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La Liberté éclairant l’Europe.

Hier, on a entendu un discours classique d’Emmanuel Macron pour sortir de la crise : une description de la violence aveugle et criminelle, afin que les Gilets Jaunes rentrent au bercail, pacifiquement et quelques distributions du gâteau commun, afin de satisfaire le peuple récriminant.
Ces discours là ont presque toujours réussi. À la veille des deux grandes fêtes de fin d’année, celui-ci fera-t-il mouche ? Ce sera à vérifier samedi. On saura si le baissé de rideau précède l’acte V ou si la dynamique, à détester Macron et le système, persiste.
Certains médias se mettraient bien à genoux, comme les lycéens forcés par les gendarmes, pour que les Gilets jaunes replient leur campement sur les ronds-points et rentrent chez eux, avec les broutilles vendues par Macron la larme à l’œil. Après le point mardi soir, il semblerait que le dispositif sera maintenu et qu’il y aura un cinquième acte.
Un record a été établi : la durée de la colère des Français. Les insurrections ont toujours été brèves, la plus longue fut la Commune de Paris. Celle de décembre 18 restera un événement historique, quoi qu’il arrive !
Même si tout devait « rentrer dans l’ordre », la détestation de ce président est si vive, qu’il est lui-même la source du conflit. On se demande comment finira-t-il son quinquennat ?
Du point de vue philosophique, il existe une contradiction majeure, dans la position actuelle du président Macron par rapport à sa politique antérieure, qui devrait faire dresser l’oreille à tout Gilet Jaune qui se demande si samedi il « montera » à Paris.
Comment se fait-il que le « patron » des Français déclare, la main sur le cœur, qu’il a compris la détresse de « son » peuple, après dix-huit mois d’une politique qui l’a ignorée ?
Autrement dit ou Macron est un homme léger qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez et qui a besoin d’être secoué pour s’apercevoir qu’un contentieux existe ou cet homme, au courant de la misère du peuple, a tout fait pour qu’elle ne change pas afin de ne pas enlever des privilèges aux privilégiés de son espèce ?
Pour l’écrire autrement, il n’y a le choix que pour deux postures présidentielles : Macron est un lourdaud dont la France n’a pas besoin ou Macron représente une classe sociale contre toutes les autres. Dans un cas comme dans l’autre, il est nuisible et il doit partir.

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À présent, on peut chipoter sur les mesures attrape-nigauds que font tous les chefs quand ils ne peuvent plus faire autrement, de Carlos Ghons à l’artisan dont le personnel compte moins de cinq travailleurs. On lâche un peu, avec l’espoir que la partie adverse va croire que c’est beaucoup.
Bien sûr que le pouvoir d’achat est au centre du conflit. À y réfléchir, il est impossible que l’ensemble de la population pauvre soit associée à une amélioration quelconque, car celle-ci, pour être possible, ne peut-être que collective et ce système ne le peut !
Si les Gilets jaunes tombent dans la combine, le Smic mensuel brut de 1498,47 euros brut, que les Français touchent actuellement avec le système d’imposition qui prendra fin au 31 décembre, passera de toute manière à 1210 € net fin janvier au lieu de 1184,93 €, ce qui leur fera dans l’immédiat 288 € en moins dans la poche ! Je sais bien que cette différence, ils auraient dû la payer fin de l’année 2019, mais à ce niveau, cela peut être beaucoup, par exemple plus de dépenses certains mois et moins en d’autres.
Le choc psychologique sera immense. Si le ressentiment perdure, Macron, douillettement sous le sapin des Réveillons de l’Élysée rénové, pourrait voir sa cote de popularité devenir imperceptible.
Les pensionnés, sans ou avec la CSG à partir de 2000 € de revenu, sont les grands perdants de cette présidence, avec les chômeurs qui ont vu les conditions d’admission au chômage se durcir et les indemnités diminuer. Sans parler de tout ce que l’État a abandonné dans les territoires, les personnels de santé, les lycées, etc., dont Macron n’a pas touché un mot.
Le Pouvoir est à l’abri de la disette. Le temps ne presse pas pour lui de ce point de vue. C’est pourquoi une reddition en rase campagne des Gilets Jaunes si elle va contre leurs intérêts, n’est pas un reproche, ni une guerre perdue, mais la nécessité de nourrir les enfants et de chauffer sa famille en hiver. Macron sait cela et il compte bien gagner la bataille du thermostat et des cadeaux sous le sapin.
Mais le peuple français est le plus intelligent et le moins dupe d’Europe. Sa tradition révolutionnaire a toujours été l’épine dans le pied des milliardaires disséminés partout dans l’Europe du fric et de la belle vie. Les autres pays ont des populations moins vives, placides même, qui agissent avec un temps de retard ou ne font rien, en se disant à-quoi-bon !
Puissent êtres les citoyens de l’Hexagone être une fois de plus « la liberté éclairant les autres » !
Et s’ils échouent, personne ne leur en voudra. Nous n’aurions pu faire mieux !

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