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Wallonie te huur.

Hier, j’ai publié dans ma chronique que la surenchère toucherait bientôt les partis flamands. Ils vont jouer à « plus Flamand que moi tu meurs ». Je situais le phénomène après les élections de mai prochain, le CD&V mettant le grand braquet pour refaire son retard sur la N-VA en matière communautaire, toujours très porteuse en Flandre.
Je me trompais !
C’était sans compter sur Liesbeth Homans. L’égérie de la N-VA est montée au balustrade tout de suite avant la cloche du dernier tour. Elle a pris tout le monde de court par un décret.
Sujet facile : le flamand tant chéri et le français tant honni sont sortis de la boîte de pandore pour un remake de la détestation de ce dernier.
Désormais, l’appel à un interprète quand par exemple vous allez chez un fonctionnaire qui comprend très bien le français mais fait semblant de ne pas le connaître, sera dorénavant payant pour les primo-arrivants ou les allophones qui veulent faire appel à un interprète social. Idem pour, par exemple, se rendre chez le médecin ou à une réunion de parents, ils devront désormais le payer eux-mêmes. Voilà la décision de la ministre flamande de l'Intégration civique, qui met de nouvelles règles en place… Sauf, si l’impétrant parle l’anglais, étant entendu que c’est dorénavant la langue officiellement de seconde main en Flandre, compte tenu de son importance dans le biseness du néolibéralisme.
- Les urgences, je vous prie, mon bébé est malade !
- Ik begrijp niet wat je zegt.
- Emergencies, please, my baby is sick!
-At the end of the corridor, on the right.
Surréaliste cette Histoire ? Mais non, Liesbeth l’adore.
An Moerenhout, une qui a du bon sens, reproche à Liesbeth Homans de dégager trop peu de budget pour ces traducteurs sociaux. En laissant sous-entendre que si le français parlé par presque tous les Flamands est traqué et atomisé dans ses derniers îlots de résistance, c’est parce que la hantise de cette langue reste un frein à l’expansionnisme flamingant.
On ne voit pas bien les pâlots personnages libéraux, mâtinés des presque disparus CDH à Namur, siège du gouvernement régional wallon, à l’assaut linguistique de la Flandre en majesté, dans ce royaume lilliputien, pourtant de ce point de vue, un véritable chaudron des enfers. L’urgence est ailleurs. A Mons, des riverains ne veulent pas l’implantation d’une usine à frites (authentique) !
L’autre jour à Remouchamps, Borsus était en larmes en voyant les efforts des classes moyennes pour mettre en Bilingue les affichettes de locations touristiques. Au dixième « Te Huur » il a sorti son mouchoir.
Charles Michel avait fait le nécessaire pour agréer Quick et Flupke – Borsus et Crucke – auprès de Bart De Wever ! Il faut croire qu’ils ont trop de souplesse et pas assez de fermeté !

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Liesbeth enfant de Vondel, couguar chérie, icône des quinquas linguistiques, signe un fulgurant retour du Jedi et son basculement du côté obscur de la Force flamande.
Elle n’a pas attendu la cloche du dernier tour de piste du 26 mai, pour monter à la balustrade et prendre tout le monde de vitesse, au nez et à la barbe de Kriss Peeters chevauchant son vélo hollandais, souriant bêtement comme toujours.
"Het decreet, ik zal het op de letter toepassen" (Alleï, je traduire à toi un dernière fois) "Le décret, je vais l'appliquer à la lettre". Pour sûr, on peut compter sur elle.
Il y a de plus en plus de demandes d'allophones de la 2e ou 3e génération. Elle devrait s’inquiéter. Les enfants d’allophones seraient rétifs à l’apprentissage du flamand !
À moins que Miss Homans ne soit sponsorisée par une marque de traducteur de poche ?
Au royaume de Flandre, l’interprète social ne peut être sollicité que par une organisation ou une institution, jamais par l'allophone lui-même. Liesbeth Homans refilerait-elle la facture aux écoles et au Centre pour le Bien-Être, afin d’alléger les dépenses de l'Agence ?
Réponse : "Le but est qu'ils refacturent à l'allophone. À eux de voir s'ils le font ou pas".
Le problème tient dans la solvabilité des demandeurs. Si bien que tout ce chambard finalement pour rien car les frais incomberont inévitablement à l'enseignement et aux CPAS.
Pas sûr, que cette mesure ne soit décrétée que pour emmerder le CD&V et les francophones. L'économie des bouts de chandelle joue aussi. La leçon pour Liesbeth Homans reste populaire « geen faciliteit ». Traduction : « Je pense simplement que cette mesure diminuera rapidement les demandes ».
La N-VA applaudit. Son programme électoral tend justement à reporter les coûts de fonctionnement sur les non-néerlandophones, afin de stimuler les fransquillons à apprendre le néerlandais ou à vider les lieux. Après le Brexit, le Flexit !

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