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Téléologie triste.

Ah ! Charles Michel en a fait de belles. Le royaliste-bourgeois Di Rupo peut lui en vouloir : le président du MR a banalisé la N-VA !
Dans sa soif de pouvoir, Charles n’a pas hésité. Entre l’intérêt du royaume et lui, il n’y a pas photo. Louis peut être fier. Son petit monstre de fils a avalé sa chique et fait des mamours à Bart De Wever, il y a cinq ans. Nous en recueillons les fruits vénéneux aujourd’hui.
Arithmétiquement, il était possible à cette législature de faire un gouvernement sans la N-VA. Il fallait ramer dans l’autre sens et faire appel aux socialistes des deux Régions. Cela n’aurait été ni pire, ni meilleur, mais le pays aurait évité le gonflement des muscles nationalistes flamingants que vient de résumer Jean Jambon.
« Si la N-VA est à nouveau le plus grand parti du pays en mai prochain, elle entend bien pourvoir le poste de Premier ministre, a expliqué lundi l'ancien ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, sur les ondes de Radio 1. "Que la plus grande formation politique prenne la tête du gouvernement est dans la logique des choses. Je pense qu'on peut gérer les affaires de manière encore plus efficace depuis cette place", a-t-il ajouté. » (7/7 magazine)
L’appétit du pouvoir chez les Michel va coûter cher à tout le monde. Non pas que le trône et l’autonomie de la Flandre intéressent, ce sont des péripéties qui se règlent entre bourgeois. C’est sur le plan social que la N-VA inquiète. Selon les dernières déclarations de l’illustre anversois, les salariés et les chômeurs n’ont pas fini de gémir.
Rien que cela, l’électeur centriste, avec un peu de jugeote, devrait sanctionner le MR.
La flemme de Reynders pour aller au charbon, la bêtise officialisée du petit Chastel et la tonitruante inconséquence de Denis Ducarme, n’avaient pas besoin de cela pour que le 26 mai ne soit pas une journée de rigolade pour le MR.
Grâce à Michel, en 2019 la N-VA joue gagnant. Jean Jambon et son ami Théophile Francken peuvent déclarer sans rire "Il y a cinq ans, il était impossible de trouver un soutien en Wallonie pour un gouvernement dirigé par la N-VA. Depuis lors, nous avons toutefois montré que nous sommes responsables et de bons gestionnaires".
Ce qu’a confirmé leur leader de Wever, ravi de l’aubaine d’un MR passe-plats aux ordres, capable de faire l’appoint pour un gouvernement plus déséquilibré que le précédent. La N-VA pourrait rassembler les partis flamands avec le MR qui cautionnerait cette coalition presque pure flamande, au fédéral, même si Charles perd encore des voix.
Très incertain quant à son avenir chez les libéraux, Didier Reynders l’a confirmé lui-même, en faisant sa cour au clan Michel « Un gouvernement avec la N-VA est toujours possible ».

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Reynders a besoin de l’accord de Charles pour candidater le secrétariat général du Conseil de l’Europe. L’institution paneuropéenne pâlit. La lumière médiatique accaparée par l’Union européenne, manque. Le phare, c’est lui ! Il en rêve au point qu’il est distrait et déjà ailleurs dans cette campagne électorale avec le MR bruxellois. Reynders est un poids mort pour tout le monde. Le clan Michel est tenté de l’évacuer à Strasbourg dans l’endormissement d’un secrétariat musée, pour ne plus le voir. D’autres pointures dans le bric-à-brac libéral font comprendre aux Michel que ce serait donner une prime à la paresse d’un inutile.
On en est là ! Et de fait, ce militant de la première heure est méconnaissable ! Il n’a plus la pêche. Il s’empâte sur ses dernières photos. Il attrape des bajoues. Ce n’est plus le beau Didjé de Liège !
Bart De Wever n’a cure des mésaventures d’un éminent du MR, ni même du MR. Il offre des places à l’incurie dans son cabinet idéal, pour rester dans la légalité. C’est tout.
Jean Jambon a remis les choses au point entre lui et l’ancien premier ministre. "Je pense que Michel a montré de quoi le centre-droit est capable, mais nous aurions pu en faire plus. Je reste positif quant à Charles Michel, mais il était toutefois le chef d'un plus petit parti. Les formations plus importantes peuvent être plus fortes".
On ne peut être plus clair.
Jean Jambon poursuivra la politique de Michel I, mais de manière "plus forte, plus efficace et plus rapide". La poursuite du jobsdeal, la dégressivité des allocations de chômage et tout un tas d’autres joyeusetés qu’il se fera un plaisir de nous faire déguster, comme le communautaire confédéral.
Il ne reste plus qu’à la gauche wallonne « progressiste » de compter sur Kriss Peeters du CD&V pour freiner un chouia la démolition du social.
Triste MR, triste fin, triste social-démocratie pour une téléologie d’une Belgique en liquidation.

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