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14-07-2019 – 02-12-1851 (1)

Voilà qui devient très inquiétant, en France.
Après s’être constituée illégalement un fichier des Gilets Jaunes, la police arrête au faciès celles et ceux qu’elle suspecte de perturber l’ordre public.
N’oubliez pas la date 14 juillet, jour anniversaire de la prise de la Bastille par le peuple parisien, ce même peuple pourchassé par la police ! Paradoxe auquel Richard3 joint la chute de la République par Badinguet (Napoléon III) le 2 décembre 1851, pour faire bonne mesure avec l’apprenti Badinguet actuel de l’Élysée.
Au défilé du 14 juillet, la police innove. Elle a rempli un bus de protestataires qui avaient l’intention de chahuter Macron au passage de son command-car. Autrement dit, la police arrête préventivement, en supposant que les gens qui sont dans la rue, aient l’intention de manifester.
Voilà une dérive très dangereuse et une conception très particulière de la démocratie.
Comme il a été écrit précédemment, le ministère de l’intérieur entend faire revenir au calme par la peur et la répression, la chose prenant une nouvelle forme : la « rafle », comme du temps où la Wehrmacht traquait les zazous dans les villes occupées.
Les arrestations préventives résultent d’une méprise des lois fondamentales de la liberté de circuler sur l’espace public, sans nul besoin de justifier de sa présence. À croire que le pouvoir aujourd’hui accommode et interprète les lois à son avantage.
Des gens qui attendent un défilé, sans posséder un objet pouvant servir à blesser des personnes, ne peuvent pas être embarqués dans des véhicules pour être transportés ailleurs, comme si cette pratique était naturelle et permise.
En réalité Castaner et sa bande jouent une partie serrée éminemment politique. Il s’agit d’amener ses cow-boys à des actions tendant à discréditer les GJ et ainsi se rallier l’opinion publique.
Quel jour le plus propice l’est davantage que le 14 juillet pour rallier l’opinion assez cocardière en ces circonstances ?
RTL France l’a bien compris qui a interviewé un père de famille « venu sur les Champs pour montrer à ses enfants le défilé de l’armée française » et qui ne l’a pas pu devant le danger que représentait « des excités injuriant les badauds ».

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C’est ce genre de flash dont Castaner raffole. Il y a tout là-dedans. Le risque couru par des enfants au milieu d’énergumènes, le peu de reconnaissance des GJ pour ceux qui défendent le sol de la patrie, et jusqu’à « était-ce l’endroit pour seulement siffler le chef de l’État en représentation de prestige devant des chefs d’état étranger ? ».
Inutile de dire que le préfet de Paris n’a pas fait dans la dentelle. Il a couvé la cinquantaine de casseurs, tandis qu’il profitait de ces perturbateurs pour accrocher des Gilets Jaunes pouvant nuire à l’image de Macron, sa police en civil grouillait partout.
Le grand public, malgré les assauts conjoints de la macronie et de la grande presse, hésite à mordre dans cette version du citoyen « séditieux », néanmoins l’opinion est versatile, le pouvoir le sait.
La manière dont la police a arrêté les figures historiques du mouvement des GJ, devrait secouer la France entière d’indignation, jusque dans les rangs de la République en marche. Cette indignation devrait être une barrière, signifiant à Castaner et sa bande qu’il y a des limites à ne pas franchir.
L’horreur est atteinte, lorsque les agents du pouvoir se saisissent à nouveau de ceux qui ont perdu un œil ou qui ont été victimes d’autres blessures. Non seulement, ils n’éprouvent aucun remord, mais on dirait qu’ils ont un plaisir sadique à épingler une seconde fois leurs victimes !
Il y a même un policier qui a osé menacer Jérôme Rodrigues, arrêté en même temps que Maxime Nicolle, dit "Fly Rider" et Eric Drouet, de lui crever l’œil qui lui reste !...
Le camp des « honnêtes gens » qui tolère ce voyou de Castaner, laissé en poste par un Macron autocrate, pourrait un jour regretter sa passivité.
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1. Deux décembre 1851, le prince Napoléon, président de l’État, devient Napoléon III, empereur des Français, mettant fin à la IIme République, en restaurant l’Empire.

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