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Dubosc et Berléand « Comics associés »

Gilets jaunes: François Berléand pousse un coup de gueule "Ils me font chier les gilets jaunes!" Voilà qui tombe bien… depuis un certain temps, François Berléand me fait chier aussi ! Un spectacle Berléand, on les a vus tous ! Merde !... et en plus il donne son avis sur la politique, non pas comme tous les citoyens, c’est-à-dire à bas bruit, mais à la radio, sachant que ce privilégié aura l’écoute d’un premier ministre !
Un clown hors de son lieu de travail est rarement drôle. Il redevient un citoyen, mais en oubliant aussitôt que l’espace dans sa spécialité est dans le périmètre des fauteuils d’un théâtre. Quand on est spécialisé dans la connerie, c’est aventureux de se répandre ailleurs. Pardon ? Berléand n'est pas un comique ? C'est un acteur, tout ce qu'il y a d'acteur ! Ah ! bon...
Peut-être aussi que François Berléand fait de moins en moins rire... que son drame personnel, il ne puisse l’assumer sans un public partout ?
Notez que la vie privée de François Berléand n’intéresse personne. À partir du moment où il l’expose par des considérations intimes, on a le droit de se demander « Qui est ce type qui prend en horreur une partie de la population ? ». Et pas n’importe laquelle, celle qui souffre le plus ?
Les gens de son opinion – l’opinion bourgeoise dans son sens large « droite-gauche libérale » – ont justifié le gouvernement Philippe à user d’armes pouvant entraîner la mort de manifestants, les mutiler gravement à tout le moins.
Et pas seulement, de par sa formule de « ras-le-bol » inconsciemment Berléand emploie une technique d’absorption ou de récupération en infantilisant le discours revendicatif des Gilets Jaunes. C’est la clarinette du grand orchestre que les médias, surtout France 2 et 5, placent sous la baguette du maestro Macron.
Le propre de la vedette, du sponsor éclairé ou du grand témoin est de dévoyer la pensée critique du billet d’humeur. « Les Gilets jaunes font chier » entre dans la tendance d’En Marche de droite, mais aussi du bobo socialiste, dans le plus pur esprit libéral d’une bourgeoisie qui entend bien ne pas se laisser déposséder de ses privilèges.
Berléand prête la main à d’autres sujets plus softs, des sujets télé où la recette du festif est de ne rien dire de sérieux, sauf à la minute de vérité, au cours de laquelle le visage réjoui passe à la gravité. On parle de la « folie » des classes populaires, qui veulent toujours plus, « alors qu’on ne le peut pas ».
Ce toujours plus, pour une catégorie sociale qui en est à « toujours moins » est d’un cynisme révoltant qui ne se perçoit pas tout de suite, puisqu’instantanément, le clown refait une pirouette qui concentre l’attention. Mais l’idée fait son chemin, la phrase est dite. Et le téléspectateur qui n’y prend garde, se trouve à gérer un capital d’idées nuisibles à sa classe sociale.

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Que ce soit Berléand ou un autre grand comique parisien – Richard3.com pense à Frank Dubosc très en pointe sur les GJ – ils sont unanimes, aucun ne fait de la politique. Ce qu’ils en pensent n’est qu’une introspection spontanée ou mieux suggérée par l’intervieweur sur lequel revient alors la faute d’être le bourgeois de service.
On n’a pas fait des années de planche, couru les agents, détesté les cocktails mondains tout en y étant assidu, pour ignorer qu’entre deux rires, un comédien complet doit faire savoir qu’il souffre de la situation à la lumière des événements.
« J’entends ce que vous dites. Je ne suis pas insensible », dit le bourgeois. Et de sortir du bric-à-brac de la pensée prêt-à-porter, les réponses propres à calmer le peuple, comme l’eau dans le vin millésimé, ce qui est un gâchis, mais devient le sacrifice d’une compromission du haut à l’adresse du bas.
Alors que ces glorieux reconnus sont des hors-cadres de leur profession même, puisque dans le cas Berléand, neuf comédiens sur dix sont des intermittents du spectacle au plus bas de l’échelle sociale.
On en revient à l’économie libérale, responsable de la plupart des maux de cette société mal faite, déconnectée de l’intérêt du plus grand nombre.
L’impossibilité réelle du gouvernement français de dire aux protestataires que la justice sociale n’est pas finançable en économie capitaliste, retient tout ce petit monde bourgeois autour d’une autre solidarité, celle de leur particularisme.
Macron, Philippe et Castaner ne peuvent plus reculer. Ce que la droite de Wauquiez a compris puisqu’elle est accourue avec un plan restrictif du droit de manifester, pour aider la République en Marche à cogner ferme et interdire.
Et c’est là qu’on retrouve Berléand « écœuré » qu’on s’en prenne à l’État et aux personnes qui le représentent.
Tu sais pourquoi tu me fais chier Berléand, c’est parce que tu es trop con ! Jaloux de Frank Dubosc, ton rival sur le thème « Gilet Jaune » ?… Il n’y aurait pas un peu de ça ?

Commentaires

Excellente chronique mon cher Duc.

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