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Boris et moi.

Nouvelle baudruche libérale, à la mode puisque tout le monde en parle, Boris Johnson vient de remplacer Theresa May au 10 Dowding Street.
Donald Trump ou Aléxis Tsípras, les journalistes de juillet risquent des comparaisons peu flatteuses. Dans la série des OVNI, Boris est devenu, en quelques jours, beaucoup plus célèbre que Charles Michel, curiosité locale wavrienne hissée au firmament des stars, sans briller.
Tandis que Boris Johnson doit régler le sort de la Grande-Bretagne d’ici à fin octobre dans une mission que tout le monde dit impossible, la Belgique est définitivement perdue depuis que Reynders et Vande Lanotte accomplissent la leur, sous les regards médusés du roi.
Une constatation s’impose. Les grands de ce monde ne le sont pas par eux-mêmes, mais par l’importance du pays dont ils dépendent.
Si Trump avait été président de la Slovaquie, à la place de Zuzana Čaputová, cheffe de l’État, pays dont Melania, son épouse, est originaire, on n’en parlerait pas : son racisme, son sexisme, son amour du fric, tout le monde s’en ficherait.
Dans l’ordre d’importance par la taille des pays, Boris Johnson est donc bien placé pour être à jamais beaucoup plus important que Charles Michel. On se doute que le fils de Louis doit être malade de jalousie, qu’on ne l’estime grand que par rapport au Lichtenstein et à Monaco !
Le Brexit est en train de rendre les Britanniques dépressifs et nerveux.
« Le nouveau Premier ministre britannique va-t-il sortir son pays de l'Union européenne au 31 octobre comme il s'en fait fort, au besoin sans deal, ou bien, après avoir aboyé tout l'été, va-t-il rentrer dans la niche sans mordre et accepter l'accord négocié avec Bruxelles, dont il dénonça pourtant les termes carthaginois » ? (Le Huffington Post)
Est-ce Boris ou le Huff, mais « termes carthaginois », n’y aurait-il pas confusion avec les Thermes de Cartage ? Si c’est de Boris, on le dit pourtant farfelu, mais cultivé, va savoir ?
D’après Tony Blair – qui vit toujours, merci – l'ancien chef de gouvernement a livré sa pensée : il signera le deal ou bien, épreuve de vérité, il appellera à un nouveau référendum. Conclusion: Johnson est un Tsípras, qui se donne les allures fanfaronnes de Trump.
D’après les gazettes, Johnson est un type bien né, doté de la meilleure éducation qu'accorde la Grande-Bretagne à son upper class, très intelligent, orateur charismatique, drôle et ayant un sens politique aigu. De manière tout à fait personnelle, je vois en Boris la réincarnation d’Oscar Wilde, le côté gay en moins, puisque Boris adore les scènes de ménage publiques avec une gracieuse, Carrie Symonds, dont un des mérites est d’avoir cinquante ans de moins que Theresa May, qui pourtant dans son genre, est terriblement sexy, tous les gérontophiles et les érotomanes vous le diront.
On verra bien par la suite, ce qui dérange les faiseurs d’opinions libérales, c’est que Boris est fantasque, un Charles Michel la fantaisie en plus. Le qualifier aussi de filou qui a toujours dit tout, puis son contraire, serait plutôt le faire rentrer dans la moyenne des personnages connus de la politique contemporaine. Là, Charles Michel – quoique vedette d’un pays infime – est sans égal, si on veut bien se rappeler son discours électoral contre la N-VA et son cri d’amour pour la même, six mois plus tard.

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Boris a été remainer (favorable au maintien dans l'UE) avant de devenir le champion du Brexit. Sa pensée reflète son allure : cravate tordue, cheveux défaits, chaussettes disparates. (Source journalistique). N’est-ce pas plutôt le signe de quelqu’un qui se fiche de se vêtir et de se comporter pour jouer le personnage digne d’une convention libérale vestimentaire ?
À ce compte, je trouve que Reynders avec ses cols aux pointes horizontales et Charles Michel mettant un point d’honneur à faire cirer sa calvitie par Derbaudrenghien, sont d’un conventionnel qui font craindre de les voir un jour en redingote et chapeau haut-de-forme, nous signifier que nos salaires sont trop élevés.
Le Financial Times ne tient pas Boris en grande estime. C’est le critère pour moi de l’en estimer un peu. Il est capable d'expliquer que le projet d'accord honni signé par Theresa May n'est finalement pas si mal, puisque c'est lui qui le conclut.
Rien que de cela, Charles Michel devrait s’en montrer jaloux !
Parce que, quand même, il ne faut pas prendre Boris pour un gauchiste qui résisterait au système libéral, verrait la scission de l’Écosse, la réunification de l’Irlande et qui sait, le pays de Galles, tout cela en une fois.
Boris, Charles Michel en plus extraverti, va assortir ses chaussettes, faire un beau nœud à sa cravate et épouser Carrie Symonds après son divorce, pour aller signer à Bruxelles, le deal de Garnier pour la sortie honorable de la Grande-Bretagne de l’Europe, dans l’ignorance complète des besoins des peuples, comme ses autres compères. C’est l’homme capable de toutes les avanies, y compris de faire à Theresa May, un enfant dans le dos. C’est en cela qu’il est précieux à la gauche !

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