-être, l’Europe sera sociale ou ne sera pas. Jusqu’à présent la politique générale s’est portée vers les entreprises et les banques qui en principe devaient les financer, ce qu’elles ne font plus ou très mal depuis 2008. Si bien que c’est le peuple qui finance l’industrie, sans en rien retirer, qu’un dumping sur les salaires et les conditions de vie plus difficile pour les chômeurs, les retraités, les malades et les handicapés.
La politique européenne calquée sur les USA dans ce domaine pourrait être l’élément déterminant pour convaincre la gauche de lâcher l’Europe.

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