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Ah ! la démocratie cache-misère.

Est-on vraiment certain de ce qu’on discute quand des gens parlent de démocratie ? Le plus convaincu de tous, le plus glorieux, le plus sûr de son fait, Richard Miller du MR, pour tout dire, se dit démocrate convaincu. C’est à tel point que l’exemple qu’il donne ferait détester « sa » démocratie par n’importe quel philosophe, anciens et modernes confondus. Sinon, ce serait celle de l’agora d’une Athènes en 350 avant JC et 2368 avant JC Juncker, quand seuls les notables discutaient le coup, excluant les femmes et les esclaves, les jeunes et les vieux, les gauches et les droites, réservant au centre leurs plus beaux rassis d’esthètes.
Alors, quand cet énergumène de la jactance entend Catherine Moureaux dire qu’elle a été échaudée par le PTB lors des tractations pour faire une alliance communale, il boit du petit lait, comme tous les autres du reste.
Cependant, de quoi parle-t-on, sinon d’organiser une vie sociale publique en disposant des partitions de chacun, d’en confronter les données et les possibilités pour, si possible arriver à un but commun, la gestion d’une commune, d’une région et de l’État pour finir.
Il y a quelque chose que les milieux officiels, la presse, Pascal Delwit et quelques lombrics de la culture libérale ne peuvent pas comprendre. Quand on expose un programme de gauche à des centristes, c’est-à-dire l’ensemble des partis traditionnels, il y a des divergences profondes et visibles. Madame Moureaux n’était pas sans le savoir et si elle a invité la section de Schaerbeek du PTB à une discussion préalable à la formation du Collège, elle savait quand même les grandes lignes du programme de ce parti.
Elle aurait pu faire l’économie de sa frustration en évitant de convoquer cette gauche là puisqu’elle savait à l’avance qu’elle ne pouvait en accepter les principes.
Dans ce pays, la démocratie consiste en un exercice sur un parcours tenu pour indépassable qui a trait à l’économie, aux usages et aux règles de bonne conduite libérale. Autrement dit, qui se mêle à tous les conseils communaux en formation doit montrer sa compatibilité avec ce genre de démocratie, qui n’en est pas une en réalité, puisqu’elle n’intègre pas l’ensemble du corps électoral et qu’elle en exclut au contraire ce qui ne lui plaît pas, taxant la gauche récalcitrante de populiste.

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Seulement comme il ne faut pas que l’opinion imagine que cette démocratie ait ses têtes et qu’elle n’ira pas plus loin, elle fait comme madame Moureaux, elle ouvre généreusement ses bras à tout le monde, sachant bien avant cela avec qui elle va finir par passer la nuit.
Les groupes dominants produisent des idéologies légitimatrices qu’ils imposent. Elles servent à masquer la situation réelle et agissent sur les gens comme une contrainte. C’est toujours celui qu’on sait bien au départ qu’on ne prendra pas, qui est invité à mettre le plus d’eau dans son vin. C’est classique !
Le seul « moment » de démocratie dans ce charivari à propos du PTB et qu’on veut faire passer pour un repaire de refuzniks, c’est quand un parti majoritaire chargé de former une majorité communale appelle tous les partis pour une discussion sereine des possibles gestions. Il serait malvenu de ne s’y pas présenter avec les meilleures intentions du monde. Mais quand il s’avère que le niveau communal est à peu de choses près le même sac de nœuds vendu par le MR et distribué avec des nuances à peine perceptibles aux partis dits traditionnels, comment peut-on concilier ce que pense l’électeur qui a fait confiance à cette gauche, avec le pot-bouille à la sauce libérale ?
Cela relève du tour de force et, compte-tenu de l’espèce de conformisme dans lequel se noie le Belgique, elle-même aspirée par l’Europe, comment sortir de ce piège ?
Pour Richard Miller, c’est simple, il exclut tout qui souhaiterait ne serait-ce qu’esquisser une réflexion sur le mode de fonctionnement de l’économie libérale. À ses yeux d’américanolâtre, c’est soit un facho, soit un coco, c’est-à-dire une engeance qui n’entre pas dans le cadre de « sa » démocratie. Encore que les fachos, maintenant ont leurs petites entrées chez Trump.
Qu’on s’étonne après cela que les gauches, les populistes, en ont ras la casquette des ukases des gendarmes de la société « consommante et rotante » au rythme du deal américain, et des F35 futurs. Ils n’ont plus confiance dans madame Moureaux, faussement indignée et encore moins, dans le père Magloire de l’avènement libéral à tout va. On peut comprendre !

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