« Nouveau prix : l'Albert Londres-Macron ! | Accueil | Donald entre ses murs ! »

Requiem pour le CDH !

On se perd en conjectures sur la disparition prochaine du CDH. Plusieurs réponses : les maladresses de Benoît Lutgen (les conneries pour être exact) et la classe moyenne décimée par la concentration des marchés en sont deux importantes. Les survivants de la boutique familiale et de l’artisan en chambre se serrent désormais autour du MR.
Ainsi deux classes antagonistes, celle des riches et celle qui espérait le devenir se sont associées dans l’adversité. Les bénéficiaires de notre démocratie oligarchique sont à vrai dire les derniers « clients » du CDH. Certains des mandataires rétribués du PS votent CDH (1) !
Pour Benoît, l'histoire commence le 1er septembre 2011. Joëlle Milquet passe la main à son dauphin, Benoît Lutgen. Un homme de l’appareil certes, mais en politique la « fidélité » à la personne qui est en vue, s’appelle une stratégie de l’ambition. Louis Michel et Didier Reynders ont sucé la roue de Jean Gol assez longtemps pour le savoir ! Après la reconnaissance, la notoriété, à force de clamer partout qu’ils sont les meilleurs, on a fini par les croire !
Benoît c’est d’abord une carrière à la Reynders ! En remerciement de sa fidélité, il fut ministre wallon au temps où Milquet pouvait distribuer des postes à ses admirateurs.
Notre homme est déclaré « sang nouveau ». Il n’est pas pourtant le perdreau de l’année. Il gagne les communales et devient bourgmestre de Bastogne en 2012.
Le parti s’est toujours construit par passage du témoin, sans débat et sans aucune démocratie, comme au PS. Richard3.com a commenté en son temps, le témoin passer de Gérard Deprez à Joëlle Milquet, puis de cette dernière à Benoît Lutgen.
Les élections fédérales et régionales de 2014 offrent un autre visage du parti. Celui-ci est en recul constant. Il sert d’appoint au MR. Lutgen fait mine de ne pas s’en apercevoir en entrant dans des majorités composites avec le PS. Pour le fédéral, Benoit Lutgen, c’est clair, pas question de gouverner avec la N-VA. Le MR n’a pas sa pudeur, Les Michel sont des cyniques, ils marchent au résultat.
Comment expliquer qu’en juin 2017, Benoît Lutgen prend prétexte des affaires qui éclaboussent le PS pour quitter l’alliance à la Région et renouer avec le MR qui, du coup, ne sent plus l’égout N-VA ? Il prend cette décision tout seul, ignorant ses fidèles !
Sans le dire implicitement, Lutgen replace le CDH dans la position de Gérard Deprez qui s’était rallié au MR, croyant que la fidélité de Joëlle Milquet à sa mouvance allait emporter tout le parti. Voilà, dorénavant le CDH fâché avec le PS et lié au MR, faisant un pas de plus vers la fusion avec les libéraux !
Finalement, après le coup de poker, il n'y aura qu'en Wallonie que les cartes seront redistribuées. La politique de Borsus à Namur, qu’elle soit bonne ou mauvaise, le CDH est désormais aux ordres. À Bruxelles, c'est le flop. Le CDH se fâche avec d'autres partis qui sont aussi des partenaires potentiels pour de futures majorités, les écolos notamment. Devant le désastre annoncé des élections de mai prochain, la stratégie de Benoît Lutgen s’avère être désastreuse. L'ambiance est irrespirable. Lutgen jette l’éponge au milieu du gué. Il pourrait entrer carrément au MR et revendiquer comme Deprez une place éligible pour pantoufler à l’Europe, peut-être même que Deprez lui céderait la sienne, moyennant un pas de porte ?
Le CDH n’est plus que le 5ème parti. À Bruxelles, il risque de passer à la trappe, de disparaître tout simplement.

1ldezs2.jpg

Un journal qualifie le dernier poker de Lutgen « d'opération Titanic ».
Un autre bon à tout, pourvu que « j’en jette dans les médias », Maxime Prévot, est l’homme du quatrième relai à saisir le témoin. C’est un suiveur, lui aussi, qui monte à la balustrade pour passer devant au bon moment, suivant la tradition d’un parti traditionnellement antidémocratique, faute de remplir des salles, un parti qui se meurt de componction et dont la classe moyenne s’écarte.
L’atout de Prévot ? C’est un camelot né, une grande gueule, un baryton martin de bastringue.
A quatre mois du scrutin, il n'est pas question de jouer les guignols. Prévot devra renouer avec le PS, histoire de ne pas être dévoré par le MR. Ce sera aussi le moment d’un flirt avec madame Ska, patronne du syndicat chrétien.
Au fait, où sont donc les chrétiens qui faisaient les grands soirs de ce parti : chez les mécréants francs-maçons bleus ou rouges ! Les coffres-forts des banques ont des attraits que les serviteurs de Dieu voient comme les nouvelles catacombes.
Les changements qui s’opèrent dans l’économie libérale devraient finalement faire revenir au premier plan les populations dépossédées du pouvoir et qui se sentent majoritaires.
En Wallonie s’est clair. La droite se regroupe autour du libéralisme conservateur. Il va falloir se compter. Le CDH n’a plus d’espace. Lutgen finit le travail de Gérard Deprez. Prévot sera peut-être le dernier président du CDH ?
---
1. C’est incroyable, quelques hauts membres de ce parti en auraient fait la confidence, par esprit de vengeance et rancune envers Di Rupo et son successeur « élu avant d’être désigné » Paul Magnette !

Poster un commentaire