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La démocratie en question.

La présidence de Donald Trump traverse des moments difficiles qui pourraient avoir un effet dévastateur sur la démocratie américaine et par conséquent sur la politique belge.
Ce n’est donc pas anodin ce qui se passe à Washington. C’est un délitement des libertés qui s’y joue et la fin des illusions sur la protection de la vie privée.
Qu’il y ait ou pas « impeachment » du président américain le plus marqué à la culotte de ces dernières années, n’est pas le sujet de cette chronique. Mais quelque chose qui touche à la démocratie, autant Bruxelles que la capitale américaine.
La nomination de Trump est en partie le résultat d’une manipulation des citoyens par la presse dite « neutre », divisée aux USA, comme en Belgique, entre deux droites, la modérée, celle qui relate les scandales d’un affairiste devenu président des États-Unis, et l’autre, la people d’extrême droite, qui considère que Trump est le meilleur président jamais élu.
Télévision, radio et autres médias conservateurs épargnent largement le président. « Daily Caller » relaie les déclarations. La chaîne Fox News les met en images. On y apprend qu'il serait le «président le plus féministe de l'histoire» ! The Blaze magazine admire Trump patriote qui dénonce les joueurs de football américain qui posent un genou à terre contre les violences policières, pendant l'hymne national. Tandis que le fil twitter de Trump se remplit de soutiens que le président s'empresse de re-tweeter.
À la présidence, on se concentre sur les bonnes nouvelles de l’économie. La Fox réserve ses «breaking news» à un migrant sans papier accusé d'avoir tué une étudiante. Toutes raisons qui expliquent la popularité de Trump auprès de sa clientèle électorale, soit à peu près 33 % du corps électoral, d’autant que l’économie est repartie et qu’il s’en attribue le mérite.
La presse belge relaie à la fois les informations pour ou contre Trump sans prendre position, sauf qu’elle tourne en glamour tout déplacement du couple présidentiel. L’idée que Trump agit en fonction de l’intérêt supérieur des USA semble dominer au MR.
Dans la foulée de ce président « hors du commun » les premières audiences au tribunal de NY de l’avocat de Trump, Michael Cohen, ont fait état de messages échangés entre Cohen et Trump sur des applications de messagerie cryptée, téléphone portable, etc. aux mains du FBI !
Ce qui fait dire aux journaux de la droite modérée que la chute de Donald Trump ne viendra peut-être pas de la Russie, mais plutôt de Stormy Daniels, la vedette porno qui avait été la maîtresse du président pendant que Melania accouchait de Baron.
L’avocat new-yorkais se servait beaucoup de WhatsApp et de Signal, protégé comme nous le croyons nous aussi par nos diffuseurs de wi-fi. Le FBI a fourni au procureur 731 pages de retranscriptions de messages et d'appels du téléphone de Cohen !
Les procédés d’espionnage du FBI sont probablement connus de la police belge. Officiellement nous n’en savons rien. Il s’agit quand même de la protection de la vie privée, c’est-à-dire une liberté qui ficherait le camp, sous prétexte de la traque des terroristes. Monsieur Tout-le-Monde, Belge moyen, réfute l’argument sous prétexte qu’il n’a rien à cacher ! Cette démocratie va vers une dictature molle, qui n’aurait rien à cacher non plus dans la façon de nous flanquer des pieds au derrière.
La façon dont le FBI a obtenu ces informations n’est pas claire. On ne sait pas si le FBI a pu décrypter les messages en s’introduisant dans les différentes couches de cryptages ou si Cohen avait enregistré des conversations.
C’est curieux ce silence radio de la presse belge sur la question !
L’étau se resserre autour du 45me président : Paul Manafort, ancien conseiller de campagne de Donald Trump, reconnu coupable de huit crimes financiers ; l'avocat Michael Cohen a choisi de cafarder Trump, l’accusant de l'avoir forcé à acheter le silence de l'actrice porno Stormy Daniels et l'ex-playmate Karen McDougal. Au service de Trump depuis dix ans, Cohen pourrait aider le procureur spécial Mueller sur le Russiagate.

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Ces affaires ne grandissent pas la démocratie. Elles impliquent le milieu décisionnel américain dans une nébuleuse qui ne sera probablement jamais expliquée. On peut craindre que Trump aille au bout de son mandat et gagne la présidentielle suivante. Nos américanolâtres s’inquiètent pour eux, pas pour ce qui reste de la démocratie… bien entendu.

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