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Remugles nidoreux en Belgique.

Il n’échappe à personne qu’à cheval sur deux pays, le chroniqueur wallon s’en revienne de France, fasciné par ce qu’il s’y passe. C’est le destin de l’Europe et du nôtre qui s’y jouent.
Le retour est rude. Les partis wallons restent frileux sur les questions fédérales. Où est passé l’esprit frondeur liégeois, l’engouement du Mouvement Populaire Wallon, tué par le PS, certes, pour l’indépendance de la Wallonie ?
Le fédéral Montois Di Rupo ne veut pas entendre parler du confédéralisme. Il s’agrippe au froc de tout flamand contre la N-VA. En Flandre, De Wever lorgne l’opinion flamande. L’Open VLD et le CD&V craignent de se faire doubler par la N-VA et le Belang. Le bourgeois flamand majoritaire est-il fédéral ou confédéral ? Le suspens est intense.
Chaque jour montre des changements dans le paysage politique, après les communales du 14 octobre.
Le PS a tort de lorgner du côté de la Flandre pour penser sa politique en Wallonie. On ne fait pas sa politique par rapport à l’extérieur, mais par rapport à ses électeurs. Ceux-ci sont manifestement plus Gilets Jaunes que séduits par le libéralisme du tandem Michel-De Wever, même si la contestation en Belgique n’a pas l’ampleur de celle du peuple français.
Paul Magnette est le remplaçant « naturel » de Di Rupo. Le PS n’a jamais brillé par la démocratie interne. Avec Di Rupo, les deux marquants ont choisi une politique qui consiste à se faire accepter de l’économie libérale. L’expérience du PS français n’a pas suffi. Il faut encore qu’ils l’expérimentent en Wallonie. La dernière prise de parole de Magnette à Charleroi fait penser à François Hollande qui déclarait que son ennemi était la finance… avant les élections pour la présidence de la République. Magnette fait en ce moment du hollandisme. Sauf que le coup ayant déjà été fait une fois, le deuxième est aléatoire.
À Bruxelles, pour le MR, le véritable ennemi c’est l’ouvrier qui rouspète et le chômeur qui désespère. Charles Michel s’est trop désintéressé des pauvres par complaisance à Bart De Wever, pour susciter l’enthousiasme des foules. D’autant que la propagande qui portait sur un redressement des finances et d’un rebond économique est contredit par les chiffres du bilan. Le premier contradicteur est Bart De Wever qui a admis à la VRT, que les quatre années passées dans un gouvernement de redressement socio-économique n’avaient pas abouti au résultat escompté.

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Le comble, dans la même interview le nationaliste flamand avouait n’avoir jamais entendu parler du Pacte des Nations unies sur les migrations, avant que la N-VA décide de se retirer du gouvernement au moment ou Michel s’envolait pour Marrakech !
Comme quoi les caprices de Marianne n’est pas une comédie typiquement française.
Des libéraux bruxellois, au hollandisme Mons-Borinage, les leaders de ces deux partis francophones n’ont d’yeux à la balustrade, que pour le match N-VA - Vlaams Belang, le derby flamand entre nationalistes. La francophonie est à l’état de zombie !
C’est dire la pauvreté du débat actuel.
Le Vlaams Belang, marginalisé depuis 2014, a coupé court aux invectives du cercle Schild & Vrienden, pour un discours plus raisonnable de son président, Dries Van Langenhove, le voilà tête de liste à la Chambre, pour le Brabant flamand.
Van Langenhove a les souplesses dorsales de Michel pour réussir, avec un retournement de veste du prestidigitateur, qui ne passerait pas en Wallonie. Un costume chic, une belle voix de baryton capable de toucher les amphis, il est l’ennemi le plus dangereux de Bart De Wever. L’Anversois fait plus paysan des Polders avec ses cols de chemise pas bien repassés et son nouvel aspect de faux maigre, qui s’aigrit à ne pouvoir manger à sa faim.
Le regain de popularité du Vlaams Belang servira Charles Michel si, à défaut d’un candidat valable, le roi se résolvait après le 26 mai, à lui redonner une chance. Michel aurait le choix entre le Belang et la N-VA pour une nouvelle imposture constitutionnelle.
Le cordon sanitaire n’existe plus depuis que la N-VA a fait l’appoint en voix fédérales. Il suffirait que la finance ait besoin du Belang afin de poursuivre l’exploitation de la traite de la population belge, pour que le Vlaams Belang soit adoubé, lui aussi, par l’oligarchie actuelle.
Rien de tel que mettre des nationalistes derrière le comptoir pour vendre les produits fédéraux, labellisés « Origine confédérale Flandre contrôlée ». Jean Jambon et Theo Francken furent de bons premiers vendeurs
La campagne électorale en Flandre verra une bataille dans la bataille. La N-VA et le Vlaams Belang sont à couteaux tirés. L’enjeu est la cohérence idéologique. On en a eu un avant-goût lors du Marrakech-Circus, les arguments les plus puants, les plus « krimineilzat » ont refait surface. Michel n’a pas pipé mot. Si bien que le libéral est prêt à bouffer de la merde bien moulée de ses amis de Flandre, pour rester candidat à sa succession, avec l’appétit que son papa Louis prête à son fils. Ne riez pas, le roi apprécie !

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