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Trump se paie la Chine avant l’Europe.

Trump est tout ce qu’on veut, grossier, sans culture, odieux avec les femmes, coureur de jupons de préférence jeunes, falsificateur, menteur, sans parole, nul en tout : géographie, stratégie, histoire ; cependant, réaliste comme un banquier derrière son guichet au Texas en 1880, un colt sous la table et l’œil rivé sur le tiroir-caisse.
30 % des Américains l’adorent et les chefs d’État s’en méfient, sauf en Belgique où les Michel qui font la pluie et le beau temps au MR, ont pour lui une admiration craintive, comme ils font avec ceux qu’ils n’ont pas intérêt à mordre.
Donald n’aime que lui-même, il fait semblant d’aimer les Américains parce que cela le flatte d’être président. Il n’y a qu’une chose qu’il fait d’instinct, le biseness. Il est patron de l’Amérique et il entend que sa société prospère, pour en retirer du cash.
Les plateformes boursières du monde sont les succursales-dépôts du dollar. Il gère l’État américain en société anonyme, les autres sont tous des concurrents. Il traite d’homme à homme, comme avec Kim Jong-Un. Les traités, les Nations-Unies, sont des contrariétés, au même titre qu’un petit patron les syndicats et les partis de gauche.
Il offre un deal au PDG de la Chine, c’est à prendre ou à laisser. L’autre laisse et c’est la guerre financière. Le dollar est souverain, Xi Jinping bourre sa serviette de papier et sort avec la ferme intention de résister. Il cale devant la possibilité d’une récession.
La méthode de Trump, c’est l’intimidation. Celui qui est le plus balaise est toujours gagnant. Pourquoi se gêner dans un monde de brutes, il est la plus tranchante lame du monde capitaliste, tueurs des peuples et profiteurs pathologiques.
Avec la Chine, c’est du ping-pong. Une trêve de Noël dit-il au mois d’août. Le mois avant, il annonçait sur Twitter une taxe supplémentaire de 10 % sur les 300 milliards de dollars (271 milliards d’euros), d’importations chinoises aux États-Unis.

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La guerre commerciale entre Washington et Pékin dure depuis plus de deux ans. Elle gagne en intensité et les négociations patinent. « Le protectionnisme entièrement tourné vers le libre profit tel que le pratique M. Trump ne changera guère la donne pour l’immense majorité des citoyens américains. Le bras de fer commercial risque donc de ne faire que peu de gagnants… voire aucun » (Le Monde Diplomatique).
L’Europe ne perd rien pour attendre. Mercédès en mouille ses capots de larmes. Donald a pris Macron pour un pédé. Le New-Yorkais accélère les tremblements de Madame Merkel.
La Chine cherche à se dégager de l’emprise occidentale sur son économie en accélérant sa modernisation et en trouvant de nouveaux débouchés, en même temps qu’elle a des cheveux blancs à se faire à Hong-Kong, qui n’est pas aussi facile à avaler qu’un Tibet bouddhiste à qui on pète la gueule et qui vous dit « merci » !
Commencée au printemps, l’offensive contre la Chine s’est poursuivie l’été et probablement l’hiver. Les deux pays se battent à coup de taxes sur les produits importés. Certains copains de Trump sont épargnés, les montres intelligentes (smartwatches), dont Apple est le leader outre-Atlantique, sont assemblées et réimportées de Chine… Xi Jinping a listé 5 200 produits américains représentant 60 milliards de dollars. Ouf ! Apple n’est pas touché.
Hors du groupe des cinq premières puissances mondiales il y a seulement dix ans, la Chine est numéro deux aujourd’hui. Elle a profité que les dirigeants occidentaux ouvrent leur pays à tous les vents commerciaux, encouragent les délocalisations et suppriment un à un leurs instruments d’intervention économique sous la pression des multinationales. Celles-ci se sont ruées vers la Chine, dans le but de freiner les revendications des travailleurs occidentaux.
Donald Trump, dans sa paranoïa, sert la gauche européenne, puisque sa politique marque l’arrêt des décentralisations folles en Europe !
Les dirigeants chinois avaient fait des accords avec les multinationales sous condition de transférer une partie des technologies et des savoir-faire, l’aéronautique, l’électronique, l’automobile, les trains à grande vitesse, l’énergie nucléaire, tout y est presque passé ! Les multinationales, ravies d’aller exploiter une main-d’œuvre peu chère, en ignorant les conséquences écologiques et politiques, ont mis à mal les entreprises européennes et américaines. N’y voyant pas malice, JC Juncker y a applaudi les grands patrons, sans voir que cette politique contribue au déclin de l’Europe.
Le prochain sommet du G7 du 24 au 26 août 2019, aura lieu en France à Biarritz, il risque d’être chaud. Trump a ce genre d’exercice en horreur. En plein conflit avec la Chine, peut-être qu’il ne lâchera aucun tweets contre l’Europe. On ne perd rien pour attendre.

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