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Les Flamands attendent leur doudou.

Les deux grands partis qui ont dominé la politique belge ces trente dernières années, à savoir le CD&V pour la Flandre et le PS pour la Wallonie, ne vont pas bien. C’est le moins que l’on puisse dire.
Le PS tente de reprendre la main par des déclarations comme le minimum à 1500 € d’une pension pleine, comme l’ont proposé la FGTB et le PTB.
On oublie trop souvent que pour les petits salaires et les pensions, la différence entre le brut et le net est souvent énorme par rapport aux sommes attribuées.
C’est ainsi que si l’on décompte la cotisation AMI (assurance maladie-invalidité) qui ne remplace pas la cotisation de mutualité et ne donne pas droit au remboursement des soins de santé, la cotisation de solidarité (environ 2 % maximum) et le précompte professionnel, les 1500 € tourneraient aux alentours des 1350 € net par mois, soit 10 % de prélèvement sur la pension. C’est énorme à ce niveau ! C'est comme si le gouvernement reprenait plus d'un mois de revenus sur l'année !
Le précompte professionnel, par exemple, est une aberration pour des pensionnés qui ne travaillent plus. Il devrait être purement supprimé pour des personnes qui ont pour seul revenu la retraite versée par l’État, le cumul avec d’autres revenus étant évidemment taxé en proportion et maintenu.
Ce n’est pas avec ce genre de réforme que le PS pourra se refaire une santé. Il paie évidemment une collaboration avec les partis de droite pratiquement sans discontinuer, depuis qu’il passe une législature sur deux au pouvoir.
Si pour ce parti adhérer au néolibéralisme est compatible avec les électeurs qu’il est censé représenter, tous les plus beaux raisonnements du monde n’y feront rien, il perdra encore des voix dans l’avenir.
Le CD&V navigue dans d’autres perspectives. Il souffre de la déchristianisation de la Flandre et du regroupement de la bourgeoisie flamande partie à l’Open-VLD et partie à la N-VA. Si bien que son aile gauche est gagnée par le socialisme et son aile droite partagée entre l’espérance de la prospérité du libéralisme et son patriotisme fascisant.
Pour sa réplique, il a choisi la concurrence avec la N-VA et le Vlaams Belang en remettant la Flandre au centre des débats.
Si la Wallonie est un boulet pour la Flandre, la Flandre en est un autre pour le reste du pays. Croire encore au néolibéralisme et au nationalisme aujourd’hui, cela confine à la débilité mentale ou au cynisme le plus achevé, au choix. La Flandre est un résumé des deux. En fin de trêve communautaire, si la Wallonie est un pétard mouillé, la Flandre est un tonneau de poudre.

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Le mouvement flamand a fait une croix sur une réforme de l’État en 2019, mais pas question d’aller jusqu’en 2024, sans réforme constitutionnelle. Le CD&V a mis à l’ordre du jour une demande de réforme en concurrence avec les partis nationalistes pour 2024. Cinq ans d’un pugilat général en Flandre pour préparer cette réforme, c’est dire les surenchères !
La bagarre pour une réforme de l’État va commencer dès juin 2019 au Parlement flamand. La commission chargée des questions communautaires tiendra en haleine tout gouvernement issu des prochaines élections. Il ne fallait pas s’attendre à autre chose après la politique de Charles Michel qui a cru ouvrir son parapluie pour se mettre à l’abri des averses communautaires. De cette vision petite bourgeoise du MR, que reste-t-il ?... des années perdues et un grand vide.
On n’a rien vu du tout. Après Marrakech le désir d’en découdre à la N-VA et au Vlaams Belang, oblige le CD&H à entrer dans la danse.
La machine à autonomiser la Flandre mise au hangar pendant cinq ans, il va falloir la sortir. Les constitutionnalistes sont consternés à l’avance, autant imprimer l’esprit des lois sur les rouleaux de papier WC pour l’usage des parlementaires flamands.
Les médias, qui ont depuis longtemps pris parti pour une Belgique à l’immuabilité bourgeoise, se sont mis la tête sous le sable. Il leur semble que les Flamands ont plus à gagner en restant dans la Belgique « classique » que confédérale. Ils ont oublié que la logique et la raison sont perdantes partout où la passion domine.
Le plus d’autonomie flamande et sortie du système fédéral du CD&V ravivent les craintes des Belgicains et réjouissent les nationalistes flamands.
La question majeure va se jouer à Bruxelles au niveau des soins de santé et des allocations familiales, si les nationalistes parviennent à scinder ces deux services, les Bruxellois devront choisir le rôle auquel ils adhèrent. La Flandre spécule sur sa richesse pour proposer mieux que les Francophones. Hé oui ! la reconquête de Bruxelles par la Flandre va commencer par la prise d’intérêt pour l’un ou l’autre rôle.
Qui sera le nouveau Luc Van den Brande se demande Daardaar ?
C’est une question à laquelle il n’y a pas encore de réponse. Mais, les Wallons ne perdent rien pour attendre. Ce n’est pas la politique des pleutres CDH-MR à Namur qui peut nous rassurer.

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