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Capitole et Roche tarpéienne !

Nous avons quelques raisons de détester la politique européenne, pour se tirer du mauvais deal de l’UE ! Nous ne le ferons pas. C’est une question de connivence entre la Commission européenne des traités et le mouvement libéral représenté en Wallonie par le MR et en Flandre par l’Open Vlaamse Liberalen en Democraten (Open-VLD). Quant à la France, la macronie est la représentante majoritaire du libéralisme autoprogrammé progressiste.
Malgré la dévastation antisociale du néolibéralisme dans l’économie des pays occidentaux, la vente au privé des propriétés de l’État par ces partis majoritaires, va bon train. Les capitaux qui ont échappé au fisc et aux impositions servent à acheter des biens publics, un comble !
Les profits des aéroports de Charleroi et de Liège tombent dorénavant dans les poches du privé. Les libéraux n’ont pas cru demander l’avis des Wallons. En France, Bruno Lemaire, ministre des finances, vient d’obtenir de la majorité REM du parlement, le feu vert pour la liquidation d’entreprises publiques rentables : les aéroports de Paris et la Française des jeux.
À cette occasion, une chose importante est survenue. Le PR (parti républicain) a fait cause commune avec les Insoumis, les Verts, le PC et les débris du PS. Cela serait déjà une curiosité. Que vienne s’y greffer le RN (Rassemblement National ex Front) de Marine Le Pen, c’est de l’inédit. La macronie joue sur la mise hors circuit du RN au souvenir des extravagances fascisantes de Jean-Marie Le Pen, ce qui avait permis de faire élire les trois derniers présidents (Chirac, Sarkozy, Hollande) en assurant des majorités inespérées face au père, puis à la fille Le Pen, au deuxième tour des élections.
Ce scénario prend un sacré coup à cause de l’impudence de Macron, malgré les Gilets Jaunes et le naufrage de l’aéroport de Toulouse vendu aux Chinois. Le président poursuit un programme qui se révèle le plus à droite de tous les présidents précédents, presque le copier/coller de celui de Fillon.
L’aversion de l’opposition est telle pour la politique de Macron, que ce dernier a réussi le tour de force de liguer toutes les oppositions contre lui, ce qui ne s’était jamais vu auparavant !
Ce fait nouveau est capital. En effet, la différence est si ténue entre une droite dure et un nationalisme calculateur, que parier sur le libéralisme de l’un ou le nationalisme de l’autre apporterait un lot d’inconvénients, sans qu’on ne devine qui serait le moins mauvais.
La privatisation est une aberration économique. En France, les privatisations autoroutières ont engendré des hausses de tarifs pour les usagers. Les concessionnaires ont exploité des rentes de situation exorbitantes, dénoncées par le mouvement des Gilets jaunes.
À cause de Macron, Marine Le Pen est devenue fréquentable On peut épiloguer là-dessus. L’opposition parlementaire s’y est résolue pour mettre un terme, le plus rapidement possible, à cette calamité inédite qu’est la politique de Macron.

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Ce genre d’alliance momentanée serait dangereux pour la gauche ? L’exemple belge est un cas d’école, celui d’un pouvoir qui cherche une majorité. Charles Michel est passé de la détestation insurmontable à l’amour « raisonné » pour atteindre au fauteuil de premier ministre, passant de l’invective au flirt avec Bart De Wever, même si avant la consommation, en bon évêque, au Carême Michel à baptisé carpe, des carbonnades flamandes.
On en revient aux alliances honteuses qui ont jusqu’ici permis aux partis bourgeois de se maintenir, même minoritaires.
Le débat politique qui consiste à identifier un point commun entre deux individus ou deux courants opposés pour les renvoyer dos à dos et les condamner d’un même élan, c’est fini.
Le PS belge joue aux vierges effarouchées, par rapport à la N-VA et… a souvent fait la pire des politiques en s’alliant au MR ! Quelle différence y a-t-il entre cette droite et cette extrême droite ? Je voudrais bien qu’on me le dise. Je n’en vois plus !
Le mot sous forme d’insulte ou de mépris « extrémiste » a longtemps servi à condamner des tempéraments, des comportements jugés excessifs par les uns, hardis selon d’autres qui ont permis parfois des choses extraordinaires. Charles De Gaulle en fuyant Pétain a été longtemps considéré comme un extrémiste. Faut-il rappeler.
En somme, un extrémiste est quelqu’un qui n’a pas encore réussi à convaincre une majorité que ce qu’il a été, était largement erroné.
Louis Sébastien Mercier affirmait dans son Tableau de Paris que « les extrêmes se touchent » car « les grands et les canailles se rapprochent dans leurs mœurs ».
Je ne prétends pas inciter à des rapprochements contre nature. J’en reste à la réflexion sur les exemples repris.
Et s’il se prévalait du sauvetage du pays, comme on sait Di Rupo royaliste et bourgeois, pour atermoyer à l’exécution de la Belgique ou sous d’autres prétextes, je le crois capable de faire un gouvernement avec le Vlaams Belang !
Après cette législature, je déteste autant le MR que la N-VA et même le Vlaams Belang que je place sur un pied d’égalité dans mon aversion profonde. Va savoir pourquoi, transposée à la France, cette aversion disparaît de voir l’opposition unie contre l’exécrable politique de Macron. C’est toute la conclusion pratique que j’en tire.

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