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À qui perd gagne !

Le tout est plus que la somme des parties dit Aristote.
Oh ! combien il a raison en politique et comme, une fois de plus, les gauches vont se trouver impuissantes à changer le pays dans la mesure où il y aura toujours quelqu’un qui va chipoter sur la manière, comme le Maître de philosophie du Bourgeois gentilhomme "Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour", ou "D’amour mourir me font, belle Marquise, vos beaux yeux" etc. Ce qui laisse largement le temps aux petits marquis du MR et aux laquais du PS de faire avancer le carrosse de Bart De Wever.
Vous me direz, les Communales, ce n’est quand même pas la pêche aux gros. Certes, mais elle se prépare et les Communales en sont l’amorce.
La réflexion de bon sens d’Aristote a été codifiée par le Holisme, concept selon lequel un tout est plus que la somme de ses parties, de la même manière que l’aurait dit Aristote, sauf qu’il faut bien que l’université invente des mots et serve à quelque chose.
Le rapide calcul de chaque commune de mettre en place une majorité est proprement édifiant. Il y en aura pour tout le monde. Le PS, le CDH,le MR, Défi, les Intérêts communaux, les Écolos et le PTB, cela nous fait 117.649 possibilités !
Le dysfonctionnement de l’appareil démocratique ne tient pas dans un nombre quasi incroyablement élevé de possibilités, mais de la quasi certitude d’une politique quasiment identique à la précédente et quelle que soit l’une des 117.649 possibilités qui sortira du chapeau.
Cette uniformité des politiques revient à n’en percevoir qu’une seule toujours la même, déprimante pour les masses et trop profitables à quelques-uns pour être honnête tout le temps.
Qu’on l’appelle ras le bol ou plus rien à foutre, c’est une des bases du populisme qui est une bonne chose quand il n’est pas récupéré, dans presque tous les cas, par des marioles d’extrême droite, comme au Brésil en ce moment.
Franchement, un populisme en Belgique avec les têtes de nœud qui imitent Viktor Orban, on voit bien que c’est impossible. Chez nous les führers sont limités intellectuellement. Avec le duo d’enfer De Wever et Michel, s’ils s’aigrissent à l’occasion d’une défaite ou se gonflent de prétention en cas de victoire, ces deux là sont dangereux ! Quand ils prennent des mines humbles et studieuses, ils peuvent berner des gens. Les berner longtemps, c’est plus difficile, sauf à faire basculer le Régime dans le « petit je ne sais quoi » qui fait qu’on tarde d’ouvrir la porte quand on y sonne.
Tout le monde le sait, on vote pour quelqu’un qu’on a vu sur une affiche et qu’on croit connaître ainsi. Et c’est encore un défaut de la démocratie qui en compte pas mal. Ce n’est pas anodin de se placer, de se montrer, d’avoir sinon le dernier mot, tout au moins un mot qui compte et qu’on remarque. Même dans les petits partis, au jeu à se faire valoir on peut y perdre vite sa sincérité et ressembler rapidement à tout le monde, c’est-à-dire aux têtes de liste du PS et du MR.

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Exister dans ces conditions serait une entreprise totalement impraticable si on cessait d’accorder de l’importance à ce qui n’en a pas. Être sans ambition serait l’idéal. Comment vous connaîtra-t-on si vous n’apparaissez nulle part ? Il serait évidemment meilleur de placer au pouvoir des gens sans ambition. Tous vous diront qu’ils s’y astreignent, mais s’y astreindre participe encore à l’ambition.
C’est un paradoxe, mais je ne vois pas bien l’avenir d’une démocratie d’élus par le choix du plus grand nombre, alors que c’est le seul envisageable des systèmes qu’on puisse définir comme étant une démocratie !
Jacques Maritain concluait le paradoxe en soulignant la tragédie des démocraties, en soutenant qu’elles n’ont pas encore réussi à réaliser la démocratie !
Ma grand’mère qui connaissait mieux que personne l’âme humaine, surtout du fait qu’elle n’avait pas été gâtée par de fortes études, prétendait que les meilleurs, quels que soient les votes, étaient toujours dans l’opposition.
Tout compte fait, elle n’avait pas tort.
Si on passait à la réalisation de ce que réclame l’opposition et que n’a garde de mettre en pratique la majorité, on ferait une meilleure politique. Tellement meilleure que bientôt les rôles seraient inversés et que tout serait à recommencer !

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