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Apparition / Disparition.

Requiem pour un ancien élu, Michel Firket (cdH), vient d’apprendre ce que les électeurs ont pensé de lui pendant ses années d’échevinat à Liège. À vrai dire pas que du bien… Idem, son homologue du conseil communal, Michel Peeters du MR, après 18 ans de jetons de présence, ne jetonnera plus. C’est dur de connaître l’intime pensée des citoyens du derrière le rideau IKEA de l’isoloir !
A Awans, Bernard Wesphael saura que 68 personnes pensent à lui de façon favorable. C’était insuffisant pour un suffisant. Au diable, pourra-t-il se consoler si de ces 68, deux ou trois resteront de ses amis pour une table de bridge. Il se pourrait qu’il y fasse le mort avec succès.
Rassurons-les. La faculté des perdants de rebondir en politique est étonnante. La championne du trampoline à Liège est la ministre régionale Greoli. La dame perd la moitié des dévots lutgéniens, mais gracieuse, elle ne regrette rien et nous non plus. Ces jeunes hardis en première ligne étaient déjà grillés sur la ligne de départ.
Bizarres ces carrières qui ne commencent jamais et qui pourtant perdurent, boostées malgré l’opinion, M’ame Greoli est de celle-là. Comme quoi on peut faire ministre sans être élu ! Il suffit d’arriver à point pour l’appoint.
Elle nous susurre câline « si c’était à refaire… je recommencerais» ! Elle oublie que si c’était à refaire Benoît Lutgen ne recommencerait pas. C’est benoît lui-même, qui avait imaginé camoufler la haridelle et les chevaux de retours dans les derniers box de la liste, les yearlings en tête sur l’hippodrome. Hélas ! le coup de canif dans le contrat de Paul Magnette à la Région wallonne était encore dans les esprits. Pourtant comme Greoli avait été populaire aux mutualités chrétiennes, et Josly Piette aux syndicats chrétiens, Benoît pouvait espérer…
Par contre un indestructible gonflé à mort, c’est le sieur Bouchez à Mons ! La gueule en coin, Bouchez, l’homme de Michel et Chastel, pur produit libéral, sorti premier d’une école de vente d’aspirateurs, s’est présenté comme le futur bourgmestre de Mons à défaut de l’être aujourd’hui… en 2024. Il s’est mis cinq ans pour se redessiner une carrière, se fabriquer un destin, tueur de Doudou.
C’est dire la confiance ! Est-ce que l’amour de soi finit par provoquer l’amour des autres à soi ? Vaste question philosophique que celui qui a réponse à tout, redoutable anti Borsus à cause de sa facilité à couper tout le monde. Il y a du Bouchez en Borsus… et du Borsus en Bouchez. C’est évident. Ce sont deux présentateurs qu’on ne présente plus, vu qu’ils se présentent bien eux-mêmes.

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Il faut dire que le Bouchez à la barbe drue et le cheveu encore vif – Charles Michel devrait se méfier. Le gaillard a l’envergure d’un marchand de batterie de cuisine à la sauvette sur le parking d’un grand magasin. C’est un des grands espoirs du libéralisme en marketing, carnet d’adresses dans la poche gauche et bulletins d’adhésion dans la droite. Bouchez pourrait vendre son effigie à un marchand de saucisses ou pour une boisson roborative. Il est né pro !... À côté de lui, Elio Di Rupo fait figure de vieille poupée chinoise. Il est vrai que le remplaçant d’Élio à la commune est plus jeune, que sa démarche n’est pas froufroutante et que son style colle à merveille pour une ordalie future avec l’autre preux chevalier.
On ne peut pas finir un tout petit tour de piste chez les dévissés alpins des cordées politiques, sans parler de Christine Defraigne qui perd un siège, mais pas le sien et qui trouve que cette perte légère est quasiment un triomphe liégeois, si elle considère le malheur qui accable la Greoli. Si Willy Demeyer qui fait semblant de proposer une association avec le PTB échoue, la Carmensita des faubourgs pourrait voir son libéralisme militant récompensé. Pour elle, ce ne serait que justice, après toutes les années de galère que Didier Reynders lui fit subir à Liège, lorsqu’il avait l’ambition de devenir bourgmestre et n’y arrivant pas, il passait ses nerfs sur la malheureuse !
Ce n’est pas que la dame soit une grande oratrice, mais de son métier d’avocat, elle a gardé sa ténacité à tenir le crachoir et a appris de Richard Miller et Bouchez l’art de couper la parole, si bien qu’on a l’impression qu’elle est la seule à avoir un raisonnement.
Toute cette fantasmagorie de positionnement va faire la première page de La Meuse, c’est toujours ça. Puis un jour, Willy Demeyer va présenter sa nouvelle équipe comme la meilleure au monde, glorifier le pacte de législature avec son loyal partenaire, ce qui fait que le CDH pourra regarder ailleurs pendant ce temps-là.
Les verts ardents piaffent déjà.
Et c’est là le côté délicat, comment monter dans la patache en oubliant de faire aussi une politique locale contre le réchauffement climatique, parce que, mine de rien, les socialistes n’en ont rien à foutre du climat, surtout le micro climat de Liège !
Le PTB est dans le cas, mais lui, ce serait plutôt la croissance et l’ordre économique mondial… qui le travaillent. Comme quoi Christine garde toutes ses chances !

Commentaires

Excellente chronique..

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