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Le cordon sanitaire.

Des raisons essentiellement politiques ont poussé Charles Michel à intriguer pour sortir la N-VA du cordon sanitaire, afin de trouver une solution à la crise de 2014.
On ne peut pas voir la chose différemment, quand on compare les paroles définitives et agressives qu’il a eues envers Bart De Wever avant les élections et celles que tout le monde a entendues, fraternelles et chaleureuses au même, lorsqu’il fut question de former un gouvernement avec la N-VA.
Le consensus non écrit des partis à propos du cordon sanitaire a volé en éclat, devant la nécessité de faire passer la N-VA du bon côté, celui de la démocratie.
541 jours de crise, ce n’est pas rien. On ignore toujours les gages que la N-VA aurait donnés pour apparaître soudain un parti comme les autres ; jusque là Bart De Wever, Jan Jambon, Theo Francken, Liesbeth Homans et quelques autres n’avaient cessé de réclamer le confédéralisme dernier palier avant l’indépendance, les frasques des dirigeants ne se comptaient plus, comme les provocations, des réunions avec des anciens SS et des présences dans des assemblées de Flamands rabiques d’extrême droite.
Cela prouve bien que la morale et la politique sont deux choses différentes. Alors, pourquoi tant de déclarations sur la vertu du parler vrai, de la morale et de l’honnêteté brandies à tout propos, sinon pour conforter l’image d’une gouvernance irréprochable et éthique en toute circonstance, aux yeux du peuple. Comme si celui-ci n’avait pas percé à jour la duplicité et l’opportunisme des gens de pouvoir. Comme s’il ne savait pas que la mascarade est en spectacle permanent, que les journaux à ce propos ne nous disent pas la vérité.
Mais ce n’est pas tout. Selon le dernier sondage en Flandre, le Vlaams Belang serait en passe de doubler la N-VA et de devenir le premier parti de Flandre !
D’où la question, n’aurait-il pas mieux valu dédouaner le Vlaams Belang, plutôt que la N-VA ? Ou les deux partis, tant qu’à faire, cela aurait au moins permis de faire croire aux gens que la politique du cordon sanitaire était elle-même une action antidémocratique.
Devant la nécessité, « de sauver le roi » ces opportunistes ont été jusqu’à enrôler les têtes de gondoles socialistes, lorsqu’il fut déclaré que la N-VA n’était plus infréquentable et qu’elle avait donné des gages permettant de penser à sa compatibilité avec la démocratie.
Les gages, on les attend toujours. Tout est évidemment bidon.
De cet instant, les journaux francophones ne décausèrent plus trop la N-VA. Sinardet et Delwit délivrèrent un certificat de démocratie à Bart De Wever et Charles Michel commença en coulisse ses manœuvres de séduction, afin de sortir de la crise qui avait duré quand même 541 jours.

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Jusque là Bart De Wever Jan Jambon, Theo Francken, Liesbeth Homans et quelques autres n’avaient cessé de réclamer le confédéralisme dernier palier avant l’indépendance.
Benjamin Biard, docteur en sciences politiques et chercheur au CRISP et Marc Swyngedouw, professeur de sciences sociales à la KULeuven ont abordé lors d’une émission télévisée la montée du Vlaams Belang. Le parti de Tom Van Grieken semble s’être réinventé, en tout cas c’est ce que certains pensent, au point de remettre en question le cordon sanitaire.
Et nous voilà arriver au dernier sondage en Flandre qui fait passer le Vlaams Belang devant la N-VA lors d’une consultation par téléphone sur les intentions de vote.
Catastrophe tous les pétrisseurs de la démocratie qui en faisaient du bon pain, vont devoir ajouter du son et de l’épeautre et mettre de l’eau dans leur vin.
Voilà le Royaume à nouveau en danger, autour du trône les six gouvernements en tremblent faisant vaciller la chaise royale.
Qu’est-ce qu’un parti d’extrême droite ? On se tourne du côté de Richard Miller, le gourou de la bien pensance libérale bourgeoise. Est-ce que le VB est un parti inégalitaire ? En clair, un « fransquillon » vaut-il un Flamand ? C’est comme sur l’échelle de Richter, le nationalisme du VB est-il fort, assez fort ou modéré ? Le parti est-il violent et antidémocratiques, c’est-à-dire capable d’arriver au pouvoir, comme Adolphe en 33, tout sourire et la moustache cirée, pour ouvrir des camps de « redressement » cinq ans plus tard ?
Que ne feraient pas nos élites pour rester au pouvoir. Tous se précipitent et s’adjugent le titre suprême de « béquilles du roi ».
Déjà on entend que le Vlaams Belang a changé de style, on ne parle plus du programme de 70 points qui abordait la question migratoire, même s’il est encore discriminant à propos de l’Islam.
Tom van Grieken, le président actuel, est moins sectaire que Filip Dewinter, et plus nuancé, sur le devenir de la Belgique. (voir sur le blog Richard3.com les chroniques anciennes)
Ce sondage arrive au moment où Charles Michel part à l’Europe sur ses chaussettes laissant le MR meurtri des récents déboires, en quête d’un nouveau baron, alors que Michel ne s’est pas fait faute de mettre ses pions qui lui doivent presque tout à des postes clés. Ils appelleront au culte de l’idole momentanément absente. Quant à Reynders, plus âgé, tout le monde espère qu’il finira son gâtisme à l’Europe et qu’on ne le verra plus qu’à ses obsèques nationales.

Commentaires

Votre billet d'humeur est assez difficile à comprendre étant donné que la nva n'a jamais fait partie du cordon sanitaire! Ni en flandre, ni à Bruxelles, ni en Wallonie

Vous auriez raison s'il avait été établi clairement que la N-VA n'avait jamais été visée par l'interdit informel. Or, si l'on reprend la presse de ces dernières années, avant le gouvernement Michel, c'est beaucoup moins clair. Des reportages montrant De Wever avec Jean-Marie Le Pen aux "soirées" de Théo Francken avec des relations sulfureuses de la Collaboration de la 2me guerre mondiale, les déclarations incendiaires de la passionaria de la N-VA Lisbeth Homans, comme rien n'était officiel, on pouvait croire que la N-VA était ostracisée au même titre que le Vlaams Belang. C'est ce que je crois encore. Personnellement, j'ai constaté à Bruges lors d'une manifestation de la N-VA, une telle haine des étrangers incluant les Francophones, que le doute ne m'était plus permis.

Encore un mot, si vous me le permettez, la difficulté actuelle de former un gouvernement, ne provient-elle pas justement, de la répugnance du PS de Monsieur Di Rupo de franchir le Rubicon sanitaire, comme le fit si aisément son prédécesseur ?

'Vous auriez raison s'il avait été établi clairement que la N-VA n'avait jamais été visée par l'interdit informel'. Et le PTB non plus n'a jamais été visé par l'interdit informel! Donc vous considérez que le PTB aussi est du mauvais coté du cordon sanitaire! Allez, un peu de bonne foi, s'il vous plait.

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