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Charles Michel, grand Timonier !

Charles Michel est un animal étrange que Darwin eût aimé observer. Il est doté d’un appareil digestif incroyablement performant. Il filtre les bonnes choses et rejette les mauvaises, s’appropriant le mérite d’avoir conçu, réalisé et avalé les premières et accusant les hôtes du zoo politique de vouloir l’empoisonné avec les autres.
Si les cachalots étaient doués de sa capacité, on ne découvrirait pas à l’autopsie de ceux qui échouent sur les plages, des kilos de matière plastiques dans leur estomac.
Car lui, digère tout, escamote tout, s’approprie ou se défait de tout sans apriori ni état d’âme.
Je suis persuadé que la digestion du fils sans Alka-Seltzer, doit plaire au père qui s’emporte facilement, montrant sur son visage, qu’il ment. Le fils fait dans la demi-teinte. Il dissimule mieux que l’autre, c’est un comédien. Il ne serait pas mauvais dans des rôles de traitre.
Un exemple des performances, avant l’élection précédente, Charles Michel n’avait pas de paroles assez dures pour stigmatiser la N-VA. La relecture de ses œuvres préélectorales est un condensé de violence verbale… avant qu’il ne combine par sentiments partagés intimes, un gouvernement, dont le partenaire principal est la N-VA de Bart De Wever !
Au gouvernement, le plus grand supporter de la N-VA fut lui, sauvant plusieurs fois ce parti d’un mauvais pas, pardonnant à l’avance les frasques de Theo Francken.
L’aventure passée, le voilà qui redit la même chose qu’à la précédente période électorale. Puisque cela a marché une première fois, il n’y a pas de raison que cela s’arrête.
Charles Michel à la recherche des voix retombe dans le discours qui lui a si bien réussi l’élection précédente. Il sait que les électeurs anciens du MR ne sont pas dupes. Sa base est vissée dans la nostalgie de l’exposition Universelle de Bruxelles de 1953 : une bourgeoisie baignant dans l’aisance, dans une Belgique unie, avec une population laborieuse peu visible et non revendicative. Avec ceux-là il est à l’aise, il joue au golfe, baise Amélie Derbaudrenghien deux fois par semaine et est tranquille sur l’état de sa prostate. Il aura toujours leurs voix.
Mais ils ne sont plus assez nombreux. L’âge moyen inquiète. La jeunesse n’est plus aussi libérale que du temps de papa. Le bourgeois qui vivait de ses rentes avec deux immeubles bien situés à Bruxelles ou un commerce avec un gérant honnête, est en voie d’extinction.
Pour taper dans la réserve de voix du centre, il faut rassurer les petits commerçants endettés, les artisans au bord de la faillite, ce petit monde toujours effrayé du communisme et de la montée des populations émigrées. Certains parlent encore, des sanglots dans la voix, de la bonne immigration polonaise de l’entre deux guerre, laissant sous entendre que la nouvelle est moins exploitable.

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Son prêche doit convaincre les sceptiques de l’infaillibilité du néolibéralisme, renforcer dans leur bourgeoisisme des ouvriers qualifiés et des employés subalternes, acceptés par les clubs et les cérémonies libérales et qui n’ont plus un jugement de classe. Michel s’est donné pour tâche de rasséréner les prétentieux et les stupides, même si certains jurent de s’expatrier au cas où le PTB monterait au pouvoir, comme le pleureur de l’ULB, Pascal Delwit.
À ceux-là, le discours libéral n’est pas suffisant, il faut le remuscler, revenir à l’ancienne formule et l’enrichir de mots forts.
« Le Premier ministre sortant et président du MR Charles Michel – écrivent les journaux – a mis dimanche en exergue le bilan réformateur dans les gouvernements fédéral et wallon, qui trouve une continuité dans un programme invitant à poursuivre le travail au service d'un "pays stable, prospère et innovant". À cela, il a opposé le risque d'un "cocktail national-socialiste", alliance du "séparatisme" et de "l'ultrasocialisme", qui serait un Brexit en pire. »
Voilà, on est reparti pour une ancienne-nouvelle figure du personnage.
Lui seul sait manier l’explosif des partis extrêmes. Son raisonnement est simple : la N-VA est compatible avec le MR, puisqu’elle veut la poursuite du néolibéralisme, tandis que l’autre vole au secours des exploités et s’exclut donc de lui-même !
L’argument de Charles est simple. Toujours les journaux : « Le MR a gouverné durant cinq ans avec la N-VA au fédéral mais s'est targué d'avoir œuvré à la réalisation d'un programme socio-économique, le parti séparatiste ayant laissé de côté son agenda communautaire. »
C’est beau comme les Annales de Tacite.
Lui, il peut s’allier à la N-VA, les autres ne le peuvent pas !
« Ce cocktail national-socialiste, et la division et l'appauvrissement, c'est le Brexit en pire, a-t-il dit, dans une évocation à la doctrine du parti « nazi ». (Propos rapportés par le Magazine 7/7 de la RTBF)
Le mot a été choisi par la presse et pas par Richard3.com. L’outrance est dans le camp du MR. Michel en a fait l’usage devant son parti.
C’est ce dimanche que les militants devaient acclamer le grand homme. L’anschluss est possible avec les « nazis » et impossible avec les « staliniens ».
Louvain-la-Neuve, haut lieu d’une dénonciation solennelle du pacte germano-soviétique ?
Faut-il qu’il soit aux abois, Charles Michel, pour retomber dans ses anciennes outrances ! Qui dit que ce type est nuancé, démocrate et responsable ?

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