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La politique de la matraque.

Les violences policières en France sont un cas d’école.
Elles sont délibérées, ciblées et volontairement construites avec des armes de dissuasion employées pour blesser gravement des manifestants.
Elles sont destinées à impressionner la grande masse des gens qui ne s’informe pas, ou mal, et qui est naturellement portée par défaut d’éducation critique à respecter et soutenir le pouvoir en place.
Mais c’est une politique du « trompe-l’œil » qui ne peut se faire qu’avec la complicité des grands médias, l’accord tacite du pouvoir judiciaire, sans oublier des attentions particulières et favorables aux différents corps de police.
Bien entendu, la grande presse est le relais indispensable à la diffusion des vérités « unilatérales » venant du pouvoir. Elle consiste à grossir en délits graves les faits attribués aux manifestants souvent piégés dans la nasse mise en place par des cordons de police bien placés et à traduire, quand ils ne peuvent être « oubliés », les exactions, brimades et tirs meurtriers de la police, coordonnés par les commissaires diffusés par oreillette du commandement opérationnel central, lui-même sous la responsabilité du préfet et de Castaner, faits tout à fait signalés comme mineurs généralement argumentés comme moyen de défense des agents de la force publique.
Le grand public, celui qui prétend qu’il n’a rien à se reprocher et qui n’est pas contre un quadrillage policier des quartiers « chauds » est sensible à la diffusion des informations des grands médias par des personnalités connues et qu’on voit souvent à la télévision. Le reste de la population est plus sceptique et les réseaux sociaux montrent la crainte de la perte d’audience de ces grands médias.
Cette lutte pour l’influence entre les grands médias et les réseaux sociaux est probablement un des faits majeurs de ce début de siècle. On songe à y remédier en haut-lieu en proposant des lois pour freiner l’usage du reportage individuel diffusé sur grande échelle.
L’accord tacite du judiciaire au pouvoir politique se voit dans les différents systèmes de droit. Plus l’accusé est important plus le temps d’instruction de la procédure est long, semé de recours et d’artifices de toutes sortes ; moins l’accusé est important, jusqu’à devenir insignifiant, plus le temps de l’instruction est court, jusqu’à la procédure de comparution immédiate qui est un véritable déni à l’application des lois, puisque le procès n’est pas établi à charge et à décharge et que l’unique témoin est souvent un représentant de la force policière.

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La magistrature, en l’occurrence est un pur agent supplétif à la répression policière. Et c’est en cautionnant par son autorité la justice rendue dans l’urgence qu’elle accumule le plus de condamnations d’innocents par rapport à toute autre procédure.
Enfin la police de base, celle qui entre en contact avec les opposants du régime est à la fois la plus surveillée et la plus chouchoutée sous diverses formes.
La première mesure de Macron dès le début des manifestations des Gilets Jaunes, en décembre 2018 fut d’augmenter la paie des policiers, de régler les arriérés de salaire et de hâter l’arrivée des nouveaux équipements, jusqu’aux flash-Ball pouvant produire des blessures à l’œil, alors que les anciens, par le diamètre plus conséquent de la balle de caoutchouc ne le pouvaient pas.
Évidemment, un pouvoir qui combine et coordonne les trois éléments dénoncés plus haut est un pouvoir fort, mais hypocrite, puisqu’il joue sur sa bonne foi, la dangerosité des manifestants et son obligation de faire respecter l’ordre.
Que faut-il en penser ?
Est-on encore en droit d’appeler ce régime une démocratie ou un système dans les mains d’un « despote éclairé » ?
Si Macron avait été élu par 80 % des Français, on pourrait à la rigueur convenir que sa politique soutenue par un large consensus devrait déboucher à termes sur des réformes promises, fut-ce au prix d’une austérité accrue.
Mais, ce n’est pas le cas. Macron a été élu avec moins de 20 % des suffrages exprimés et non exprimés des Français. Le deuxième tour fut la mascarade habituelle, les opposants de Macron ont cédé « à la raison démocratique », selon laquelle tout vaut mieux que Marine Le Pen. Quand on voit où en est quand même arrivé ce pouvoir, on se demande si la solution Macron ne comporte pas autant d’inconvénients que l’autre ?

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