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Charles, le p'tit Daladier !

Nous sommes dans une drôle de démocratie, si on peut encore employer ce terme pour désigner le « machin » qui nous cornaque.
Raoul Hedebouw a raison quand il interpelle les députés sur l’arrestation massive des Gilets Jaunes dans une de leurs dernières sorties de protestation à Bruxelles.
Sous prétexte que la manifestation « n’était pas autorisée » Pieter De Crem, ministre de la sécurité et de l’intérieur, fait arrêter la moitié des participants et donc parvient, par ce subterfuge, à casser le mouvement de protestation.
En voilà un qui a une dent contre ce qu’il reste de droit à manifester du citoyen. Il est vrai que ce type est de droite et qu’on ne se refait pas.
Richard3.com trouve étrange qu’il faille demander à celui contre lequel on manifeste, la permission de déambuler dans les rues, en association avec d’autres mécontents,!
C’est ça dont il s’agit, puisque le mouvement est spontané et n’a aucune structure, donc aucun dirigeant ou responsable, personne pour remplir des formulaires de demande d’autorisation.
La décision de Pieter De Crem rappelle celle qu’on a connue dans le temps et qui interdisait la réunion de plus de trois personnes dans la rue !
On est où, dans ce pays ?
Le comble, c’est qu’à part Raoul Hedebouw, les autres n’ont pas moufté, alors qu’il s’agissait de défendre des libertés publiques.
Je crois comprendre : la grande majorité de nos parlementaires n’aiment pas qu’un peuple se détermine ailleurs que dans les comités, partis, syndicats et associations, dûment fichés, répertoriés, et – éventuellement – une balance de la police aux endroits stratégiques.
Depuis que le gouvernement se fout de la constitution, que le parti flamand remodèle la Belgique à sa façon sans demander l’avis des francophones et que l’élite espère ainsi pouvoir tenir le coup encore quelques temps, une certaine idée de la démocratie a carrément fichu le camp. On trouve tout naturel et normal que Pieter De Crem, effraie les populations de son visage glacé aux étranges lucarnes, au point que Theo Francken en devient presque sympathique !
On se demande où ce gouvernement et son nouveau ministre de l’intérieur sont allés chercher la tactique de casser systématiquement l’initiative citoyenne ?
L’autre soir sur la 5 française, le chroniqueur bien-pensant Alain Duhamel avait assorti son fiel contre les Gilets jaunes de son pays, d’une remarque selon laquelle la seule force « brutale » autorisée est celle de l’État de droit, à propos des violences autour de l’Arc de Triomphe, place de l’Étoile à Paris.

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Cette remarque n’est pas tombée pour rien dans l’oreille d’un De Crem, à l’acuité auditive flamande extrême.
C’est grave ce qu’Alain Duhamel a proféré dans sa peur du pied au cul d’un manifestant exaspéré. Il ouvre la porte à la légitimité musclée d’une dictature ! En effet, la force doit être l’exclusivité de la loi dans un État, à condition que celui-ci soit parfaitement démocratique, qu’il y ait un large consensus entre les citoyens et leurs délégués au pouvoir et que, même avec toutes ces garanties, que l’usage de la force soit fait avec intelligence et circonspection !
Et que voit-on ? Des charges de policiers commandées par le sommet de la hiérarchie avant toute violence de la rue, des découpages de nature à quadriller la foule pour en défaire l’unité, l’usage de lacrymogènes et de flash balls ayant déjà blessé et mutilé des gens.
La violence de l’État est paraît-il préventive !
C’est-à-dire qu’elle est tout à fait illégale et antidémocratique.
À cette violence pernicieuse, à ce déni du sens à donner à la loi et à l’ordre public, les citoyens qui se voient cernés, traqués, parqués comme du bétail dans les mouvements de foule, ont parfaitement le droit de se défendre.
On sait trop où mène la violence tant attendue et respectée d’Alain Duhamel, cela mène à l’émeute et pire parfois, à la guerre civile.
Ou alors que le pouvoir décide que toute manifestation est par avance refusée et que tout attroupement sera immédiatement dispersé. Tout le monde saura qu’on est dans une dictature, que les élections c’est pour la frime et que l’intello d’État prime sur le droit du citoyen.
Ils auront beau alors vanter les charmes de « leur » démocratie, plus personne n’y croira. Ne riez pas, le processus est en cours. Charles Michel par la nature de son gouvernement est suspect. C’est le marchepied parfait pour en permettre une. C’est notre Daladier, celui de 38 ! Avec Chamberlain, aux foules ravies, ils agitaient un traité de paix signé par le chancelier du Reich. Ce « miracle » valut une guerre qui fit vingt millions de morts.

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