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Amalgame, et alors ?

Les médias se ruent sur le côté « obscur » de Mélenchon, histoire de faire pencher l’opinion du côté du pouvoir, un Mélenchon contre l’Ordre établi, les institutions, etc. On a même entendu un journaliste le comparer à Mao, puis sans doute comme cette comparaison n’était pas assez forte, à Adolphe Hitler.
Qu’est-ce qui fait croire que les médias, les politiciens et la justice seraient au top de la démocratie et que l’opposition dans l’erreur, Mélenchon serait un pitre gonflé d’orgueil ? L’establishment politique défendrait seule la démocratie !
D’après eux, après Mélenchon, il y aurait les populistes et dans le caniveau, d’ignobles individus dépourvus de raisonnement, la lie de Facebook, les charognards du web, des types genre Richard3.com.
Il ne vient même pas à l’esprit journalistique un léger soupçon sur la partialité du judiciaire, dans une affaire minuscule, alors qu’on sait la porosité entre la justice et le pouvoir !
Je ne pense pas que le lynchage médiatique d’un leader de l’opposition soit du très bon journalisme. Ne conviendrait-il pas de se poser des questions sur la comparaison des moyens déployés par rapport à d’autres affaires, sur la célérité d’une justice habituellement lente, alors que tant d’autres affaires plus anciennes de même nature, soient remises aux calendes, notamment le dépassement des comptes de campagne d’Emmanuel Macron ?
Tout se passe comme s’il y avait un consensus indéfini mais réel, entre le pouvoir et les médias. Cette presque unanimité est inquiétante. Elle signifie qu’il n’existe plus en France une autre opinion qu’officielle !
Il faut faire attention au retour de manivelle d’une opinion de plus en plus désenchantée et qu’on croit pouvoir façonner au gré des patrons de presse fortunés alliés potentiels de tous les pouvoirs, pourvu qu’ils fissent toujours bon ménage avec le business.
Par ailleurs, l’accommodement de la démocratie à la seule sauce des intérêts du business vient de remonter à la surface d’une autre façon, internationale cette fois, après l’assassinant de Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul.

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Le commerce mondial attendait une explication du prince héritier Mohammed ben Salmane pour tourner la page. C’est fait, le journaliste est mort à l’intérieur du consulat à la suite d’une rixe qui aurait dégénéré, dit Riyad. Que personne ne sache où est passé le corps de Khashoggi et quels étaient les membres du commando de tueurs ayant été dépêché de Riyad du matin pour repartir le soir, n’intéressent pas les démocrates.
Les chefs des pays dits démocratiques s’en fichent, à commencer par le plus célèbres d’entre eux, Donald Trump, qui a justement un contrat de plusieurs centaines de milliards avec l’Arabie Saoudite.
Qu’est-ce cela signifie ? Cela signifie que les intérêts financiers sont les seuls qui comptent dans les démocraties occidentales. Que l’Arabie saoudite soit un régime criminel, tout le monde le sait, qu’est-ce que cela signifie à côté des milliards de galons d’huile lourde qui gisent encore sous les dunes de ce charmant pays, et comme il est doux de s’en approprier en échange de quoi on arme à fond des assassins qui vont répandre le crime et la fureur au Yémen, jusqu’au génocide et régler des comptes en Turquie !
Que ce soit ces mêmes représentants de nos démocraties qui jouent les gazelles effarouchées par la voix de leurs porte-parole dans les médias à propos du pauvre Mélenchon et de son parti Les Insoumis, ressort de la même logique.
Fermer le bec à un opposant qui ose concurrencer en popularité le chef du gouvernement lui-même et marquer l’opinion par un tralala judiciaire qui dans l’esprit populaire signifie « à gros déploiement, gros délinquant », sont les mêmes qui regardent ailleurs pendant que se commettent les crimes d’un commando commandité par MBS.
De tout cela émerge une chose.
La presse ne s’insurge pas quand la démocratie est menacée, elle ne s’insurge que lorsque pouvoir et économie le sont !
Autrement dit, le prince MBS est un voyou aux yeux des citoyens européens, certes, mais ce n’est pas grave ; par contre, ce qui l’est, c’est le chef d’un parti qui pourrait prendre le pouvoir un jour, un parti dont on n’est pas certain, qu’il poursuivrait l’accord tacite entre démocratie et capitalisme.
En Belgique, le combat est le même. Vous n’êtes pas sans avoir remarqué que Deborsu et ses boys appellent dorénavant dans « C’est pas tous les jours dimanche » le PTB « le parti communiste », histoire de faire savoir qu’on pourrait revenir au bon vieux temps de Staline, si l’opinion votait en sa faveur !
Certains interviewés de Deborsu à Charleroi, dans un micro trottoir, le craignent.
C’est dire aux prochaines élections comme ce parti devra faire attention aux peaux de banane !

Commentaires

Désolé, mais que veut dire MBS?

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