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Soyons brefs !

À tout prendre, on dirait que les élections de mai n’intéressent personne en Belgique. Ce serait croire qu’il suffit de lire la presse pour se transporter au temps où le chocolat coulait dans les rivières et que ma grand-mère lisait « Bonne soirée » au coin du feu. En réalité, le sujet est tabou, il s’agit ni plus ni moins de remettre en cause le système économique si l’on veut une justice sociale et sauver la planète par la même occasion. Les deux sont liés et sont chacun d’une importance extrême. Les conséquences en sont tellement graves pour l’ordre établi que la bourgeoisie veut repousser le dossier au plus loin possible dans le temps, et surtout pas maintenant !
Donc, dans la société bourgeoise à laquelle, bon gré mal gré, nous appartenons, il est interdit d’en parler.
Cependant, deux partis bravent cette interdiction : le PTB et Écolo.
Il est par conséquent dans la logique d’un condominium d’intérêts économiques, européens et atlantistes que l’on évitât de rencontrer ces deux fâcheux trop souvent à propos de l’événement du 26 mai.
Enfin, dire que le 26 est un événement, c’est peut-être faire trop d’honneur à une mascarade à la fin de laquelle les masques tombent pour s’apercevoir que ceux qui prendront la parole au nom de tous, sont triés sur le volet, le même volet depuis cent cinquante ans.
Alors de quoi vont être meublés les jours qui viennent ?
Le sujet du jour ce sont les rapports « apaisés » entre le PS et la N-VA.
La presse ne veut entendre rien d’autre.
Il semble que l’aporie vers laquelle court l’économie, les SDF dont le nombre devrait inquiéter, le plastic qui fait mourir les cachalots et le réchauffement qui va vers les trois degrés (et ce n’est qu’un début), n’intéresse que le PTB et Écolo, exclus des débats, donc qui ne devraient en principe n’aboutir à aucune prise de conscience. C’est tout juste si on leur concède d’ouvrir des débats en-dehors du cadre délimitant la Belgique, dans le périmètre qu’on leur a concédé par bonté d’âme et pour ne pas faire mentir le droit à la parole, comme une concession octroyée par complaisance.

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Déjà que les états d’âme du PS ne sont pas d’un grand intérêt, ce mini événement n’est pas propre à rehausser l’attention portée à la politique de la Belgique.
Et, ne serait-ce que cela, n’est-ce pas déjà un objectif « estimable », glapissent nos intellectuels ?
Faisons mine de nous intéresser aux faits saillants du jour.
Le PS a décidé d'annuler tous ses duels télévisés avec la N-VA. Il n'y aura donc pas de grand débat national entre Paul Magnette et Bart De Wever comme en 2014. Le PS a complètement changé de trajectoire.
Contrairement au sujet majeur dont nul ne se préoccupe, celui-ci a au moins le mérite d’être à portée de tous, comme dans une émission de Cyril Hanouna.
Eh ! bien non. Où le Soir et la Dernière heure voient une décision qui n’est que le reflet d’un affrontement interne entre deux flambeaux incandescents, celui de Di Rupo et celui de Magnette, la malignité publique y verrait plutôt un appel du pied à la N-VA pour un futur accord de gouvernement PS, N-VA, du Charles Michel préélectoral à rebours, dont on se souvient des cinglants reproches à ce parti flamingant, aussitôt démentis par des propos amoureux dans une alliance étonnante.
C’est parce qu’il faut bien passer par les élections, mais si on pouvait supprimer cette tradition, les partis au pouvoir ne demanderaient pas mieux et je ne suis pas sûr que l’opinion publique, travaillée comme elle l’a été depuis la guerre froide pour chanter un hymne à la liberté, sans savoir si c’est la liberté tout court ou la seule liberté d’entreprendre, serait bien capable d’approuver.
Bouteflika libéré de tout contrat en Algérie, on le verrait bien faire carrière au MR en quête de personnalités ! Ce serait l’occasion d’articles fabuleux, des éditorialistes en bavent !
Pendant ce temps, les interrogations fusent toujours dans les journaux à propos du manque de réplique du PS à Bart De Wever, plus fort en gueule que jamais : « Alors, que s'est-il passé entre temps? Comment expliquer ce refus du PS de débattre avec son principal adversaire politique de l'autre côté de la frontière linguistique? S'agit-il d'un aveu de faiblesse comme le prétend le parti nationaliste? D'un choix stratégique? Nous avons soumis nos questions à Nicolas Baygert, expert en communication politique. » (Les journaux les plus lus)
Au risque de décevoir tout le monde vous n’aurez pas la réponse de Nicolas Baygert. C’est dommage, parce qu’il s’agit d’un cas d’école. Quand on n’a rien à dire, comment peut-on facturer un contrat d’expertise ?
La bataille d’ego entre Di Rupo et Magnette n’aura pas lieu dans cette chronique. Je prie les lecteurs de bien vouloir me le pardonner.
C’est au-dessus de mes forces !

Commentaires

Personne ne vote le 26 mai. Le 26 mai vous "élisez" des gens qui vont voter pour vous. Ils ne voterons pas souvent ce que vous voulez.

Personne ne vote le 26 mai. Le 26 mai vous "élisez" des gens qui vont voter pour vous. Ils ne voterons pas souvent ce que vous voulez.

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